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Editorial
L'été jurassien a
été marqué par un sauvetage exceptionnel qui a
engagé une nouvelle fois le spéléo-secours du
Jura. Comme c'est curieusement souvent le cas, l'alerte est parvenue
à un conseiller technique de l'équipe lors d'une
réunion de travail (en l'occurrence la préparation,
chez François Jacquier, du congrès régional
d'octobre 1998), le 19 juillet. Nous ne pouvions imaginer alors
que cette alerte allait entraîner une opération de
secours d'une ampleur sans précédent dans notre
département.
Un plongeur belge
expérimenté n'étant pas ressorti du Bief Goudard
(commune de Villard sur Bienne), ses coéquipiers donnent
l'alerte. Les recherches pour retrouver le disparu auront duré
5 jours, dans un siphon relativement compliqué, profond (- 60
au point le plus bas), et de plus en plus trouble. Cinq jours durant
lesquels se sont succédé des plongées
difficiles, risquées, nécessitant l'intervention de
spécialistes aguerris et un soutien logistique très
important. Cinq jours durant lesquels aussi chacun a
espéré retrouver un homme vivant...
Le sauvetage a basculé
brutalement dans l'horreur ce jeudi 23 juillet lorsque, après
avoir retrouvé le corps sans vie de Freddy Sonck, on apprenait
le décès brutal et incompréhensible d'un des
sauveteurs, lors d'une remontée de plongée qui
s'était déroulée sans problème
particulier.
Il fallut encore 3 jours pour
clore provisoirement cette opération de secours. Seul, le
corps de Nicolas Maignan était remonté à la
surface, l'eau du siphon étant jugée trop trouble
(visibilité rarement supérieure à 50 cm) pour
retenter de nouvelles plongées en profondeur.
Le corps du plongeur belge ne
sera finalement remonté que 3 semaines plus tard, lorsque les
conditions météo et la visibilité dans le siphon
seront considérées comme satisfaisantes.
Cette opération de
secours est donc à classer parmi les opérations "hors
norme" (si norme il y a), de celles qui ne ressemblent à
aucune autre et font rarement l'objet d'entraînements
préalables (et pour cause !) :
- durée totale = trois semaines ;
- vingt huit intervenants du spéléo-secours =
essentiellement des plongeurs et pas n'importe quels plongeurs, il
fallait des spécialistes de la plongée profonde (il en
est venu de toute la France) ;
- nature des interventions : plongées difficiles, en
profondeur (qui nécessitaient l'utilisation de
mélanges), dans une eau opaque ;
- pour les six conseillers techniques = tout un tas de
problèmes inhabituels à résoudre, et puis le
sur-accident, entraînant le décès d'un des
nôtres...
Le bilan est amer, même
si nous pensons avoir géré au mieux cette
opération de secours.
Saluons au passage la
collaboration efficace des corps constitués (pompiers et
gendarmes) ainsi que l'accueil des habitants de Longchaumois
(où s'est tenu le PC, entre autres).
P. Lafosse
Vie du
CDS
Activités
du Bureau
- 19 juillet à St
Lupicin : réunion de travail pour la préparation du
Congrès Régional qui aura lieu à
Cerniébaud les 17 et 18 octobre 1998.
- 19 juillet au 08 août
: opération de secours au Bief Goudard.
- 31 juillet :
obsèques de Nicolas Maignan à Montpellier
Activités
des clubs
S.C. La
Châtelaine
Première dans un
gouffre en forêt de Chilly sur Salins (39). P4 pour
l'instant, mais les travaux en cours nous laissent de bons espoirs
de continuation (plus d'info bientôt). 5 séances de
guidage, concernant 47 personnes. Visite de classiques
(Franche-Comté et Vercors), c'est l'été
!
J.M. Dugois
Spéléo-Secours
Intervention
au Bief Goudard
La résurgence du Bief
Goudard (commune de Villard sur Bienne) a été le
théâtre de la plus importante intervention du
Spéléo Secours Jura. L'opération s'est
déroulée entre le dimanche 19 juillet et le vendredi 7
août, soit une durée totale de 20 jours dont 9 sur le
site. Cette intervention a
malheureusement été endeuillée le jeudi 23
juillet par le décès en plongée de Nicolas
Maignan. Nicolas était venu, pendant ses vacances, nous aider
avec ses collègues des Bouches du Rhône. C'est au retour
de sa troisième mission (évacuation du corps de Freddy
Sonck) qu'a eu lieu l'accident de plongée dont les causes ne
sont pas actuellement formellement établies (l'enquête
et notamment les analyses de gaz dans son sang sont toujours en
cours). Nicolas était marié, père de Tristan (2
ans) et devait être à nouveau papa d'un petit Antoine
qui naîtra courant octobre.
Le décès de
Nicolas s'ajoutant à la découverte du corps de Freddy
Sonck a atterré tous les participants de cette
opération.
Il reste maintenant à
tirer les enseignements de cette opération, ce qui, vu son
ampleur, nécessitera encore plusieurs mois.
Les colonnes de CDS-Info
seraient trop étroites pour vous détailler toute
l'opération, aussi, vous ne lirez ci-dessous qu'un
résumé succinct.
Dimanche 19 juillet
Une équipe de plongeurs
expérimentés belges entreprend la visite du Bief
Goudard. Le matin, 2 plongeurs nettoient le siphon des fils d'Ariane
existants. L'après-midi, 2 autres plongeurs descendent
installer un fil jusqu'à la cote -50 m. Le départ a
lieu à 13 H 20, et la plongée ne doit durer qu'une
demi-heure avec en plus un quart d'heure de palier. L'un des 2
plongeurs attend à -47 et constatant le non-retour de son
collègue ressort à la limite de sécurité
de sa réserve en air. Un autre plongeur descend jusqu'à
-50, en vain.
L'alerte est donnée
auprès de la gendarmerie à 15 heures mais ce n'est que
vers 16H30 que Bruno Mischler est alerté. Bruno gère
immédiatement le début du secours aidé par
François Jacquier et Pascale Lafosse. Éric David et
Stéphane Nore, en spéléo au moment de l'alerte
sont respectivement contactés sur leur téléphone
mobile et se rendent directement sur les lieux afin de rejoindre
Bruno.
La direction
opérationnelle du SSF National est alertée, Ruben Gomez
et Christian Dodelin effectuent en "arrière plan" des
démarches permettant ainsi de soulager les CT sur place, et ce
durant toute l'opération.
Dans la soirée, un PC
est établi chez Philippe Arnou à Baptaillards (commune
de Longchaumois) et deux plongées de recherche sont
engagées : Robert Le Pennec et Bruno Théry entre -55 et
- 30m puis Marc Beltrami et Philippe Buiré (SSF01) dans la
zone - 30 à la sortie. Les conditions délicates
d'intervention et le résultat négatif de ces
plongées laissent d'ores et déjà penser que nous
nous engageons dans une opération longue ; aussi dans la
nuit il est décidé d'établir le PC au village de
Longchaumois, bénéficiant ainsi d'une infrastructure
adaptée : PC dans la caserne des pompiers permettant une
liaison radio directe avec la vasque - Locaux pour les plongeurs -
Emplacement pour l'installation d'un caisson hyperbare
(sécurisation des plongées).
Logistique SSF (en plus des
plongeurs et CT gérant l'opération) : François
Jacquier - Chrystelle David - Christelle Duparchy -
Frédéric Marichy.
Lundi 20 juillet
Reprise des recherches avec
l'arrivée des plongeurs de renfort : Patrick Maniez et Jean
Bottazzi (SSF 73) - Bruno Maurice et Laurent Mestre (SSF 01) ainsi
que Sylvain Redoutey (SSF 70).
Les recherches s'axent dans
trois directions : ratissage de la diaclase entre -30 et -50,
recherche au point bas (-61) ainsi qu'une tentative infructueuse
suite à une visibilité médiocre de Sylvain pour
trouver la suite du siphon (galerie partant au niveau du point
bas).
Les résultats
négatifs de cette journée entraînent une
pré-alerte nationale voire internationale de plongeurs
disposant des compétences pour intervenir dans la zone des -60
m.
Nous sommes
pénalisés par les explorations en cours à la
Doux de Coly (Dordogne) qui mobilisent la majorité des
plongeurs français et suisses compétents.
Néanmoins, une équipe de Toulouse (Pascal Bernabe,
Ludovic Giovarni) est disponible mais son délai d'acheminement
est trop long car nous ne pouvons obtenir un avion du
ministère de l'intérieur. Une équipe des Bouches
du Rhône (Michel Guis, Nicolas Maignan et Patrick Mugnier) peut
par contre, être sur le site mardi à midi ainsi que
Philippe Brunet (SSF78) et Frédéric Badier (G.S. Haut
Jura).
Plongeur de soutien pour la
journée du lundi : Robert Le Pennec.
Logistique SSF (en plus des
plongeurs et CT gérant l'opération) : François
Jacquier - Chrystelle David.
L'équipe des CT est
renforcée par l'arrivée de Frédéric
Poggia (CTN Plongée du SSF) qui assure la gestion des
plongées. Il sera remplacé pendant ses absences par
Bruno Théry.
Les CT sont aussi aidés
dans leur tâche par les Coordinateurs Plongée Inter
Régional (CPIR) du SSF dès le dimanche soir et
jusqu'à la fin des opérations ; ainsi Christian
Locatelli (01) est présent au PC lors des debriefing en
soirée. Jacques Michel (21), Éric Hadege (16), Bernard
Glon (78) effectuent depuis leur domicile des recherches de plongeurs
disponibles.
Mardi 21 juillet
Reprise des recherches dans les
mêmes directions que la veille, Jean Bottazzi finit la
recherche dans la diaclase à -40, Frédéric
Badier trouve le départ de la galerie à -60 mais chaque
plongée, bien que négative, apporte son lot
d'éléments d'incertitude. Ainsi Patrick Mugnier a
remonté une diaclase jusqu'à - 20 m au-dessus du point
bas, il s'est arrêté sur passage trop étroit pour
lui mais n'exclut pas la possibilité que Freddy ait pu
déboucher dans une cloche. Entre temps, Jean-Jacques Bollanz
(suisse), plongeur qui a exploré le terminus du Bief Goudard
est joint en Zambie d'où il nous transmet de mémoire
des éléments utiles pour les recherches.
Plongeurs de soutien : Michel
Guis - Nicolas Maignan - Patrick Mugnier
Logistique SSF (en plus des
plongeurs et CT gérant l'opération) : François
Jacquier.
Mercredi 22
juillet
Sylvain Redoutey explore la
diaclase entrevue par Patrick la veille. Résultat
négatif par une visibilité de l'ordre de 50 cm.
Philippe Brunet explore des départs de galeries dans la zone
-61m, résultat négatif. Frédéric Badier
poursuit la galerie à - 60 et trouve à 140 m du point
bas un bouchon de conteneur d'accumulateur qui, après
expertise, (notamment par notre spécialiste en chromage :
Robert Le Pennec) s'avère appartenir sans aucun doute à
Freddy. Ce nouvel élément conditionne les recherches du
jeudi qui vont s'axer sur la suite de cette galerie.
Frédéric Badier, victime d'un accident mineur de
décompression vraisemblablement dû aux conditions
psychologiques de sa plongée sera traité dans le
caisson hyperbare pendant quelques heures.
Luigi Casati (Plongeur italien
de S.S. Suisse et J.J. Bollanz) sont mis en alerte pour une
intervention vendredi. Jean-Marc Lebel, plongeur de Nancy,
habitué aux plongées profondes sans visibilité
nous rejoint.
Plongeurs de soutien : Philippe
Buiré - Nicolas Maignan - Laurent Mestre.
Logistique SSF (en plus des
plongeurs et CT gérant l'opération) : Jean-Luc Gabet -
Laurent Rouchon.
Jeudi 23 juillet
Lors de la première
plongée, Sylvain Redoutey retrouve le corps sans vie de Freddy
à 180 m du point bas, il commence son évacuation sur
20m puis c'est Patrick Mugnier qui prend le relais sur 30 m. Une
étroiture rendant la poursuite de l'évacuation
délicate avec un seul plongeur, Philippe Brunet et Nicolas
Maignan s'engagent et rapprochent le corps jusqu'au point bas. C'est
au retour de cette mission que Nicolas perdra la vie. Cette nouvelle
atterre les sauveteurs, les opérations sont suspendues.
Au cours d'une réunion
en pleine nuit avec le Préfet, l'opération de secours
prend fin pour être immédiatement reprise sous forme
d'opération judiciaire (puisqu'il s'agit maintenant de
remonter à la surface deux corps). La direction de cette
opération est confiée au Spéléo Secours
Français pour sa partie technique et les mêmes
intervenants sont chargés de continuer le travail
commencé.
Christian Dodelin,
président du SSF et CTN est venu renforcer l'équipe des
CT.
Plongeurs de soutien : Michel
Guis - Jean-Marc Lebel.
Logistique SSF (en plus des
plongeurs et CT gérant l'opération) : Jean Luc Gabet -
Denis Millet - Laurent Rouchon.
Vendredi 24
juillet
Cette journée est
consacrée à la préparation de la suite des
opérations d'évacuation prévues samedi. Un
soutien psychologique et psychiatrique est apporté aux
participants par des médecins spécialisés du CHS
de Dole.
Samedi 25 juillet
L'évacuation du corps de
Nicolas est effectuée dans la matinée par Bruno Thery
assisté de deux plongeurs-spéléo gendarmes de St
Jean de Luz. Francis Bornéa (SSF01), Robert Le Pennec,
Jean-Marc Poncin (SSF01) et Marc Staticelli (SSF74) assurent le
soutien de cette phase ainsi que de la plongée de
l'après-midi. Cette plongée est effectuée par
Jean-Jacques Bollanz et Sylvain Redoutey afin de tenter
l'évacuation du corps de Freddy. Les conditions de
visibilité conjuguées au besoin de
rééquiper le siphon (Nicolas ayant, lors de son
accident, violemment tiré sur la corde et
détaché celle-ci) ne permettent pas aux deux plongeurs
de localiser le corps.
Le soir la décision est
prise par le SSF de suspendre les recherches pour 8 à 15
jours.
Dimanche 26
juillet
Désactivation du PC dans
la journée.
Du lundi 27 juillet au mardi
04 août
Surveillance quotidienne depuis
la vasque des conditions de visibilité et de débit de
la résurgence. Deux périodes pluvieuses (27-28 juillet
et 01-02août) ont en effet entraîné une
crue.
Cette surveillance est
effectuée à tour de rôle par : Éric David
- François Jacquier - Béatrice Jarrafoux - Bruno
Mischler - Stéphane Nore et Robert Le Pennec.
En parallèle, un suivi
des disponibilités des plongeurs est effectué par les
CT (quelques centaines de coups de fils).
Mercredi 05
août
Une plongée de
reconnaissance est engagée dans la soirée (Robert Le
Pennec et Bruno Thery). Les conditions ne sont pas optimales mais
semblent suffisantes. De plus, la météo est stable pour
les jours à venir. La décision est prise d'engager les
opérations à partir du vendredi 08.
Jeudi 07
août
Préparation de
l'intervention. Seront présents pour la gestion : Christian
Dodelin, Dominique Boemare (gestion), Frédéric Poggia,
Éric David, Stéphane Nore, Bruno Mischler.
Plongeurs :
Frédéric Badier, Pascal Bernabé (SSF31),
Benoît Poinard (SSF31), Robert Le Pennec ainsi que deux
gendarmes de St Jean de Luz.
Vendredi 08
août
La première
plongée de Frédéric et Pascal soutenus par
Robert Le Pennec permet de remonter le corps à -6m, les
gendarmes peuvent faire les constats d'usage et nous, enfin
souffler.
E. David
Solidarité
Tel pourra rester le souvenir
de l'intervention au Bief Goudard.
Solidarité des
sauveteurs du SSF sur place qui ont pour la plupart
écourté leurs vacances, ou alors, non sans créer
d'importants problèmes avec leurs employeurs, sont
restés une semaine sur place.
Solidarité des plongeurs
français et suisses qui se sont tenus à
disposition.
Solidarité des
spéléos jurassiens qui se tenaient à disposition
"au cas ou" et qui régulièrement nous ont
contactés.
Solidarité des
spéléos belges, les collègues de la victime qui
sont restés à Longchaumois, et Bernard Urbain,
Président de la fédé belge qui a effectué
trois déplacements dans le Jura.
Solidarité des Sapeurs
Pompiers du Jura et du Doubs, plus de 110, ont à tour de
rôle, pris part à cette opération. Et tous, dans
leur domaine de compétences, se sont mis à notre
service.
Solidarité des services
de la Préfecture qui ont répondu à toutes nos
demandes.
Solidarité des autres
corps constitués (Gendarmerie de St Claude - PGM des Rousses -
Sapeurs Pompiers de Nancy et La Ciotat) pour le transport des
plongeurs.
Mention spéciale aux
habitants de Longchaumois. Bien que l'opération se
déroulait sur le territoire de la commune de Villard sur
Bienne, les possibilités d'accès nous ont fait nous
installer à Longchaumois, et là, l'accueil a
été au-delà de ce que nous pouvions attendre :
Mise à disposition de chambres pour les sauveteurs (petit
déjeuner inclus !) - ravitaillement assuré par les
pompiers de Longchaumois (repas servi style resto !), bien qu'eux
aussi soient en vacances ou aient dû s'absenter de leur
travail.
E. David
Mille
excuses
Aux collègues qui
trouvent que la commission secours occupe trop de place dans les
numéros de CDS Info, croyez-nous, nous aurions
préféré aller sous terre ou vaquer à
d'autres occupations que d'avoir à participer à cette
opération et vous la relater.
E. David
Exercice
secours - Borne aux Cassots 98
Fin juin, s'est
déroulé le barnum initialement prévu fin 97. Cet
exercice a regroupé 65 sauveteurs venant pour la plupart du
Jura mais aussi des Ardennes, de Troyes, de la Saône et Loire
et de l'Ain.
Cet exercice était
basé sur la recherche de deux spéléos non
ressortis de la cavité sans que l'on n'ait beaucoup
d'éléments sur leur situation dans celle-ci. Ainsi,
Sylvain Collin et Bruno Mischler se retrouvèrent
confrontés à des choix délicats sur l'axe des
recherches à engager. D'autant plus que les victimes (Sam
Colas et Philippe Dole du GRSB) avaient laissé présager
qu'ils ne faciliteraient pas la tâche aux sauveteurs. La
plupart des participants aux équipes de recherche sont ainsi
allés dans des réseaux qu'ils ne connaissaient pas
(ceci faisait aussi partie des buts de cet exercice). Les victimes
ont ainsi été localisées vers 17 h 00, ce qui
semble tout à fait correct au vu de la cavité et des
éléments de départ.
Une deuxième phase de
cet exercice était basée sur un sur-accident fictif de
l'un des sauveteurs permettant ainsi la mise en ouvre des
équipes assistance victimes, médicale,
désobstruction et évacuation.
Sur le site, nous avons
reçu la visite du Capitaine Baudou représentant le
SDIS, des gendarmes du PGM des Rousses qui ont attentivement
observé notre organisation afin d'en tirer des
éléments dans leur organisation en secours ainsi que M.
Olivier Heinen, Directeur de la Protection Civile qui a fait deux
incursions sous terre, désireux de constater de visu le
travail des équipes de secours.
Le bilan global de cet exercice
n'a pas encore été effectué à cause de
l'opération au Bief Goudard, il n'est que reporté car
ce type d'opération est riche en enseignements pour nous
améliorer.
Je tiens enfin à
remercier tous les participants pour leur disponibilité et
leur action envers le Spéléo Secours.
E. David
Divers
La lettre de
Sandra
Aujourd'hui, 25 juillet 1998,
j'ai serré dans mes bras, mon mari, Nicolas Maignan, inerte,
froid, sans vie.
Il a quitté pour
toujours sa femme, Sandra, 24 ans, son petit garçon de 2 ans,
Tristan, et celui qui grandit jour après jour dans le ventre
de sa maman.
Hier, j'ai dû supporter
les cris de mon enfant, réveillé à 2 heures du
matin par les gendarmes venus annoncer la mort de son papa.
Demain, je devrai lui expliquer
avec des mots que je ne connais pas que ce papa qu'il demande sans
cesse ne reviendra pas.
Dans 4 mois, je devrai
accoucher seule de notre deuxième enfant.
Nous avons perdu ce que nous
avions de plus cher au monde, et pour eux, je veux dire notre
souffrance.
Un jour d'été, un
spéléologue, épris d'aventure a mis sa vie en
péril et s'est noyé dans un gouffre.
Mon mari, Nicolas Maignan,
comme tant d'autres sauveteurs est venu à son secours sur
réquisition du Préfet.
Pour lui, il ne s'agissait pas
de loisirs mais de son travail, un travail exemplaire qui consiste
à secourir la détresse partout, à tout moment,
à toute heure : dans le RER, un jour d'attentat, à 30
mètres sous terre pour sauver un spéléologue,
à n'importe quelle heure pour maîtriser un feu
...
Ce gouffre a emprisonné
mon mari et notre vie est détruite à jamais.
Nicolas n'était ni un
casse cou, ni une tête brûlée : c'était
simplement un expert en secours, professionnel, prudent,
rigoureux.
Je n'ai pas à ce jour,
connaissance des causes exactes de son décès, mais je
sais qu'il n'est pas responsable de ce drame qui nous afflige. Ses
supérieurs confirment unanimement l'exemplarité de son
travail.
Pour lui je revendique tous les
honneurs de la société : il a donné
l'essentiel de son temps, travaillé sans relâche pour
devenir performant et défendre la vie.
Chacun de ses départs
pour une intervention était pour nous une souffrance que nous
acceptions, certains de le revoir. Aujourd'hui, il n'est pas
revenu.
Pour ma famille, pour tant
d'autres familles de sauveteurs décédés et vite
oubliés,
Pour moi et pour tant d'autres
femmes qui gèrent seules leur peine,
Pour mes enfants et pour tant
d'autres enfants privés de leur papa, je veux demander
réparation.
Nicolas a donné sa vie
pour les autres :
QU'HONNEURS LUI SOIENT
RENDUS,
ET QU'IL RESTE DANS NOS
COURS ET DANS NOS ESPRITS A JAMAIS.
Sandra
Maignan
Prise
d'otages
Récemment (juillet 1998), deux otages
français enlevés début juin par des pirates
somaliens ont été libérés. L'un d'eux, originaire de Frontenay (Jura),
n'est autre que Jean-François Peyrani, autrefois membre du
G.R.S.Polinois, et avec lequel plusieurs d'entre nous ont eu
l'occasion de pratiquer la spéléo.
J.C. Frachon
Papy fait du
rangement
En rangeant quelques papiers, je
redécouvre une carte de visite de Jean Colin (*), qu'il
m'avait adressée en août 1968 à l'occasion de mon
mariage. En voici le contenu :
Jean COLIN :
Receveur Central de l'Enregistrement par
nécessité, cavernicole par vocation et tous les
camarades du Spéléo-Club San-Claudien adressent au Cher
Ami leurs plus argileuses félicitations et lui souhaitent bien
sincèrement de jouir (**) parmi les joints, failles et
diaclases de l'existence d'un "septième ciel" richement
concrétionné.
J.C. Frachon
(*) Pionnier de la spéléologie
dans le Haut-Jura (1909-1971), longtemps chef de file du
S.C.San-Claudien.
(**) Ouf ! Là, il faut tourner le bristol pour lire la suite
au dos !
Carnet
blanc
Le S.C.La Châtelaine a l'honneur de vous
annoncer le mariage de son Président d'honneur (et fondateur),
Dugois Bernard avec la charmante Micheline. La haie d'honneur a
été assurée par quelques casques pas toujours
très propres (bon, on n'a pas eu le temps de les nettoyer, ils
étaient encore sous terre le matin !). Meilleurs voux et
surtout, bon courage !
J.M. Dugois
La
spéléo et le dopage
Bien sale affaire que vit le S.C.La
Châtelaine en ce moment : en effet, une voiture
appartenant au club a été l'objet d'un contrôle
douanier la semaine passée. A l'intérieur, les
douaniers ont saisi la bagatelle de 104 doses de K.R.O.
conditionnées en 25 cl, produit d'origine alsacienne et
inscrit sur la liste des substances hautement dopantes.
Quelques membres ont eu la
désagréable surprise de se faire attendre à la
sortie de la Borne aux Cassots par un groupe de dépistage de
la L.A.A. (Ligue Anti Alcoolique) : tous positifs à la
K.R.O.
Des perquisitions ont eu lieu chez les
responsables, et un certain nombre de produits ont été
saisis (K.R.O. bien sur, mais aussi du Pinnarre, du Lapérho et
même du Lagnaulle).
A cette heure, les membres du bureau ont
été mis en examen sous le chef d'inculpation de
détention de produits dopants et incitation à la
débauche, mais remis en liberté.
J.M. Dugois
La fête
au village
Le S.C.La Châtelaine vous invite à
nous rejoindre le samedi 5 septembre 1998 à partir de 20
heures, pour un bal gratuit, préambule de la fête du
tricentenaire du clocher du village. Sur place vous pourrez faire cuire vos
grillades (que vous aurez eu la bonne idée d'amener, ben oui
c'est comme ça !), danser et vous désaltérer. A
signaler que les spéléos auront droit à une
boisson gratuite.
La fête continuera le lendemain, mais
là, ce n'est plus de notre ressort !
J.M. Dugois
Sauvetage dans
le Vercors
Sacré Pascal ! À peine remis de
ses blessures de guerre, notre Bordelais préféré
n'a rien trouvé de mieux que d'aller effectuer un petit
sauvetage dans la grotte du Bournillon. En effet, alors qu'il
effectuait la visite en touriste, il a entendu des cris provenant de
la vire : deux personnes (non spéléos) se sont
retrouvées bloquées derrière la vire sans
éclairage (en panne !). Pascal a donc équipé
cette vire pour permettre la sortie de nos deux acrobates. Même
plus moyen d'être tranquille en vacances !
J.M. Dugois
Pris dans la
Toile
Mise à
jour
Il ne faut jamais acheter les
nouvelles mises à jour de n'importe quel produit de votre vie
quotidienne !
L'année dernière,
un de mes amis, appelons-le Bobby, décide de se mettre
à jour. Il a donc fait passer son programme Petite Amie
version 12.4 vers Épouse v1.0. Malheureusement, il s'est vite
rendu compte que ce programme accaparait beaucoup de ressources
système et laissait peu de place pour les autres
applications.
A son grand étonnement,
il a aussi vu son nouveau programme créer des sous-routines
appelées Enfants 1.0, parasites bruyants et coûteux,
surtout les premières années. Bien évidemment
tous ces petits problèmes n'étaient absolument pas
précisés sur la boite d'emballage ou dans la notice
d'utilisation. D'autres utilisateurs l'ont prévenu qu'ils
rencontraient exactement les mêmes incidents. De plus,
Épouse 1.0 se lance dès le démarrage de la
machine et supervise toutes les autres activités du
système.
Autre point irritant : ce
nouveau programme entraîne le plantage
quasi-systématique d'applications pourtant vitales telles que
- WE Spéléo 4.3, Soirée Beuverie 7.5, Sexe
Orgiaque 2.2.
En installant Épouse 1.0
l'utilisateur n'a aucun contrôle sur l'opération et se
retrouve donc obligatoirement avec des plug-in indésirables
tels que Belle Mère 54.7 ou Beau Frère version
Bêta.
De plus, le programme a l'air
de s'altérer avec le temps qui passe (sans compter des
perturbations tous les 28 jours environ).
Il faudrait donc que soit
créé Épouse version 2.0 ; voici quelques options
utiles qu'elle devrait contenir :
- Un bouton arrête de me
le rappeler !!
- Un bouton Minimise, pour
placer le programme en tâche de fond.
- Un bouclier d'installation
permettant de désinstaller le produit à tout moment,
sans perte de mémoire, cash, et autres ressources (divorce
error).
- Une option Promiscuité
permettant de réactiver les fonctions sexuelles
abandonnées lors du passage de Petite Amie vers
Épouse.
Attention, Épouse 1.0
contient un bug non référencé. Si vous essayez
d'installer Maîtresse 1.1 avant de désinstaller
Épouse 1.0 cette dernière effacera de votre disque dur
MS Money avant de s'effacer elle-même. Dans ce cas
Maîtresse 1.1 refusera de s'installer, à cause de
ressources système insuffisantes.
Pour éviter ce bug,
essayez d'installer Maîtresse 1.1 sur un autre système
que celui qui abrite Épouse 1.0 ; attention, n'utilisez jamais
de programme de transfert entre ces deux systèmes !
Méfiance aussi, Maîtresse 1.1 peut contenir des virus
susceptibles d'affecter le bon fonctionnement de Épouse
1.0.
Pour ma part, j'ai
décidé d'éviter tous les problèmes
associés à Épouse version 1.0 en restant sur ma
Petite Amie 2.0. Néanmoins j'ai quand même
rencontré quelques ennuis que je vais vous faire partager
:
Apparemment il n'est pas
possible d'installer Petite Amie 2.0 par dessus Petite Amie 1.0 ; il
faut d'abord désinstaller Petite Amie 1.0. Les autres
utilisateurs me font savoir que c'est un bug éternel et que
j'aurais du être au courant ; il semblerait que cela soit un
conflit de port I/O. De plus le programme de désinstallation
ne fonctionne pas très bien et laisse des traces de
l'application précédente dans le système (sous
forme de mobiliers cassés et de sous-vêtements
oubliés).
Un autre petit point noir :
toutes les versions de Petite Amie envoient
régulièrement des messages à l'utilisateur lui
vantant les mérites de la mise à jour vers
Épouse 1.0
La
Boutique
Erratum
Suite à une erreur de la
part de notre fournisseur dans la commande de carbure de ce
printemps, il reste deux fûts à vendre, disponible de
suite au prix de 500 F pièce.
Si vous êtes
intéressés, vous pouvez contacter :
Denis Millet - Anchay 39240
Lavans sur Valouse (03.84.48.50.40)
Lu (et vu) pour
vous
Le Progrès - Les
Dépêches (quotidien)
France 3
région
France 3
national
04 août 1998
Quelques minutes sur la
formation des cavités pour le jeu
télévisé "la carte aux trésors" (voir CDS
Info de juin pour le tournage des images).
27 août 1998
Quelques minutes sur la
civière plongée du SSF national. On y reconnaît
les Dijonnais en plein exercice secours et notamment Jacques
"Benjamin" Michel (sous-titré tel que au bas de l'écran
!).
P. Lafosse
Des cavernes et
des hommes
De Christophe Gauchon.
Thèse soutenue à l'institut de géographie alpine
de Grenoble en janvier 97.
246 pages, de nombreuses
topographies et photos pour étayer cette impressionnante
étude sur l'emploi des cavités souterraines naturelles
par l'homme à travers les âges. Pendant 15 ans, l'auteur
a sillonné les massifs calcaires français et leurs
grottes à la recherche d'aménagements anciens et autres
témoignages attestant de leurs utilisations les plus diverses
par nos aïeux.
Le Jura est
particulièrement bien représenté avec 37
cavités. Signalons au passage : la Caborne du Bouf, les
grottes des Célarys, de Chancia, de Coinans, des Foules, du
Maquis, la Cave à Fromage, la baume à Varroz etc. Le
gouffre de Haut-Crêt et l'Inaccessible de Vaucluse trouvent une
place toute particulière dans cet ouvrage.
L'épopée des mystérieux chercheurs d'or et de
l'énigmatique David n'ont pas manqué d'éveiller
l'intérêt de l'auteur qui est venu, en solitaire,
visiter ces deux cavités dans les moindres
détails.
Un bel ouvrage qui
mérite sa place dans bien des bibliothèques.
F. Jacquier
A noter
09 au 11 octobre Exercice inter-régional à la
Combe aux prêtres (Cote d'Or) - mise en ouvre de la
civière plongée du SSF - Une équipe du SSF 39
sera la bienvenue.
07 au 11 novembre Stage Assistance Victime SSF National - Base de
la Roche (Champagnole) - Les spéléos jurassiens sont
invités à passer nous voir (appeler avant pour
être sûr de trouver quelqu'un) ainsi qu'au vin d'honneur
d'ouverture du stage le dimanche 8 à 12h.
21-22 novembre À Francheville (21), rencontre technique
des CT du nord-est de la France.
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