Abel
Hugo - 1835
Commentaire :
Tiré
de l'ouvrage "France pittoresque, ou description
pittoresque, topographique et statistique des
départements et colonies de la France" (Paris,
Delloye, 1835) La
pagination est celle de la version en 'reprint' (Editions du
Bastion, "Le Doubs", 1996) Né
à Paris le 15 novembre 1798
Extrait
: Curiosités
naturelles
Grottes
d'Osselles.- Ces grottes sont les plus
célèbres de la Franche-Comté et
méritent cette célébrité par
leur étendue et leur profondeur. Elles sont
situées à 5 lieues de Besançon, dans le
flanc d'une colline peu élevée, sur le
territoire de la commune de Roset-Fluans, et forment une
suite de salles qui s'étendent à au moins 800
mètres dans l'intérieur de la colline, et qui
contiennent des stalactites et des stalagmites de formes les
plus variées et les plus fantastiques.- Ces grottes
sont connues depuis long-temps et depuis long-temps
fréquentées. Un intendant de la province
(Toulongeon) y donna, en 1763, une fête brillante. On
voit encore la salle qu'il avait fait décorer
à cet effet, et que l'éclat des stalactites
scintillantes à la lumière des bougies devait
rendre d'un aspect fort riche.- On y montre aussi une petite
salle avec une sorte de tribune, où l'on
prétend que l'on a dit la messe pendant la
révolution.- Les salles sont
généralement grandes et élevées,
tantôt à parois lisses et brillantes,
tantôt ornées de stalactites et de stalagmites
qui affectent toutes les formes, mais principalement la
forme cylindrique. Quelques-unes des colonnes sont si belles
que l'intendant Toulongeon avait songé à les
employer à l'ornement de son château. Ce projet
eut un commencement d'exécution, car on en tailla
quelques-unes qui furent voiturées à l'aide
d'un chariot jusque dans la salle d'entrée. Mais la
petitesse de l'ouverture extérieure empêcha
qu'on pût les en extraire.- La masse de ces
stalactites, quelle que soit leur grosseur, est
transparente. Quelques-unes sont creuses, et, quand on les
frappe, résonnent comme une instrument.- Une des
premières salles porte le nom de Salle des
chauves-souris, à cause du grand nombre de ces
animaux qui y ont leurs nids.- Les communications entre les
salles, quoiqu'en certains endroits resserrées par
des blocs de pétrifications, sont
généralement faciles. Toutes les salles se
suivent et forment une seule galerie : on ne leur
connaît aucune ramification.- Aux trois quarts
à peu près de leur profondeur totale, elles
sont traversées par un ruisseau profondément
encaissé, qui barrait autrefois complètement
le passage, et sur lequel Toulongeon a fait construire, en
1763, un pont en pierres.- Aujourd'hui on peut arriver
jusqu'à la dernière salle, que termine un
précipice rempli d'eau, et où se trouve une
profonde excavation dont le sol et la pente sont recouverts
d'un sable fin de nature calcaire.- En 1826, et seulement
dans la partie qui se trouve entre le pont et
l'entrée, on a découvert sous une croute peu
épaisse de stalagmites une couche de terreau qui
renferme une grande quantité d'ossements fossiles,
parmi lesquels dominent les ossements de l'hyène et
de l'ours des cavernes. Cette découverte fait
supposer qu'il devait exister autrefois des issues qui se
sont bouchées depuis, car l'entrée actuelle
des grottes est beaucoup trop petite pour donner passage
à des animaux de cette taille.- Outre le ruisseau
dont nous avons parlé, et qui, continuant son cours
souterrain, va se jeter dans le Doubs à peu de
distance de l'entrée des grottes d'Osselles, on y
trouve encore une fontaine d'eau vive très bonne
à boire.- Parmi les formes singulières que
présentent les stalactites, on remarque un beau
rideau drapé, des colonnades presque
régulières, des troncs de palmiers, un
sépulcre, un jeu d'orgues, etc.
"Département
du Doubs (ci-devant Franche-Comté)", Paris,
p.22-25
Page
de titre
Mort à Paris en février 1855
Frère de Victor Hugo.
Suit son père, général, dans ses
déplacements en France, Italie et Espagne.
En 1811, devient page de Joseph Bonaparte, roi d'Espagne
En 1813, entre dans l'armée qu'il quitte en 1816 pour
se lancer dans la littérature.
Publie des ouvrages littéraires et historiques.
Publie "France pittoresque ou description
des
départements et colonies de la France" en 5 volumes
(1833-1835)