A. Laurens
- 1827
Commentaire
:
A. Laurens
était chef de division à la Préfecture
du Doubs.
Extrait
: Les plus
vastes de ces grottes sont celles dites d'Osselle,
qui se trouvent sur le territoire du hameau de
Château-le-Bois, commune de Roset-Fluans, à
deux myriamètres de Besançon, dans le sein
d'une colline peu élevée. Nous en publierons
une description complète dans l'Annuaire de 1828,
accompagnée d'un plan géométrique de
tous ses détours, dressé par M. Rochon,
géomètre du cadastre. Nous donnerons aussi
successivement des vues représentant les points les
plus curieux de ces immenses cavernes. Les dessins en sont
déjà terminés. (1)
Les curieux qui voudront visiter les grottes doivent, s'ils
viennent par Thoraise, longer le Canal-Monsieur et suivre la
rive gauche du Doubs, après avoir passé
la percée de Thoraise. En venant de Quingey, ils
passeront par Byans, et iront reprendre la rive gauche du
Doubs, qui les conduira au moulin de la Froidière,
qui n'est qu'à quelques pas de l'entrée des
grottes. Enfin, si les visiteurs arrivent par St.-Vit, ils
viendront passer le Doubs au bac de Roset, et remonteront la
rive gauche du Doubs. La première maison qu'ils
apercevront sur la colline à leur droite, est celle
du gardien.
"Annuaire
statistique et historique du département du
Doubs", Besançon, p.155-156
Page
de titre
Les dégradations qui ont eu lieu dans les grottes
depuis un grand nombre d'années, faisant craindre que
de nouvelles détériorations ne finissent par
leur ôter entièrement le charme que la
variété de leurs pétrifications offre
aux curieux, et, d'un autre côté, la
facilité avec laquelle on pénétrait
dans ces grottes, loin de toute surveillance, ayant
occasionné des accidens, M. le Comte de Milon,
Préfet du Doubs, a pris un arrêté qui
autorise M. le maire de Roset-Fluans, commune dont les
grottes dites d'Osselle dépendent, à en faire
fermer l'ouverture, à y établir un gardien
chargé de veiller à la conservation des
pétrifications, et d'introduire et de guider les
curieux, moyennant une légère
rétribution. Ces sages dispositions sont
exécutées depuis le 1er janvier 1826.
(1)
Une découverte importante a été
faite dans ces grottes, pendant l'automne de 1826. Un
professeur anglais qui s'était présenté
pour les visiter, les parcourut en tout sens en frappant le
sol avec un lourd bâton, pour reconnaître par le
son s'il existait quelques cavités souterraines. Il
reconnut que plusieurs points, en divers lieux de la grotte,
rendaient un son analogue à celui qui, dans d'autres
grottes, avait décelé des concavités
recouvertes de stalagmites. Il fit creuser sur le point le
plus sonore, et après avoir fait lever une
croûte de stalagmites peu épaisse, il trouva,
avec une satisfaction inexprimable, une couche de terreau
au-dessous de laquelle se rencontrait une autre couche
remplie d'une quantité considérable d'ossemens
fossiles d'animaux appartenant à une espèce de
haute stature; il emporta de riches échantillons de
sa découverte et disparut. M. le Préfet du
Doubs, informé de ces faits, s'est empressé
d'envoyer sur les lieux, pour continuer les fouilles, M.
Gevril, conservateur du musée d'histoire naturelle de
Besançon, et cet infatigable naturaliste s'y
étant rendu, a obtenu les succès les plus
désirables. Non-seulement il a continué les
fouilles commencées par le professeur anglais, mais
il a fait d'autres fouilles qui ont découvert des
quantités immenses d'ossemens fossiles, parmi
lesquels on a reconnu des dents et des os, bien
conservés, d'ours, d'hiènes, etc. Les
échantillons qu'il en a rapportés, sont de
nature à exciter la plus vive curiosité. Les
fouilles seront continuées, et nous en rendrons
compte, ainsi que des causes présumées de ce
phénomène.