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Abel Hugo - 1835
"Département du Doubs (ci-devant Franche-Comté)", Paris, p.22-25

Hugo
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Commentaire :

Tiré de l'ouvrage "France pittoresque, ou description pittoresque, topographique et statistique des départements et colonies de la France" (Paris, Delloye, 1835)

La pagination est celle de la version en 'reprint' (Editions du Bastion, "Le Doubs", 1996)


Né à Paris le 15 novembre 1798
Mort à Paris en février 1855
Frère de Victor Hugo.
Suit son père, général, dans ses déplacements en France, Italie et Espagne.
En 1811, devient page de Joseph Bonaparte, roi d'Espagne
En 1813, entre dans l'armée qu'il quitte en 1816 pour se lancer dans la littérature.
Publie des ouvrages littéraires et historiques.
Publie "France pittoresque ou description… des départements et colonies de la France" en 5 volumes (1833-1835)

Extrait :

Curiosités naturelles

Grottes d'Osselles.- Ces grottes sont les plus célèbres de la Franche-Comté et méritent cette célébrité par leur étendue et leur profondeur. Elles sont situées à 5 lieues de Besançon, dans le flanc d'une colline peu élevée, sur le territoire de la commune de Roset-Fluans, et forment une suite de salles qui s'étendent à au moins 800 mètres dans l'intérieur de la colline, et qui contiennent des stalactites et des stalagmites de formes les plus variées et les plus fantastiques.- Ces grottes sont connues depuis long-temps et depuis long-temps fréquentées. Un intendant de la province (Toulongeon) y donna, en 1763, une fête brillante. On voit encore la salle qu'il avait fait décorer à cet effet, et que l'éclat des stalactites scintillantes à la lumière des bougies devait rendre d'un aspect fort riche.- On y montre aussi une petite salle avec une sorte de tribune, où l'on prétend que l'on a dit la messe pendant la révolution.- Les salles sont généralement grandes et élevées, tantôt à parois lisses et brillantes, tantôt ornées de stalactites et de stalagmites qui affectent toutes les formes, mais principalement la forme cylindrique. Quelques-unes des colonnes sont si belles que l'intendant Toulongeon avait songé à les employer à l'ornement de son château. Ce projet eut un commencement d'exécution, car on en tailla quelques-unes qui furent voiturées à l'aide d'un chariot jusque dans la salle d'entrée. Mais la petitesse de l'ouverture extérieure empêcha qu'on pût les en extraire.- La masse de ces stalactites, quelle que soit leur grosseur, est transparente. Quelques-unes sont creuses, et, quand on les frappe, résonnent comme une instrument.- Une des premières salles porte le nom de Salle des chauves-souris, à cause du grand nombre de ces animaux qui y ont leurs nids.- Les communications entre les salles, quoiqu'en certains endroits resserrées par des blocs de pétrifications, sont généralement faciles. Toutes les salles se suivent et forment une seule galerie : on ne leur connaît aucune ramification.- Aux trois quarts à peu près de leur profondeur totale, elles sont traversées par un ruisseau profondément encaissé, qui barrait autrefois complètement le passage, et sur lequel Toulongeon a fait construire, en 1763, un pont en pierres.- Aujourd'hui on peut arriver jusqu'à la dernière salle, que termine un précipice rempli d'eau, et où se trouve une profonde excavation dont le sol et la pente sont recouverts d'un sable fin de nature calcaire.- En 1826, et seulement dans la partie qui se trouve entre le pont et l'entrée, on a découvert sous une croute peu épaisse de stalagmites une couche de terreau qui renferme une grande quantité d'ossements fossiles, parmi lesquels dominent les ossements de l'hyène et de l'ours des cavernes. Cette découverte fait supposer qu'il devait exister autrefois des issues qui se sont bouchées depuis, car l'entrée actuelle des grottes est beaucoup trop petite pour donner passage à des animaux de cette taille.- Outre le ruisseau dont nous avons parlé, et qui, continuant son cours souterrain, va se jeter dans le Doubs à peu de distance de l'entrée des grottes d'Osselles, on y trouve encore une fontaine d'eau vive très bonne à boire.- Parmi les formes singulières que présentent les stalactites, on remarque un beau rideau drapé, des colonnades presque régulières, des troncs de palmiers, un sépulcre, un jeu d'orgues, etc.

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