C.D.S. INFO n°185 - février 2003
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Feuille de liaison bimestrielle du Comité Départemental de Spéléologie du Jura

Président

- Rémy Limagne - 54, rte du Pt de la Chaux 39570 Chatelneuf - Tél.: 03.84.51.62.08 - limagne@club-internet.fr

Rédaction

- François Jacquier - 25 rue du Curé Marquis 39170 St-Lupicin - Tél.: 03.84.42.17.87 - jacquier.françois@wanadoo.fr

- Bruno Mischler -Buclans 39170 Lavans-les-St-Claude - Tél.: 03.84.42.28.37 - bruno.mischler@wanadoo.fr

 

 Éditorial

Ils l'ont fait !

    Même des gens hauts placés à la fédération s'en étaient offusqués : "tu déconnes Limagne, la loi qui met fin à la gratuité des secours ne sera jamais appliquée, trop impopulaire..."
    Perdu...
    Personne je pense n'imaginera aujourd'hui que quand on fait payer 4 surfeurs bien propres sur eux, on va faire des cadeaux aux spéléos !
    Donc c'est lancé, comme elles en ont désormais le droit, les communes se retourneront contre les victimes d'accidents "d'activités de loisirs" pour obtenir remboursement d'une partie (?) des frais liés à leur sauvetage.
    Réjouissons-nous quand même : l'assurance fédérale vient de doubler la garantie "frais de recherche et de sauvetage" : 23000 euros par assuré, quelle que soit l'option. Les copains, si vous vous faites piéger quelques jours par une crue : vous avez intérêt à être nombreux ! Mais après, on va entendre causer de la prime...
    Que faire ? Déjà être bien conscient de la gravité de la situation, et ne laisser qu'à la fatalité le droit de provoquer un secours. Eviter l'accident, le gérer si possible au sein de l'équipe : que dire de plus ?
    Triste début de siècle !

Rémy Limagne

Les maux du rédacteur...

    Durant près de vingt-cinq ans d'activités au sein du CDS-39, j'ai occupé pas mal de postes différents mais j'ai toujours réussi à échapper à la corvée de CDS-Info. Les bonnes choses ont une fin, et cette fois c'est bien moi qui m'y colle !
    En aucun moment je n'ai aspiré particulièrement à ce rôle de rédacteur, mais fin 2002, la démission de Jean-Michel laissait le C.D.S. privé de son principal organe de cohésion. Personne ne s'est réellement bousculé au portillon pour le remplacer et ma candidature s'apparente plus à une forme de sauvetage qu'à un sacerdoce.
    La proposition d'aide de Bruno m'a d'abord conforté dans ma décision, le travail en binôme de Jean-Michel et de Pascal avait prouvé son efficacité et il était envisageable de "rivaliser". Malheureusement pour moi, les caprices de la vie font que Bruno se retrouve momentanément avec une étiquette de propriétaire / bâtisseur sur le dos. Ceux qui sont passés par-là savent bien que ce statut n'est pas en adéquation avec le bénévolat associatif : placo, pinceaux ou CDS-Info, il faut choisir !
    En attendant que les travaux avancent et que la situation se décante, je me contenterai, de pérenniser de mon mieux notre bonne vieille feuille de liaison, essentiellement en mettant bout à bout vos propres articles. Je n'ai guère l'intention de broder du texte dans le seul but d'étoffer le nombre de pages et je compte bien sur votre production littéraire.
    Pas facile de reprendre CDS-Info derrière Pascal et Jean-Michel, il faut avouer que ces deux là avaient placé la barre très haut. Dès leur premier fascicule (N°166-décembre 99) ils avaient donné le ton en introduisant la couleur, les photos et une mise en page très personnelle. Pour ma part, je ne pense pas modifier la présentation générale mais techniquement j'aurai du mal à assurer la continuité de la couleur et des photos. Sur ce point, le lecteur aura sans doute l'impression de revenir quelques années en arrière, mais cette régression forcée traduit bien la qualité du travail et l'implication de mes prédécesseurs. Ceux-ci n'ont pas été avares ni de leur temps ni de leur savoir-faire, le tout au seul profit de la collectivité.
    Encore merci à eux ! et bonne lecture.

François Jacquier

 Vie du CDS

La spéléo au baccalauréat

    Comme annoncé à l'Assemblée Générale (cf CDS-Info n°184 page 3), la FFS a bien sollicité auprès du rectorat de Besançon la possibilité d'organiser une option spéléo aux épreuves d'EPS du baccalauréat.
    La réponse est négative pour cette année, mais seulement pour une question de calendrier. Il est donc raisonnable d'envisager qu'une épreuve spéléo sera bel et bien organisée au bac 2004...
    Sauf évidemment s'il n'y a pas de candidats !

Rémy Limagne

Au sujet du certificat médical

    Beaucoup d'informations déformées en circulation ! Relire précisément ce qui est écrit (CDS-Info n°184 page 5), ou plutôt ce qui n'est pas écrit. Le certificat médical dit "de non contre-indication à la pratique de la spéléo" peut parfaitement être délivré par un médecin généraliste. Il n'a jamais été question de médecin du sport. Pourquoi payer plus cher...
    A noter également qu'il est valable 1 an, et peut donc être réutilisé (pour l'inscription à un stage par exemple).

Rémy Limagne

Tome 2 : décollage immédiat

    Vendredi 7 février à Champagnole, une équipe s'est constituée autour de François Jacquier (JC Frachon, J Comte, R Limagne, JM Dugois, S Collin) pour établir la liste des cavités qui seront publiées dans "spéléologie dans le Jura, tome 2".
    Un défi : le fascicule sera publié fin juin !
    Donc bon de commande dans CDS-Info n°186...

Rémy Limagne

 Activités des clubs

Spéléo-Club Lédonien

    Mouvements de troupes
    Arrivée de trois nouveaux membres au sein du club, il s'agit de Culat Aurélien 18 ans, Perret Rémy 15 ans, Denojean Christian, (responsable "plein air" à la M.J.C. de Lons). A noter également le retour de Clairotte Lionel que certains d'entre-vous connaissent déjà.
    Jacques Guyomard quitte Montmorot pour habiter au hameau de Graveleuse (près de Rosay).

    Jacques Guyomard

    Gouffre des Cardonnières
    Au cours d'une promenade aux environs de Reithouse je suis allé voir ce qu'était devenu le gouffre des Cardonnières
    (coordonnées : 846,87- 177,82 - 500 )
    Je rappelle pour mémoire qu'il y a deux ans, nous avons constaté une pollution de la cavité : charognes, seringues, produits vétérinaires... A notre sortie, nous avions rencontré le maire de la commune et exposé la situation. A ce jour le gouffre a été purement et simplement fermé... On peut supposer que les déchets y sont encore ? Enfin dans ce cas il sera difficile d'y jeter quoi que ce soit, mais aussi d'y descendre.

Johan Badey

Spéléo-Club San-Claudien

    Chantier aux Foules
    Afin de sécuriser le barnum prévu aux Foules, plusieurs week-ends ont été mis à profit pour commencer quelques aménagements. Une quinzaine de broches inox ont été scellées dans la descente des "Grands Puits" et au torrent.
    Un système d'auto siphonnage a été mis en place au "Petit Puits" ; ce savant procédé, qui n'a encore rien compris à nos calculs, refuse obstinément de fonctionner, mais nous n'avons pas encore dit notre dernier mot.
    Comme d'habitude, ces diverses incursions aux Foules se font en jouant au chat et à la souris  avec les averses et les fontes de neige.
    Les milieux bien informés du SCSC laissent entendre qu'au cours d'une de ces excursions, une tentative de coup d'état à été fomentée pour faire chuter le Président à vie. Heureusement la garde prétorienne veillait et a pu déjouer la conspiration.

François Jacquier

Association Spéléo du Premier Plateau (ex GRSB)

    Aux Cassots avec la presse
    Un jour de janvier, une journaliste des Dépêches (Karine Jourdant) m'a contactée pour la réalisation d'un article traitant de la spéléologie locale (en l'occurrence Champagnole, c'est son secteur). Rendez-vous fut donc pris pour l'interview. Restaient les photos et l'expérience de terrain pour Karine qui avait très envie de goûter cette ambiance souterraine totalement inconnue pour elle. Après une certain nombre de coups de téléphone, je finis par trouver quelques rares rescapés du club (les autres étaient tous pris par de l'intéressante première, ... voir sans doute dans des CDS-Info ultérieurs) disponibles pour cette sortie. Le photographe des Dépêches, Yves Salvat, ancien spéléo ayant traîné ses bottes du côté de St-Claude s'est donc chargé des prises de vue à la Borne aux Cassots, lieu idéal pour toutes sortes de configurations souterraines. Simplement, il y avait pas mal d'eau dans le siphon et il a fallu se mouiller jusqu'à la ceinture (pour la plus petite du groupe).
    La sortie s'est avérée très sympa, dans une ambiance totalement décontractée malgré l'appareil photo professionnel à 8000 Euros emballé dans des sacs de supermarché (faute de matériel adapté), la température extérieure particulièrement hivernale (-13° au soleil du matin) et le niveau de l'eau des plus rafraîchissant !
    Karine était ravie de cette première expérience, Yves content d'avoir renoué, même brièvement, avec le petit monde spéléo et nous ... et bien nous avons quelques raisons d'être satisfaits du résultat.
    Participants de l'Association Spéléologique du Premier Plateau (ex-GRS Besain) : Rémy Larrivée, Jean-Christophe Salmon et Pascale Lafosse.

    J'en profite pour signaler que c'est officiel : le GRSB s'est métamorphosé en ASPP.

 Pascale Lafosse

Et pendant ce temps là...

    Les aindiens dans la Petite Montagne
    Décidément, la Petite Montagne attire actuellement bien des convoitises. Après la grotte de la Balmette à Villechantria (voir CDS-Info N°184), c'est au tour de plusieurs sources vauclusiennes de la Petite Montagne de recevoir la visite de plongeurs venus d'ailleurs... On apprend par exemple que nos voisins de Bourg et d'Oyonnax ont entrepris séparément des chantiers de désobstruction subaquatique respectivement à la Source Bleue de Marigna-sur-Valouse et à la Source de la Doye à Montagna-le-Templier. Ces deux sources ont été précédemment visitées par les jurassiens dans les années 70/80, et dans l'une comme dans l'autre la progression avait été stoppée à la base de talus de galets et de blocs instables.
    La grotte du Bief du Marais à Andelot-Morval fait également l'objet d'une reprise par un plongeur de Bourg-en-Bresse (Bruno Loisy). Le siphon terminal de la Balme-d'Epy s'inscrivait également dans ses objectifs, la mésaventure qui lui est arrivée le 1er mars dans cette cavité risque de reporter la tentative de plongée à une date ultérieure...

François Jacquier

 Divers

La charte du spéléologue

    C'est passé plutôt inaperçu, mais après des années de réflexion, l'AG de la FFS a voté en juin dernier un texte intitulé "charte du spéléologue" Il me paraît important que chacun s'approprie texte, car adhérer à la fédération, c'est aussi accepter ses principes.

    Préambule

    La spéléologie est une activité de pleine nature qui se caractérise par :
    - le cadre naturel dans lequel elle se pratique, plein d'incertitude, de changements et de nécessité d'adaptation,
    - les déplacements, la vie de groupe et les contacts avec l'environnement qu'elle occasionne,
    - l'engagement physique qu'elle exige.
    La spéléologie suppose initiative et responsabilité impliquant la connaissance et l'acceptation des risques inhérents au monde souterrain. Sa pratique ne peut être enfermée dans une réglementation stricte qui la viderait de tout intérêt.
    La FFS, fédération délégataire de service public entend rappeler les grands principes qui la régissent et dont le respect est le meilleur garant de LA LIBERTE DE PRATIQUE.

    Charte du spéléologue

    Avec la Fédération Française de Spéléologie, pour vivre l'aventure spéléologique, découvrir le milieu souterrain, l'explorer, le connaître, l'étudier, le protéger et y évoluer en toute sécurité,
    1 - J'adopte un comportement responsable, discret et respectueux des propriétaires, des riverains et des autres usagers.
    2 - je respecte toute mesure réglementaire relative aux cavités, à leur accès et au patrimoine, notamment en cas de découverte archéologique.
    3 - je respecte, fais respecter et protège le milieu souterrain et son environnement.
    4 - j'informe la communauté spéléologique de mes découvertes en rendant publics les résultats de mes recherches et explorations.
    5 - Je respecte les travaux des autres spéléologues et notamment l'antériorité des découvertes et des travaux en cours ainsi que la propriété morale et intellectuelle des topographies et publications.
    6 - je m'efforce de prévenir les risques d'accident lors de la préparation d'une exploration en m'informant sur les conditions météorologiques, les spécificités du terrain, le matériel nécessaire.
    7 - je veille à ma propre sécurité et celle des pratiquants qui m'accompagnent. Je renonce si les conditions en cours d'exploration dépassent mes capacités techniques et/ou physiques et celles du groupe.
    8- J'applique et encourage le devoir d'assistance et d'entraide vis-à-vis des autres pratiquants.

    Charte adoptée par l'Assemblée générale de la FFS le 2 juin 2002.

Rémy Limagne

Au dessous de tout !

    Du 9 au 12 janvier 2003, une équipe de 4 spéléos, deux marseillais et deux lyonnais, a atteint la profondeur record de -1733 m au Gouffre Mirolda (Samoëns - Haute Savoie).
    Cette exploration a été menée par : Daniel Colliard (Cavernicoles), Pascal Bourdarie (CAF Aix en Provence), Miche Philips (CRPS), Carlos Placido (URSUS et Dolomites).
    Michel Philips a franchi l'ex siphon terminal et exploré environ 600 mètres de conduits exondés, 250 m vers l'aval et 300 m vers l'amont. Le terminus actuel est un nouveau siphon.
    Le Gouffre Mirolda reprend donc la première place au classement des cavités mondiales les plus profondes .

    Les 10 gouffres les plus profonds du monde au 1er février 2003

    • Mirolda -1733 France
    • Voronja -1710 Georgie
    • Lamprechtsofen  -1632 Autriche
    • Jean-Bernard  -1602 France
    • Cerro   -1589 Espagne
    • Cehi2   -1533 Slovénie
    • Sarma   -1530 Géorgie
    • Pantyukhin  -1508 Géorgie
    • Huaulta -1475 Mexique
    • Trave   -1441 Espagne

François Jacquier

Jeu d'adresses

 Commission Jeunes

Mise en place d'un réseau de correspondants

    Afin de faciliter la communication entre la commission Jeunes, les jeunes et les clubs il serait judicieux de mettre en place un réseau de correspondants au niveau des clubs, à l'instar de ce qui existe sur le plan régional et national.
    Si des personnes sont intéressées ou pour toutes questions relatives à ce sujet n'hésitez pas à me contacter.

    Contact : Johan Badey - 03.84.24.83.85/ 06.81.70.55.49/ maximurin.fou@wanadoo.fr

Interclubs / changements de dates !

    Notez sur vos calendriers la modification des périodes Interclubs Jeunes :
    - Interclubs Gard 2003 : 25 au 27 avril 2003 (au lieu du 18 au 21 mars).
    - Dépollution gouffre Berger 2003 : 11 au 20 août 2003 (au lieu du 21 au 31 août).

 Commission Enseignement

Auto secours

    La connaissance des techniques d'auto secours est un élément non négligeable  pour aller dans le sens d'une politique de prévention des incidents, politique qui devient encore plus obligatoire actuellement.
    Prenons un exemple : deux spéléos effectuent une sortie dans un gouffre. Par malchance une chute de pierre brise le bras de l'un des deux à la base du dernier puits, un P45 par exemple et son compagnon ne connaît guère que les techniques de progression individuelle. Que va ou peut faire ce dernier en supposant qu'il soit en dessous du blessé (impossibilité de chercher les secours) ? Imaginez le même cas de figure avec une blessure bien plus grave...
    Ainsi plus l'auto secours sera développé dans nos pratiques spéléologiques moins un incident aura de conséquences, dans la mesure où cela est possible.
    Dans le but de faire découvrir, de transmettre les techniques d'auto secours une sortie de sensibilisation, une où des journée de découverte et d'apprentissage de ces techniques seront organisées dans l'année.
    Alors pour vous, les autres membres de votre club et pour tous les spéléos en général il pourrait être sympathique de venir voir, essayer et pourquoi pas transmettre à d'autres.
    A bientôt je l'espère.
    Pour tous renseignements me contacter.

Johan Badey

Aides aux stagiaires.

    Certains d'entre vous sont intéressés pour effectuer un stage ?
    Ces informations sont pour vous :
    Actuellement pour les stagiaires des aides financières sont disponibles : au niveau national des aides non négligeables : pour un stage Initiateur "2 initiateurs par club" : 50% du coût du stage* est pris en charge, "jeunes initiateurs" : pour les stagiaires de moins de 26 ans fédérés, même aide que pour l'opération précédente et "label jeunes" : toujours pour les moins de 26 ans 100 euros d'aide pour les stages Découverte et Technique.
    De plus le comité départemental de spéléologie du Jura propose une dotation de 100 euros par stagiaire et au niveau de la Ligue des aides peuvent être aussi disponibles.

    (*) Prix normal fédéré d'une journée de stage = 52 euros.

Johan Badey

 Commission Environnement

    Un petit panneau a été placé le 22/02/2002 à l'entrée de la Borne aux Cassots demandant aux visiteurs de ressortir leur chaux et autres déchets. N'avez-vous pas remarqué quelques traces blanches voire des " tas de chaux en formation "... ? Ban, c'est pas très esthétique. Certains d'entre vous ont déjà pris l'habitude de prendre un petit sac plastique pour ressortir les déchets : vous êtes des précurseurs !
    La Fédé via le CDS est chargée de la gestion de la cavité : pour certains, cela se résume à contrôler l'accès en raison du risque de crue. Plus que cela, gestion signifie aussi avoir l'œil sur ce qui se passe en général dans la cavité et pas seulement sur la porte...N'offrons pas la possibilité de nous reprocher de ne pas préserver ce patrimoine naturel. Un premier coup de semonce  a déjà été tiré lors de l'instruction du rapport d'objectifs Natura 2000 des reculées de Baume et Ladoye. Le pré-rapport parlait de "coloration couleur rouille/ocre des concrétions (salissures des mains), piétinement de toute la largeur des boyaux (pas de sentier préférentiel), élargissement (dynamite dans les galeries de type chatière), éclairage acétylène trop près des murs et chocs avec les casques (concrétions détruites)...".
    Vous remarquez que les traces de chaux ont du être confondues avec un concrétionnement spécifique... car il en est fait mention nulle part. Bref, heureusement que ces reproches ont été fortement adoucis dans le rapport officiel suite à une réunion pour bien expliquer le comment du pourquoi.
    Même si l'on est pas convaincu par ces mesures de type Natura, il faut savoir que les documents d'objectifs sont diffusés aux administrations, élus... Ce sera certainement plus facile et moins risqué d'aller discuter avec un maire d'un trou que l'on vient de trouver si l'on a pas de casserole au cul.
    Il faut agir comme cela a été le cas à plusieurs reprises en 2002 : nettoyage de doline et de gouffre sur les Monts Jura (EPK), alerte lors du remplissage de doline par du compost à Essia (GSJ), avertissement lors d'une enquête pour une extension de porcherie, conférence / diaporama etc. C'est dans cette logique que des petits panneaux relatifs aux chauves souris seront bientôt posés à la Rivière de la Baume conformément au souhait du maire de Poligny.
    On aura touché au but quand les 30 000 euros donnés pour surveiller et compter les 4 chauves souris de la Grotte de la Gravelle seront attribués aux spéléos.

    Sylvain Collin

 Lu et vu pour vous

    "Le Progrès - Les Dépêches", quotidien régional, du lundi 10 février 2003
    Un article consacré à Alfred Meyer, avec une photo et 2 dessins.
    L'article évoque les talents d'artiste -peintre et dessinateur- d'Alfred Meyer, mais il réserve une large part à son passé de spéléologue.
    Parisien d'origine, il s'est installé dans le Jura en 1946 et y a débuté la spéléologie. Il s'est consacré essentiellement au secteur des Malrochers, et l'article rappelle qu'on lui doit la découverte de la lésine du Champ Guillobot, et de l'aven de Beaumain (devenu 'Grotte des Moidons'). Cet homme de 91 ans est sans doute le plus ancien spéléo du département !
    Ce que l'article ne dit pas, c'est qu'Alfred Meyer fut le premier président du CDS du Jura. Il pratiqua en fait relativement peu la spéléo : ses deux fils -Patrice surtout- firent plus de 'terrain' que lui. Mais il fut l'homme modéré et l'administratif dont nous avions besoin lors de la création du CDS en 1964-65.

    Jean-Claude Frachon

    "Le Progrès - Les Dépêches", quotidien régional, du mardi 18 février 2003
    Très grand article (2/3 de la page) intitulé "Voyage au centre de la terre". Il relate une balade faite dans la Borne aux Cassots en janvier dernier, et est accompagné de quatre photos couleurs où l'on aperçoit les trois spéléos accompagnateurs (Pascale Lafosse, Rémy Larrivée et Christophe Salmon tous de l'ASPP). Outre le récit de la sortie en elle même, l'auteur nous renseigne sur les différentes structures permettant la pratique de la spéléo dans le Jura (clubs, mjc, centre de vacances...). Malgré quelques approximations, le texte est agréable à lire et les informations correctes (sauf malheureusement l'adresse du site de Jean Claude Frachon "juraspeleo.com" qui est remplacé par "juraspeleo.fr"...). Bref, un bel article qui ne parle pas de secours souterrain.

    Pascal Léglise

    "Le Progrès - Les Dépêches", quotidien régional, du lundi 3 mars 2003
    Un article sur le sauvetage de la Balme d'Epy. Une photo couleurs du blessé, en première page. Et en page intérieure un article d'une demi-page, avec 6 photos. Le texte relate correctement les événements, et restitue la place de chacun dans les opérations : spéléo-secours civil et sapeurs-pompiers. Bon, évidemment, les seuls noms cités (à part la victime et sa famille) sont ceux du colonel pompier et du Dir'Cab' du Préfet, mais bon, on a l'habitude...

    Jean-Claude Frachon

    "Voix du Jura", hebdomadaire, n°3041 du jeudi 6 mars 2003 :
    - Une première page entièrement consacrée au secours de la Balme d'Epy, avec une vaste photo couleurs (18x22 cm, qui dit mieux ?) où l'on voit le visage un peu défait de la victime, Bruno Loisy, à sa sortie du gouffre.
    - Une page intérieure complète, avec 7 photos couleurs et un texte relatant correctement le déroulement des opérations. La parole est donnée au CTD Denis Millet, ainsi qu'au médecin Jean-Marc Frey. Par ailleurs, un encadré rappelle le précédent sauvetage jurassien (Bief Goudard, en 1998). Enfin, une note titrée "Le statut des spéléos dans le flou" évoque la dénonciation de la convention nationale par le Ministère, mais se félicite de la bonne coopération SSF 39/sapeurs-pompiers lors du sauvetage de la Balme d'Epy.
    Il me semble que la crédibilité du CDS Jura sort renforcée de ces évènements, à travers la relation qu'en fait la presse.

    Jean-Claude Frachon

    "Karstologia" (FFS/AFK) n°40-2002
    Page 64 une note de Ch. Gauchon présentant le rapport du stage national scientifique de juillet 2001, consacré à la caborne de Menouille.

    Jean-Claude Frachon

    Actualités régionales, FR3 Bourgogne-Franche-Comté
    Deux sujets relatifs au secours de la Balme d'Epy
    * dimanche 2 mars 2003 :
    Un reportage a d'abord montré beaucoup de pompiers qui s'empressent autour de la civière... une fois qu'elle est sortie de la cavité, grâce au SSF 39. Le point de la situation est fait avec le commandant du SDIS. Mais ensuite est venue une interview de Jean-Marc Frey, "médecin du Spéléo-Secours Français" (c'était marqué), qui a expliqué la procédure de médicalisation de la victime. Puis a suivi un sujet fort bien fait, avec images d'archives, expliquant que:
    - les pompiers ne sont pas formés à ce type de secours
    - les civils bénévoles font les secours, sont très performants et coûtent peu cher
    - mais le ministère veut casser tout ça et tout confier aux pompiers
    - et que donc il y a de quoi s'inquiéter...
    Un sujet qui serait le bienvenu dans toutes les agences FR3 de France et de Navarre...
    * lundi 3 mars 2003 :
    Interview en direct, sur le plateau du journal télévisé, d'Eric Zipper, qui s'exprime de façon générale au nom du SSF. Il cadre bien ce que sont les secours spéléos, et explique clairement en quoi est inopportune la remise en cause par le ministère d'un système qui fonctionnait bien...

    Jean-Claude Frachon

    France-Info : lundi 3 mars 2003-7h30
    Annonce d'un accident spéléo à Flaine en Haute-Savoie, puis dix secondes de bande son enregistrée sur le terrain ; on entend :
    "Le fond, où en êtes-vous ? Vous m'entendez ?"
    "Oui Steph, nous terminons la mise en civière et on va pouvoir démarrer."
    "O.K Jean-Marc, tiens-nous au courant"
    A n'en pas douter, ce sont bien les voix de Stéphane Nore et de J.M Frey. Et nous qui les croyions avec nous à la Balme-d'Epy !

François Jacquier

François Jacquier

 Secours

Un aindien déclenche la cavalerie

    Difficile de boucler CDS-Info sans évoquer l'accident du Puits Bip-Bip et le secours qui a suivi. Nos conseillers techniques sont encore noyés sous une montagne de rapports, de comptes et autres inventaires, en conséquence si je veux boucler ce numéro dans l'étang les temps, je me vois contraint d'en établir moi-même un premier récit en m'appuyant sur le communiqué du SSF national. Les analyses et les bilans arriveront plus tard et alimenteront certainement notre prochain CDS-Info N°186.

    Circonstances de l'accident

    Samedi 1er mars, une équipe venue de l'Ain, plus précisément du GSBR (Gr. spél. de Bourg Revermont), effectue une visite au réseau de la Balme-d'Epy depuis le Puits Bip-Bip. Lors de la remontée, Bruno Loisy qui vient de déséquiper le "Puits B" remarque qu'il a oublié au plafond deux anneaux non utilisés. Il remet son descendeur et retourne les récupérer, il se penche au-dessus du puits... un craquement sec... et il disparaît dans le vide. Il est 19h10.
    Ces coéquipiers redescendent aussitôt et constatent au passage que le descendeur est resté sur la corde en haut du puits.
    Bruno a fait onze mètres de chute directe dans le puits, suivis de trois mètres supplémentaires dans le ressaut suivant. Il est vivant, mais son état inspire de vives inquiétudes. Un de ses compagnons reste à ses côtés pour l'assister tandis qu'un autre remonte donner l'alerte.
    Manifestement, la chute est due à une erreur technique, mousqueton du descendeur mal fermé, ou plus probablement un descendeur accroché sur un porte-matériel. Un flou persiste encore à ce jour, mais la vérité sera sans conteste riche d'enseignement.

    Déclenchement de l'alerte

    Denis Millet, le Conseiller Technique du SSF 39 reçoit l'alerte par le CODIS à 20h05. L'information sur l'état de la victime indique de multiples fractures au bras, jambe et bassin. Il répercute aussitôt l'alerte sur les sauveteurs du SSF-39 et établit les premières équipes.

    L'intervention

    L'équipe assistance victime arrive auprès du blessé à 23h13 et s'attèle à une première mise en confort tout en mettant en place le "point chaud". Jean-Marc Frey (médecin spéléologue) les rejoint à 01h35 pour établir un bilan définitif : multiples fractures au bras dont une ouverte, luxation de l'épaule gauche, double fracture de la jambe droite. Le bassin n'est pas touché. Cet état implique une médicalisation sur place avant d'envisager une évacuation en civière. Un hôpital de fortune sous couvertures de survie "voit le jour" sur le lieu même de l'accident : perfusion, antalgiques, plâtre, rythme cardiaque, tension etc. Pendant ce temps les pompiers installent le P.C gonflable à 300m au-dessus du gouffre, non loin du "tir aux pigeons". Le T.P.S (téléphone par le sol) est mis en place, puis une ligne téléphonique est tirée jusqu'au "point chaud", désormais les nouvelles du fond arrivent en temps réel. Des équipes se relèvent pour acheminer des montagnes de sacs, pour sécuriser les équipements fixes, et pour prévoir l'évacuation. Il s'avère très vite que la configuration de certains passages des puits d'entrée et du méandre ne permettent pas le passage de la civière. Les artificiers jurassiens sont mis à contribution, renforcés par des collègues du Doubs, le reste de la journée sera ponctuée par de nombreux tirs. Une cellule de dégazage par aspiration est installée par les pompiers à l'orifice du trou et permet d'accélérer et de sécuriser l'intervention.
    En parallèle d'autres équipes préparent l'installation des balanciers et palans en prévision de la remontée du brancard.
    Vers 16 heures, toutes les conditions sont réunies et l'évacuation peut commencer. La manœuvre se passe comme à l'entraînement et à 17h12, le blessé revoit le jour sous le feu des projecteurs de la télé.

    Quelques chiffres

    • Durée : 22 heures
    • Effectif : 38 spéléos du SSF engagés dont :
      - 27 spéléologues du SSF 39
      - 2 spéléologues du SSF 25
      - 9 spéléologues du SSF 01

    Premiers commentaires

    Malgré la dénonciation de la convention nationale par le ministère de l'Intérieur, suivie de la dénonciation de la convention départementale, il faut noter l'exemplarité de la collaboration entre les différentes parties sur le terrain :
    - SSF-39
    - CODIS
    - Préfecture
    - Gendarmerie
    - Pompiers, élus et population locale
    Les commentaires de la Préfecture et du CODIS ont été du début à la fin de l'opération : il ne faut rien changer aux conventions !!!
    La couverture médiatique a elle aussi été bonne : articles de presse, reportage télé dimanche soir puis interview de Eric Zipper, CTN du SSF, lundi soir en direct sur France 3 au 19 / 20.
    Le SSF-39 a connu là une de ses plus importantes opérations de secours, tant par sa durée, par le nombre de sauveteurs engagés et par sa complexité. Les équipes de gestion, d'assistance victime, d'artificiers, d'évacuation, sans oublier le médecin ont été largement sollicitées et ont eu l'occasion de montrer leur efficacité. Le beau résultat d'un travail collectif, fruit de longues années de préparatifs de concertations et d'exercices au terme desquelles chacun connaît sa place et sa mission.

    Les conséquences...

    Aucune pour l'instant, mais l'événement est encore trop chaud. L'avenir nous dira si la commune de la Balme-d'Epy usera de son nouveau droit et se retournera contre la victime pour honorer les factures à sa charge.
    Trop tôt également pour augurer de l'avenir du SSF-39. Certes les spéléos ont marqué des points, mais si les sauveteurs restent, les politiques et les hauts fonctionnaires changent et c'est malheureusement eux qui décident.
    La cavité quant à elle se trouve un peu "défigurée" dans ses portions intimes. Toutefois, ces quelques changements ne devraient pas affecter la grande majorité des spéléos. En effet, la traversée est désormais débarrassée de ses seuls passages ingrats. Pour sûr, l'accès au fond est beaucoup plus facile et beaucoup plus rapide, mais pour combien de temps encore ?
    Attendons-nous, dans les mois à venir à avoir à négocier finement la liberté d'accès à cette belle cavité.

François Jacquier

Remerciements (lettre au SSF.39)

    Bonjour,

    Un petit mot pour déjà vous dire un grand merci, au nom de Bruno, en mon nom et celui de mon club le GSBR (Gr. spél. de Bourg Revermont).
    J'ai réussi à récupérer quelques noms parmi une liste qui à transité via B.Abdilla pour la sortie aux Foules, aussi je m'excuse de ne pas pouvoir dire ce merci en direct à tous les spéléos qui étaient là (et puis tous n'ont pas de mail). Je suis loin de connaître tout le monde, certains de vue, certains noms...
    Déjà, je suis rassuré de l'état de Bruno Loisy qui dans son malheur a eu beaucoup de chance, et à vrai dire j'ai été rassuré dès la première minute que j'ai passé auprès de lui puisque ce fût un blessé qui m'a beaucoup aidé psychologiquement : si pour lui les premières heures ont dû être très pénibles physiquement (et naturellement aussi moralement) même si de lui (de se) parler, lui faisait un peu de bien, pour moi cela aurait pu être autre chose selon son état...
    Et puis après 2 allées venues d'Assia (GSBR), qui a été très efficace, Eric David nous a rejoint et j'ai été surpris de voir que c'était autour de 23 heures : les 4h entre la chute à 19h10 et l'arrivée de Eric m'ont parues bien plus courtes (le pauvre Bruno ne devait pas en dire autant) et en même temps ces 4h étaient un temps record.
    Ensuite, j'ai vécu les déroulements de ce secours que je trouve particulièrement réussi (même si je n'ai pas beaucoup d'expérience dans ce domaine pour en juger). Donc encore merci et bravo. Et passez bien ce message à vos collègues, dont ceux avec qui j'ai échangé quelques mots sans savoir les noms de famille, un "Fred", un "Sylvain" les 2ème et 3ème à descendre après Eric David, Séverine, je pense que c'est bien celle de l'adresse (il ne doit pas y en avoir 36 dans le Jura à aller sous terre !), Fred (qui a les cheveux longs) et que j'avais déjà vu à Antonna, Pascal (un autre), Antony (je crois bien) etc.. Un mot à Stéphane Nore qui a le bonjour en retour de Monique du pôle technique de Lyon.
    Comptez sur moi pour vous transmettre prochainement des nouvelles de notre blessé.

    Bien cordialement

Pascal Mathieu