Loys
Gollut - 1592
Commentaire
:
Il existe
quatre éditions de cet ouvrage :
-
l'édition originale de 1592 (Dole, chez Ant.
Dominique) La page de
titre reproduite ci-contre est celle d'un des deux
exemplaires de l'édition originale (Dole, chez Ant.
Dominique, 1592) déposés à la
Bibliothèque d'Etude et de Conservation de
Besançon. L'extrait
ci-dessous est tiré de l'édition de 1846, dite
'Edition
d'Arbois'
(Arbois, Auguste Javel éd., 1846, livre II, chapitre
XXI, p.131) Né
à Pesmes (Hate-Saône) en 1535
Extrait
: Livre II,
chap.XXI, "Des métaux et perrières,
marbrières, grotesques, etc."
(...) Mais
lon ne treuuerat mpoins admirable ce que près de
Osselle, Quingey et Courte-fontaine lon treuue en une grotte
fort longue et large, en laquelle, de long loisir, la nature
hat faict des choses semblables, des colonnes, des beaulmes,
des tombeaux, des animaux de sortes diuerses qui rauissent
en admiration tous ceux qui s'y transportent.
"Les
mémoires historiques de la République
séquanoise et des princes de la
Franche-Comté de Bourgougne", Dole, livre
II, chapitre XX, p.90
Edition
de 1592
- une édition 'pirate' en 1647, reproduisant à
l'identique celle de 1592
- une édition parue en 1846 (Arbois, Auguste
Javel), corrigée et annotée par Ch.Duvernoy,
dite 'édition d'Arbois'.
- une réédition en reprint de l'édition
d'Arbois, parue en 1979 (Roanne, Horvath, 2 vol.).
Elle est endommagée par une tache, mais c'est celle
de l'exemplaire personnel de Loys Gollut, dont la signature
autographe figure en bas.
Mort à Dole (Jura) le 22 octobre 1595.
Louis Gollut a fait ses études à Dole.
Puis a fait un voyage en Italie puis en Espagne
De retour à Dole, études de droit et devient
avocat.
En 1570, obtient la chaire de littérature latine
à l'Université de Dole.
A partir de 1575, il réunit la documentation pour ses
publications historiques:
Paroles mémorables de quelques grands
personnages (1589).
Les mémoires historiques... (1592)
Dans ce second ouvrage, il réclame pour Dole le titre
de capitale de la Comté, si bien que les magistrats
de Besançon en interdisent la vente et font
brûler les exemplaires qu'ils trouvent...
Ce lieu est une longue et assés large cauerne
trauersant une montaigne, et la persant par un fort long
espace, et iusques à ce que la montaigne, presque
réunie, en monstre une seconde, par le milieu de
laquelle court une petite riuiére, que les
païsans pensent estre celle qui coule à
Courte-fontaine.
Or, si je ne me trompe, ce lieu hat esté, du temps
des Romains, une minière d'or, proche de ceste
Aucelle que nous disons Auricella en laquelle lon ne cessat
de fouiller iusques à ce qu'ilz heurent
desentraillé ce ventre tant riche et tant
doré. Puis l'haïans abandonnés pour ce
qu'il n'y hauoit plus aucune chose à prendre, nature,
comme si elle heut voulu empescher que le reste de la
montagne ne vint à se fondre et aualler dedans ce
grand vuide, y hauroit faict assiduement, et de goutte
à goutte, distiller des eaux, lesquelles, en tombant
dedans ces lieux très-froids, viennent à se
glasser, et en se glassant de iour en iour et de plus en
plus, se endurcir de sorte que enfin, degenerans en autre
qualité, tornent à se marbrer, par une dure
fermeté qui endure la pesanteur et la charge de la
montagne, comme aussi la chaude viuacité des flammes.
Puis auec le temps, ces gotettes glacées, puis
endurcies et marbrées, s'engrossissent par le
découlement d'autres nouuelles,
s'entre-reuestissantes les unes les autres, et passantes en
semblables metamorphoses, à fin que du bas du terrain
iusques au plus ault de la fosse et voute, l'ont heut des
colonnes et des hercules qui supportassent tout le faix et
charge de la montagne, et empeschassent qu'elle ne vint
à se ruiner.
Et à la verité, il semble que l'on hait
disposé ces hercules pour seruir à cecy, et
quelque peu à l'ornement de ces sales et grottes.
Ce que n'est moins admirable que cela qui est escript par
messieurs Belon et Belleforest, qui parlent de certaines
eaux alumineuses, lesquelles, par leurs
propriétés naturelles, font changer en pierre
tout ce qu'elles touchent.
Ou plus tost cecy ressemblerat à ce que l'on void non
loing de Clermont en Auuergne, un pont de pierre de la
longueur de trente brassées, six d'époisseur,
et huict de large, faict d'eau endurcie, laquelle se
petrifie en coulant d'une fontaine distante de 300 pas. Et
se treuue ce pont assis sur la riuiére de
Tiretaine.
Ainsi est admirable ceste concauité, et peut estre
digne d'aduantage d'estre visitée, que celle qui
perce le Posilipo au bout du bourg de Chiaia, à
sortir de la cité de Naples, ou celle de la Sybille
au goulfe de Baie.