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 Caroline Jacquin-Pentillon vue par elle-même

Caroline Jacquin-Pentillon

De ma rencontre avec la spéléologie naquit une passion et ce fut le départ pour ce voyage au fond des gouffres, recherche commencée il y a trois ans et dont les cavités souterraines constituent le prétexte, l'illustration d'une démarche plastique plus générale.
Conçus comme des paysages, ces tableaux tentent de fixer en une structure stable l'univers froid et silencieux des cavités.
Architecture d'apparence immobile, géode intérieure recréée par les grottes, lente construction des réseaux où, pièce après pièce, goutte après goutte, facette après facette, les formes se discernent et s'organisent, l'espace se révèle. Appréhension des signes et d'un espace, cette calme intrusion dans le milieu de l'obscurité, puissante, possède toujours quelque chose de surnaturel et d'étrange. Ces paysages tendent alors à dépasser la simple représentation d'un monde habituellement fréquenté par les spéléologues.
Jaillissement des eaux, exubérance minérale, rompent cette tranquillité. Mosaïque de formes, éclatante de mille feux, tu es le prétexte à cette recherche artistique dans laquelle l'être humain demeure toujours omniprésent, fasciné par ce milieu naturel méconnu du grand public.
Dans une recherche constante au moment de la création du tableau, l'esprit s'apparente à la lente construction des réseaux ; sans égarement, la création de l'oeuvre procède alors comme une force dirigée vers l'intérieur, cheminement introvertissant, apprentissage de la connaissance d'un monde extérieur par une approche intérieure. Même sans en faire un dictat de sa propre création, le côté humain pénètre l'oeuvre malgré tout.

Caroline Jacquin-Pentillon, 1992

Caroline Jacquin-Pentillon vue par...

Philippe Brunet
Une interview