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A. Laurens - 1836
"Annuaire statistique et historique du département du Doubs", Besançon, p.251-252

Laurens (1836)
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Commentaire :

A. Laurens était chef de division à la Préfecture du Doubs.

est partiellement une reprise du texte paru dans l'annuaire de 1833 par ex.

Extrait :

Grottes et cavernes

Les grottes et excavations souterraines sont extrêmement nombreuses dans les montagnes et collines du département, et nous sommes bien loin de connaître toutes celles qui existent dans le sein des montagnes. Parmi celles que nous connaissons, les unes paraissent produites par les courants d'eaux qui, après s'être creusé ces canaux naturels, ont trouvé des issues souterraines et ont laissé à sec leurs anciens lits; d'autres sont le résultat des bouleversements que le sol a éprouvés lors de sa dernière formation.
Les grottes d'Osselles sont les plus célèbres des grottes du pays.
Dans un vallon fertile, que le Doubs divise en deux parties inégales, et embelli par une dérivation du canal du Rhône au Rhin, on voit d'un côté le village d'Osselles, et à gauche, sur une colline, les premières maisons de la commune de Roset-Fluans : le Doubs, qui est en ce lieu d'une largeur considérable, serpente avec majesté dans une plaine peu élevée au-dessus de son niveau, et donne à ce beau vallon un aspect enchanteur. C'est sur la gauche du fleuve, vis-à-vis la commune d'Osselles, que se trouve la haute colline qui renferme les grottes profondes, connues sous le nom de cette commune.
L'entrée en est basse et étroite; la seule connue aujourd'hui, est sur le revers d'une colline qui s'abaisse vers le Doubs. Une longue suite de cavités souterraines, tantôt étroites, quelquefois spacieuses, dont les voûtes, inégalement élevées, sont presque toujours, ainsi que les parois, garnies de stalactites plus ou moins brillantes, présentant les formes les plus variées, forment l'ensemble des grottes d'Osselles. Des dépôts sablonneux, des débris de coquillages fluviatiles annoncent presque partout le séjour qu'y ont fait les eaux, et cette observation générale rejette bien loin le temps où ces cavités ont pu servir de retraite aux animaux des forêts qui couvraient la contrée primitivement. Les sinuosités et la direction de cette suite de grottes sont connues par les opérations géométriques qui ont été faites dans l'intérieur, en 1826 (V. le plan joint à l'Annuaire de 1833). Elles s'étendent, sur une ligne non interrompue de près de neuf cents mètres, d'abord sur le territoire de Château-le-Bois, puis sous celui de Roset, et se terminent sous la forêt communale de Villars-Saint-Georges. Aux deux tiers de la profondeur des grottes, on voit un ruisseau qui les traverse, et qui, avant qu'un intendant de la province y eût fait construire un pont, était un obstacle insurmontable pour se porter au-delà. Les fouilles faites en 1826 pour la recherche d'ossemens fossiles, ont démontré que ce ruisseau n'avait pas été traversé par les animaux auxquels les grottes ont servi de retraite; on doit en conclure qu'il y avait pour y pénétrer des ouvertures qui ont été fermées par des éboulements; car il est évident que l'entrée unique qui existe aujourd'hui n'a jamais servi d'issue à des animaux de la taille et de la force des ours des cavernes (ursus spelaeus), qui, d'après les ossemens recueillis, devaient avoir la taille de nos chevaux ordinaires. (Voyez l'Annuaire de 1828, où se trouvent tous les détails de la découverte de ces ossements, dont quelques-uns contiennent encore de la gélatine.)

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