Eugène
Fournier - 1913
Commentaire :
Extrait
: Les Grottes
d'Osselles (1) sont aujourd'hui parfaitement
aménagée et éclairées à
la lumière électrique; le propriétaire,
M. Démoulin, a formé le projet de rendre
accessible la galerie de la rivière souterraine qui,
comme on Ie sait, n'a jamais été
explorée d'une façon complète
(2). Nous avons tenté, le 15 décembre
1912, de reprendre son exploration. Tout d'abord nous
essayons de pénétrer dans la résurgence
voisine du Moulin de la Froidière, résurgence
dans laquelle j'avais pu pénétrer
jusqu'à 150 mètres environ, par une
sécheresse, en 1899. Virieux et moi entrons dans
l'eau jusqu'au-dessus de la ceinture. (1) Voir
Spel., n°1, p.40, n°21, p.53, n°24, p.31,
n°29, p.11.
"Recherches
spéléologiques et hydrologiques dans
la chaîne du Jura, 14ème et
15ème campagnes 1911-1912-1913".- Spelunca,
Bulletin & Mémoires de la
Société de Spéléologie,
tome IX, n°72, p.55-56
Couverture
Malheureusement, les eaux étaient plus hautes que
nous ne l'avions espéré et, à 20
mètres environ, M. Virieux, qui s'était
jeté à la nage, vit qu'il était
impossible de mettre à flot le Berthon et de pousser
plus loin l'exploration. Nous transportons alors le Berthon
dans la grotte et le mettons à flot, à l'aval
du pont. M. Démoulin et moi, nous avançons
dans l'eau vers l'aval, jusqu'à une douzaine de
mètres et laissons aller à la dérive le
Berthon, maintenu par une cordelette et dans lequel
était monté Virieux, qui put ainsi s'avancer
jusqu'à 50 mètres environ à l'aval du
pont et constater qu'en l'état actuel des eaux, la
voûte était presque submergée et qu'il
était matériellement impossible de pousser
plus loin l'exploration. Nous tentons alors de remonter vers
l'amont du Pont. Là, M. Boiteux est
arrêté à une quinzaine de mètres
et je constate que le petit gouffre que l'on rencontre
à droite de la galerie, après Ie pont, retombe
sur la rivière souterraine, non loin du point
où est parvenu M. Boiteux. A gauche de la galerie
terminale, une sorte d'entonnoir retombe aussi sur la
rivière qui, là encore, circule dans une
galerie, qui n'est pas pénétrable, dans
l'état actuel des eaux (point X de notre plan, Spel.,
n°21, p.54).
Nous sommes encore retourné à la grotte
d'Osselles, en juin 1912 : les eaux avaient un peu
baissé, mais pas suffisamment pour pousser beaucoup
plus loin l'exploration; à mon avis, ce n'est qu'en
faisant quelques travaux qu'il sera possible de terminer
l'exploration de la rivière souterraine; je crois
que, même par une grande sécheresse,
l'exploration ne pourrait être faite d'une
façon complète, dans l'état actuel des
lieux; en tous cas, elle serait dangereuse, car le
débit des eaux varie très rapidement.
(2) D'après une légende, il y a une
quarantaine d'années, le meunier de la
Froidière s'y serait avancé d'une cinquantaine
de mètres en bateau, et aurait reconnu de vastes
lacs, mais, comme toujours en pareil cas, sa bougie se
serait éteinte et il aurait été
obligé de revenir sur ses pas!