De ma
rencontre avec la spéléologie naquit une
passion et ce fut le départ pour ce voyage au fond
des gouffres, recherche commencée il y a trois ans et
dont les cavités souterraines constituent le
prétexte, l'illustration d'une démarche
plastique plus générale. Caroline
Jacquin-Pentillon, 1992
Caroline Jacquin-Pentillon vue
par...
Conçus comme des paysages, ces tableaux tentent de
fixer en une structure stable l'univers froid et silencieux
des cavités.
Architecture d'apparence immobile, géode
intérieure recréée par les grottes,
lente construction des réseaux où,
pièce après pièce, goutte après
goutte, facette après facette, les formes se
discernent et s'organisent, l'espace se
révèle. Appréhension des signes et d'un
espace, cette calme intrusion dans le milieu de
l'obscurité, puissante, possède toujours
quelque chose de surnaturel et d'étrange. Ces
paysages tendent alors à dépasser la simple
représentation d'un monde habituellement
fréquenté par les
spéléologues.
Jaillissement des eaux, exubérance minérale,
rompent cette tranquillité. Mosaïque de formes,
éclatante de mille feux, tu es le prétexte
à cette recherche artistique dans laquelle
l'être humain demeure toujours omniprésent,
fasciné par ce milieu naturel méconnu du grand
public.
Dans une recherche constante au moment de la création
du tableau, l'esprit s'apparente à la lente
construction des réseaux ; sans égarement, la
création de l'oeuvre procède alors comme une
force dirigée vers l'intérieur, cheminement
introvertissant, apprentissage de la connaissance d'un monde
extérieur par une approche intérieure.
Même sans en faire un dictat de sa propre
création, le côté humain
pénètre l'oeuvre malgré tout.