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Éditorial
De l'usage raisonné du "principe de précaution"
"L'alpiniste Patrick Berhault a fait une chute
mortelle en Suisse" (Le Monde 29.04.04)
"Patrick Berhault, qui avait
dévissé la veille, a été retrouvé
mort, jeudi 29 avril, a annoncé la police suisse.
L'accident s'est produit au-dessus de Zermatt, sous les
yeux de son compagnon Philippe Magnin. Les deux alpinistes
étaient engagés dans une tentative d'enchaînement
des 82 sommets de plus de 4 000 mètres de l'arc alpin.
Les deux alpinistes avaient choisi de ne pas s'encorder.
"Pour nous, c'était un terrain facile, explique
Philippe Magnin. Le genre d'endroit où il faut aller
vite quand on veut enchaîner 82 sommets. La corde,
on ne la sortait que pour les rappels. Il fallait l'extraordinaire
mélange d'expérience, de prudence et de volonté
de la cordée Magnin-Berhault pour se trouver en montagne
ce jour-là, comme chaque jour ou presque, quelles
que soient les conditions météo, très
incertaines depuis deux mois."
Ah oui, vous cherchez déjà
le rapport avec la spéléo ? Pas difficile
: Pour être couverts d'honneurs, il vous suffit maintenant
d'aller rater une descente au Gros Gadeau en crue, et sans
la corde s'il vous plaît ! La preuve : lisez ce
qu'en pense notre ministre des sports de ce tragique exploit
: "Jean-François Lamour, ministre de la Jeunesse,
des Sports et de la Vie Associative a appris ce matin avec
une très grande émotion le décès
de l'alpiniste français Patrick Berhault. Nous perdons
aujourd'hui l'un des meilleurs alpinistes français.
Patrick Berhault était un amoureux de la nature et
de la liberté. La détermination de ce grimpeur
et alpiniste hors du commun n'avait d'égale que son
humilité. Il savait parler de ses projets ou de ses
succès avec mesure, porté par une force intérieure
incroyable. Il nous avait habitués chaque année
à réaliser un exploit, exploit que je suivais
avec intérêt et admiration. Il a été
arraché aujourd'hui à la vie en plein exercice
de sa passion."
Mais attention, ça ne marche que
si vous êtes "le meilleur" et que vous faites
régulièrement "des exploits". Sinon,
vous êtes plus sûrement des "p'tits c..."
qui prennent des risques inconsidérés et qu'il
faut empêcher de nuire : "organiser une grotte
ouverte à Mathenay dans un étroit boyau ne
peut que dégénérer en accident [...]
et il n'est pas question de l'autoriser". Extrait courrier
du 9 mars dernier, adressé au spéléo-Club
de la Châtelaine par les propriétaires de la
forêt de Gomèse, où s'ouvre la grotte
du même nom.
Rémy Limagne
Vie du CDS
C.D.E.S.I.
Commission Départementale des Espaces, Sites
et Itinéraires sportifs
Dans le Jura, le Conseil Général
devrait sous peu (?) mettre en place une CDESI, qui me semble
être la seule vraie piste pour nous aider dans les
problèmes d'accès aux cavités. Suite
aux articles du Progrès du 28 mars et du 12 avril
(voir rubrique "Lu pour vous"), le CDS est à
ce jour demandeur pour y obtenir un siège... Cette
commission est prévue par la loi sur le sport de
juillet 2000, et existe pour le moment dans 7 départements.
Extraits :
Article 51 " Les sports de nature
s'exercent dans des espaces ou sur des sites et itinéraires
qui peuvent comprendre des voies, des terrains et des souterrains
du domaine public ou privé des collectivités
publiques ou appartenant à des propriétaires
privés, ainsi que des cours d'eau domaniaux ou non
domaniaux. "
Article 52 " Il est institué
une commission départementale des espaces, sites
et itinéraires relatifs aux sports de nature, placée
sous l'autorité du président du Conseil Général. Cette
commission comprend des représentants de fédérations
agréées qui exercent des activités
sportives de nature, des représentants des groupements
professionnels concernés, des élus locaux
et des représentants de l'Etat. Cette commission
: - propose un plan départemental des espaces,
sites et itinéraires relatifs aux sports de nature,
et concourt à son élaboration ; - propose
les conventions et l'établissement des servitudes
mentionnées au même article ; - donne son
avis sur l'impact, au niveau départemental, des projets
de loi, de décret ou d'arrêté préfectoral
pouvant avoir une incidence sur les activités physiques
et sportives de nature - est consultée sur tout
projet d'aménagement ou de mesure de protection de
l'environnement pouvant avoir une incidence sur les sports
de nature."
Rémy Limagne
Stages de l'été
Rappel des stages en Franche-Comté pour cet été
: - Initiateur fédéral : 10 au 17 juillet,
et 14 au 21 août - Perfectionnement technique :
aux mêmes dates Contact : Rémy Limagne -
Tél. 03.84.51.62.08 ou 06.30.28.40.21
Memento du dirigeant
Chaque club a droit à un superbe
classeur offert par la Fédé. "pour tout
savoir sur la FFS" : statuts, assurance, conventions,
règlements publications... Disponible à
mon domicile. Pas d'envoi postal !
Rémy Limagne
"Eau fil de la Seille"
Comme l'an dernier, la Communauté
de Communes de la Haute-Seille envisage une visite spéléo
à la Borne aux Cassots, le week-end du 22-23 mai.
Les clubs intéressés pour assurer cet encadrement
doivent me contacter dès maintenant.
Rémy Limagne
"Raid'eau"
Le "raid'eau" organisé
par le Conseil Général à la Base de
Bellecin aura lieu cette année le dimanche
27 juin. Comme en 2003, il est prévu d'accompagner
les participants à la grotte des Forges de Moirans. Si
vous êtes dispos et intéressés, contactez
François Jacquier Tél : 03 84 42 17 87
- Mail : jacquier.francois@wanadoo.fr
Rémy Limagne
"Eclats de pierre"
J'ai appris à la dernière
réunion de la Communauté de Commune des Coteaux
de la Haute-Seille où le programme des journées
"Eclats de pierre" a été développé,
qu'un dénommé Jean Claude Frachon fera au
Louverot le samedi 22 mai à 18 heures une conférence
sur la formation des reculées...
Michel Menin
Inventaire spéléologique du Jura
Le projet de réalisation d'un
inventaire des cavités du Jura, adopté par
l'AG du CDS 2003, a été retenu par la DIREN
de Franche-Comté qui en assurera donc l'édition. A
partir de maintenant, il nous faut constituer une équipe
pour effectuer un gros travail de vérification de
coordonnées, de topographie, de rédaction,
de photographies... Conditions ? c'est simple : être
motivé, et se rendre disponible. Il faudra faire
preuve d'une grande efficacité, car nous devons présenter
plusieurs centaines de "fiches-cavités"
d'ici la fin de l'année. Contactez-moi sans attendre.
Une réunion de tous les spéléos intéressés
aura lieu dans quelques jours. Tél 03.84.51.62.08
message au 06.30.28.40.21
Rémy Limagne
Commission enseignement
Journée auto secours
Cette année encore une journée
de sensibilisation et de formation aux techniques d'auto
secours aura lieu. Elle se tiendra à la falaise de
Doucier le samedi 29 mai à partir de 9 heures. Poulie-bloqueur
en charge, croll à croll, balanciers espagnols ou
autres fantaisies dont les spéléos sont friands
seront abordées dans la joie et la bonne humeur... Débutants
curieux ou vieux briscards blasés, vous êtes
tous les bienvenus, ayez seulement l'obligeance de prévenir
avant le 16 mai si possible ( si vous voulez profiter du
buffet...). Pour tous renseignements n'hésitez
pas à me contacter. (03.84.24.83.85 ou 06.81.70.55.49)
Johan Badey
Commission Jeunes
Environnement et spéléologie dans le Haut-Jura.
La Commission Jeune du CDS du Jura et
Etude et Protection du Karst organiseront une action de
dépollution et de découverte de l'activité
spéléologique dans le Haut-Jura du samedi
3 juillet au mercredi 7 juillet 2004. Le gîte sera
assuré au refuge de Borneval sur la commune des Moussières. Le
samedi et le dimanche, nous concentrerons nos efforts sur
le nettoyage de la Perte du Talonnard sur la commune de
la Pesse. Ce site accueillait l'ancienne décharge
du village. Il s'agit d'éliminer manuellement les
déchets qui n'ont pu être extraits mécaniquement
lors d'une précédente opération diligentée
par le Parc Naturel Régional du Haut-Jura. Nous en
profiterons pour nettoyer une autre petite doline à
proximité. De jeunes adolescents du Nord Pas de Calais
accompagnés de leurs éducateurs participeront
à ce chantier. Les habitants de la Pesse et des
environs seront conviés pour une soirée de
présentation des travaux des spéléologues
en matière de protection de l'environnement karstique. Pour
les journées suivantes, nous organiserons plusieurs
ateliers pour une découverte multiforme de l'activité
spéléologique et de ses enjeux environnementaux
: - Excursion spéléologique. Une découverte
de la grotte des Foules est prévue si les conditions
météorologiques sont favorables. Le ruisseau
de la grotte sert à l'alimentation en eau potable
de la ville de Saint-Claude. - Initiation à l'entomologie
souterraine. Il est prévu de faire quelques prélèvements
des petites bestioles qui hantent les cavités polluées
du Haut-Jura. - Prospection et désobstruction.
Plusieurs sites sont envisagés autour des grandes
cavités du secteur (Les Foules, Grotte de la Douveraine
etc.). - Vérification sur le terrain de sites
pollués. Des visites seront menées sur le
secteur de Mouthe et ou sur le cours supérieur du
Tacon pour effectuer les repérages indispensables
(estimation de volumes de déchets, topographie, solutions
techniques d'évacuation des déchets, prise
de contact avec les élus) au montage de futures opérations
de dépollution.
Informations sur l'opération :
Johan Badey, président de la Com- Jeune Jenny
Moioli, SCSC Cécile Feugier, EPK Florent Tissot,
EPK
Les actions "Environnement et Spéléologie
dans le Haut Jura " sont ouvertes à tous. Les
inscriptions sont gratuites. Prévoir votre matériel
de spéléologie au complet (carbure compris),
matériel de couchage pour le refuge et casse croûte
pour le repas du samedi-midi. Merci de renvoyer votre
coupon d'inscription à Cécile Feugier, secrétaire
d'EPK. (Ancienne Ecole 39130 Chevrotaine) avant le 15 juin
2004. (délai de rigueur ).
Florent Tissot
Commission Canyon
Nettoyage de printemps
Le week-end du 24 et 25 avril une soixantaine
de personnes s'est réunie à St-Claude dans
le Jura. Différents clubs (toutes fédérations
confondues) et professionnels sont venus prêter mains
fortes à "Tribu Canyon 01" pour nettoyer
le canyon de "Coiserette". C'est équipés
de tronçonneuses et de tire forts que nous sommes
partis à l'assaut des barrages, ces monstres de bois
de plusieurs mètres de haut. Les troncs enchevêtrés
rendaient la descente dangereuse. Après deux jours
d'efforts et de sueur, et quelques tonnes de bois dégagées,
Coiserette a presque retrouvé son côté
ludique. Merci donc à tous les bénévoles
des différents clubs canyon et B.E, qui sont venus
effectuer ce nettoyage de printemps, et merci à Tribu
Canyon pour l'organisation."
Infos Anthony Pernet
Activités des clubs
Spéléo-Club San-Claudien
Ca gratte au "Sanglier"
Depuis la découverte l'automne
dernier d'un trou situé à l'aplomb des cheminées
des Foules, les week-ends désobstruction se suivent
et se ressemblent. Comme tous bons spéléos
qui se respectent, nous avons creusé en essayant
de gagner en profondeur, mais les lois de la gravité
ont vite freiné nos ardeurs ; en effet, plus nous
creusons, plus les parois de blocs et de pierrailles ont
une fâcheuse tendance à retomber. Après
quelques frayeurs légitimes, décision a été
prise de remonter la totalité des déblais.
Le chantier prend désormais des allures de puits
de mine avec toutes les installations requises : plate-forme,
câble porteur, téléphérique etc.
Malgré ses 4 à 5 mètres de profondeur
actuelle, la cavité prend des belles proportions
en diamètre et il semble bien que nous soyons en
présence d'un gouffre important. Cette constatation
incite à persévérer, mais augmente
d'autant plus le volume des déblais à ressortir.
La clé d'un futur -500 est pourtant là, au
bout de nos pelles et de nos efforts ...
François Jacquier
Gouffre du Bois des Chênes (Chavéria)
X : 845.99 Y : 2171.34
Z : 547m Gouffre ouvert le 20 mars 2004 sous
les roues d'un tracteur forestier. Eric Maréchal
(Guigui), un ancien du S.C.S.C. qui habite à Chavéria
avertit Eric David. Le 25 mars ils explorent ensemble cette
nouvelle cavité. L'orifice ébouleux de 0,8m
de diamètre donne sur une belle verticale de 17,5m,
mais aucune suite évidente n'a pu être repérée.
François Jacquier sur info E.David
Gouffre du bois de Valraisson (Val d'Epy)
X : 832.97 Y : 156.91 Z
: 392m Autre cavité ouverte dernièrement
sur le bord d'un chemin. Fin Avril, nous sommes contactés
par le Maire de Val-d'Epy qui nous informe qu'un gouffre
d'un mètre de diamètre et d'une dizaine de
mètres de profondeur s'est ouvert récemment
sur sa commune dans un secteur à risque (à
3 mètres de la route utilisée pour la course
de côte de Coligny et tout près de la ligne
d'arrivée, là où les spectateurs ont
l'habitude de s'agglutiner). Il souhaite avoir notre avis
rapidement. La visite sur les lieux nous fait découvrir
une verticale de 7 mètres dans de la terre entremêlée
de blocs et de racines suivie d'une salle inclinée
de 3 mètres de diamètre qui nous emmène
à -10. Nous prenons quelques notes et relevons les
coordonnées (X: 832.97, Y: 156.91, Z: 392). Vu l'ampleur
du risque pour le Maire et le peu d'intérêt
spéléologique que représente cette
cavité, nous lui suggérons de boucher l'orifice
avec une pierre, il y a une carrière d'extraction
tout près.
Denis Millet
Spéléo-Club de la Châtelaine
Persona non grata
Pour la fête du sport, le Spéléo
Club La Châtelaine devait organiser une grotte ouverte
à la Grotte de Gomèse à Mathenay. J'ai
pris des contacts avec le Maire de Mathenay qui m'a demandé
d'avoir l'autorisation des propriétaires du bois
de Gomèse. La réponse n'a pas tardé
: AUTORISATION REFUSEE. Que faire ? Trouver une autre
grotte sur le canton d'Arbois (Grotte de la Mère
Michelle (...), grotte du Tunnel (...), Grotte des Planches
(...) !!! Ne rien faire ? A votre avis.
Pascal Léglise
Spéléo-Club Lédonien
Hommage à Jacques Guyomard
Le 12 mai 2003 Jacques nous quittait
brutalement. Le samedi 15 mai une cérémonie
commémorative se tiendra à Grange Rouge à
partir de 14 heures. En présence de ses proches et
de ses amis une plaque en son hommage sera déposée.
Suivra une collation où ceux qui le souhaiteront
pourront évoquer les bons souvenirs ou tout autre
chose. Si vous souhaitez participer à cet hommage
vous êtes les bienvenus.
Pour le Spéléo-Club Lédonien Johan
Badey.
Lu & vu pour vous
Suite à "l'affaire Gomèse"
(voir : "Activités des Clubs" - La Châtelaine),
Rémy est intervenu auprès de le rédaction
du "Progrès" afin de faire publier un article
traitant de l'accroissement exponentiel des interdictions
d'accès aux cavités. Au vu de l'implication
du C.D.S.39 dans cet article, la rédaction a choisi
de le publier dans son intégralité.
"Le Progrès" du dimanche 28 mars 2004
"La peur des "proprios"
paralyse les spéléos"
C'est parce que la spéléologie
est méconnue qu'elle pâtit d'une
mauvaise image, qu'elle fait trembler les propriétaires
des terrains qui recèlent grottes ou
gouffres. Par crainte d'une quelconque responsabilité
en cas d'accident, ces derniers interdisent
fréquemment l'accès de leurs propriétés
aux pratiquants de spéléo mais
aussi parfois aux adeptes de l'escalade, du
vol libre, du canyonning ou encore du VTT. Une
attitude que dénonce Rémy Limagne,
président du comité départemental
de spéléologie.C'est un "
appel au bon sens " que les spéléos
du Jura désirent lancer par la voix de
leur président départemental,
Rémy Limagne. Des sportifs qui regrettent
que, de plus en plus, leur terrain de jeu se
réduise. " Nous ne sommes pas les
seuls à subir ces restrictions "
précise Rémy Limagne en citant
le vol libre, l'escalade ou encore même
le VTT... bref, toutes les activités
de pleine nature. Un constat qui toutefois ne
le console pas. Bien au contraire. Dernier
exemple en date de cette attitude réticente,
pour ne pas dire frileuse ou butée, la
lettre de refus catégorique adressée
à un club local qui projetait d'organiser
une initiation dans la grotte " de Gomèse
" située sur le commune de Mathenay,
à l'occasion de la journée nationale
du sport le 4 avril prochain. " Organiser
une grotte ouverte à Mathenay dans un
boyau étroit est pure folie et ne peut
que dégénérer en accident
" argumentent les propriétaires
du site qui précisent qu'il " n'est
pas question d'autoriser la manifestation ".
"La voix de l'ignorance"
En l'occurrence, " c'est
typiquement l'ignorance qui parle " déplore
Rémy Limagne " et le réflexe,
c'est d'interdire ". Alors évidemment,
dans la mesure où ces réactions
ont la fâcheuse tendance à se multiplier,
" ça devient pesant ". "
Avec les Jurassiens, nous n'avons généralement
pas de problèmes " note le président
du comité départemental qui s'en
félicite. Vraisemblablement, ces oppositions
radicales se justifient par la crainte de voir
sa responsabilité engagée. "
Or ce n'est jamais le cas ! ". D'abord
parce que les spéléos ne sont
pas des kamikazes qui prennent des risques inconsidérés
et qu'en conséquence, les accidents s'avèrent
plutôt rares (21 en 2003 sur toute la
France dont un seul mortel) et surtout, parce
que les secours sont, conformément à
la loi, pris en charge par les victimes elles-mêmes
ou leurs assurances lorsqu'elles ont pris la
précaution d'en souscrire une. Ce
qui est évidemment le cas pour les groupes
organisés que sont les clubs et autres
comités affiliés à la Fédération. Et
dans la mesure où les restrictions d'accès
ne sont généralement destinées
qu'aux spéléos (non pas aux promeneurs,
aux cueilleurs de champignons, aux skieurs ou
aux chasseurs), les adeptes du milieu souterrain
dénoncent l'injustice. Ce qui semble
paradoxal aussi, c'est que les interdits ne
s'appliquent qu'aux pratiquants organisés,
ceux justement qui sollicitent des autorisations.
A l'inverse de la pratique sauvage théoriquement
plus exposée aux risques. Et cette contradiction
est donc ressentie comme une injustice flagrante.
"Une commission pour
trancher"
Quant à l'image, souvent
erronée, de la discipline, les pratiquants
en souffrent. Non, ce ne sont pas des inconscients,
un brin enfantins, qui crapahutent dans les
grottes et les gouffres en faisant fi des principes
élémentaires de sécurité.
Et par ailleurs, lorsque se produisent des sécheresses
comme ce fut le cas à l'automne dernier,
les spéléologues, les seuls susceptibles
de se rendre compte sur place de l'état
des réserves d'eau, " deviennent
subitement intéressants " note Rémy
Limagne avec amertume. Reste que la perspective
de l'application de la loi du 6 juillet 2000
qui prévoit l'institution d'une commission
départementale des espaces, sites et
itinéraires relatifs aux sports de nature,
placée sous l'autorité du président
du Conseil général, constitue
une piste intéressante pour les spéléos
mais aussi plus largement pour tous ceux à
qui la nature sert de terrain de jeu et d'épanouissement.
En l'absence pour l'instant
de publication de son décret, cette loi
n'est appliquée que dans quelques départements
à l'instar de l'Isère ou de l'Ardèche.
Sa mise en place dans le Jura serait évidemment
bienvenue puisqu'elle instaurerait une ligne
de conduite et trancherait les éventuelles
situations problématiques via notamment
des conventions et l'élaboration d'un
plan départemental des espaces, sites
et itinéraires relatifs aux sports de
nature.
Karine Jourdant
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Après ce premier article, la journaliste
est allée interviewer le nouveau directeur de Jeunesse
et Sport sur ce sujet brûlant, ce qui nous vaut ce
second article :
Le Progrès du Jura - Lundi 12 avril 2004
"Commission et conventions au secours
des spéléos"
Sur la délicate problématique
de la responsabilité et de la limitation
des libertés de pratiques sportives qui
en est le corollaire, Philippe Roux répond
aux interrogations posées par le comité
départemental de spéléologie
(notre édition du 28 mars). Bernard Dahi,
lui, travaille à Jeunesse et Sports où
il est en charge des questions juridiques. Pour
lui, l'avenir des sports de nature passe par
le conventionnement. La fédération
d'escalade en est un bon exemple.
Le problème soulevé
par le Comité Départemental de
Spéléologie est celui du droit
de propriété et des questions
liées à la responsabilité.
Qu'en est-il? Le problème est
extrêmement flou. La jurisprudence est
rare et fluctuante en la matière. Et
le problème se complique du fait qu'il
y a deux types de responsabilité : la
responsabilité pénale et civile.
Et sur ce dernier point il peut y avoir un partage.
Le droit de propriété est intangible,
il date de la Révolution. Le législateur
a toujours été très prudent
dans toutes les actions qui pourraient être
attentatoires à la liberté fondamentale
- qui est un droit constitutionnel - du droit
de propriété. Il y a des limites
à ce droit absolu : l'expropriation ou
la servitude. Dans les deux cas, il y a indemnisation
et motif de nécessité publique.
L'enjeu sportif pourrait effectivement constituer
une nécessité publique. Néanmoins
ces droits ne souffrent guère d'exception. La
loi récente sur le sport qui date de
l'année 2000 a essayé de régler
ce problème en laissant aux départements
la possibilité de mettre en place des
commissions départementales des espaces,
des sites et des itinéraires. C'est d'autant
plus intéressant que dans le Jura il
y en a une et qu'elle implique le Conseil général
et l'Etat (ndlr : au travers de Jeunesse et
sports en l'occurrence). Dans la loi initiale,
il était prévu également
parmi les compétences de la CDESI, un
plan départemental des itinéraires
et des sites qui devait prévoir des servitudes
permettant de faciliter les activités
de sports de nature. Le " hic ", c'est
qu'il n'était nulle part prévu
de régime d'indemnisation. Ce qui fait
que le Sénat a rétoqué
cet article de la loi. Quoi qu'il en soit
dans le Jura, on a une CDESI et je pense que
ce type de problèmes devrait pouvoir
trouver des solutions.
|
"
Les spéléos ne sont
pas des farfelus. Ce sont des gens
responsables et très bien
structurés " estiment
Philippe Roux, directeur départemental
de Jeunesse et sports et Bernard
Dahi, son collaborateur spécialiste
des questions juridiques.
|
Un propriétaire
a donc parfaitement le droit d'interdire l'accès
à un site ? La réponse
est oui. Sans aucune réserve. Quant à
la responsabilité, elle est différente
en principe selon le cas de figure où
le propriétaire sait ce qui se passe
sur son terrain ou s'il l'ignore. C'est vrai
que pour un propriétaire, pour se prémunir,
de mettre des panneaux interdisant l'accès
et prévenant du danger. C'est une assez
bonne protection juridique. Elle va également
s'étendre aux collectivités locales.
Si les personnes ont transgressé l'interdiction,
votre responsabilité n'est pas engagée.
Et dans l'hypothèse
où le propriétaire délivre
son autorisation, qu'en est-il de sa responsabilité
en cas d'accident ? Tout dépend
s'il a prévu un conventionnement et si
cette convention le libère de sa responsabilité. Le
fait de faire signer une décharge n'a
aucune valeur juridique. Il est bon de le rappeler.
Dans le cas de figure, j'aurais tendance à
disjoindre la notion de danger et celle d'investissement
de la propriété. En l'occurrence,
la démarche relève plutôt
de la politesse et de la courtoisie de solliciter
une autorisation. En ce qui concerne la responsabilité
civile du propriétaire qui accepte de
voir un groupe de spéléos descendre
dans une cavité, on ne peut pas trancher
le problème de façon absolue.
Toutefois dans l'hypothèse de pratiquants
appartenant à un club, à priori
on peut considérer que le propriétaire
du terrain a pu légitimement supposer
que ces gens étaient suffisamment compétents
pour descendre dans la cavité en prenant
les précautions nécessaires.
Quelle est donc l'attitude
à adopter lorsqu'on est propriétaire
? Si j'étais propriétaire
et que je vois débarquer chez moi un
groupe de spéléos, je leur dirais
personnellement, " surtout, je n'ai rien
entendu, je ne veux pas le savoir ". Ce
qui n'est pas forcément une bonne solution
mais c'est la réponse que je ferais.
Ou alors j'interdirais. Là en l'occurrence,
Jeunesse et sport a une fonction de conseils
vis à vis des propriétaires qui
seraient sollicités et qui n'auraient
pas d'entrée de jeu une position fermée.
A partir de là, il faut prendre deux précautions. Parce que les gens qualifiés
sont susceptibles d'attirer dans leur sillage
des gens qui le sont moins, quand même
d'interdire le site, voire même de le
fermer. Mettre un panneau pour indiquer le danger
et mentionner éventuellement l'existence
d'une convention. La seconde précaution
est de signer avec les groupements une convention
qui doit être conçue pour transférer
la responsabilité civile du propriétaire
sur le conventionné. Sachant qu'elle
reste à l'appréciation du juge...
Si j'allais au bout des précautions,
je dirais même que le propriétaire
devrait s'assurer... et là il ne serait
pas illégitime ni inconcevable que le
propriétaire répercute le coût
de son assurance aux pratiquants.
Et avec les communes ?
Je préconiserais la même
chose. D'ailleurs le problème risque
de se poser avec les " via ferrata "
pour lesquelles la demande est très forte
mais don't l'aménagement ne manquera
certainement pas d'engendrer des difficultés
d'ordre juridique...
L'escalade : un exemple à suivre
Bernard Dahi travaille à
Jeunesse et sports où il est plus particulièrement
en charge des questions juridiques. Pour lui,
l'avenir des sports de nature passe par le conventionnement.
Et les résultats de cette politique menée
depuis un certain temps par la fédération
d'escalade le prouvent. "On pourrait
considérer le problème à
l'identique sur les sites d'escalade" estime
Bernard Dahi. " Le problème se posait
de la même manière jusqu'à
ce que la fédération française
d'escalade prenne le problème à
bras le corps. Et fasse des propositions de
conventionnement avec les propriétaires,
ou avec les communes responsables des sites.
Et à partir de ce moment là il
y a eu nettement moins de problèmes.
" D'ailleurs sur le terrain "on
le voit d'autant plus qu'il y a de moins en
moins d'arrêtés municipaux interdisant
la pratique de l'escalade. Parce que justement
il y a eu ces conventionnements sur lesquels
il y a des articles qui parlent aussi bien de
l'accès du site, que de la pratique en
elle-même (le nombre de personnes autorisées
en même temps sur le site, l'évacuation
des déchets. Cela cadre très bien
la pratique sur un site donné. " Concernant
la spéléologie en particulier,
" II y a déjà certains sites
où il y a des conventionnements. Je pense
qu'actuellement on devrait tendre à les
multiplier avec les propriétaires non
seulement des entrées de grottes mais
aussi d'accès." Et puis "
l'avantage aussi des conventions, c'est qu'elles
peuvent avoir des règles bien précises.
Il peut s'agir par exemple d'un contrat entre
un propriétaire et la fédération
de spéléo. Et celui-ci peut limiter
l'accès aux seuls licenciés "
indique encore Bernard Dahi.
propos recueillis par Karine
Jourdant
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"Le Progrès" du dimanche 28 mars 2004
Un article (ci-dessus) avec deux photos
dans lequel notre président Rémy Limagne exprime
son mécontentement devant les interdictions d'accès
aux cavités par les propriétaires. Le cas
de Gomèse est cité comme exemple de cette
fâcheuse tendance. Cet article ne résoudra
sans doute pas le problème, mais ça soulage,
et ça fait connaître à qui de droit
(élus, administrations) le ras-le-bol des spéléos.
Jean-Claude Frachon
La "Voix du Jura", n°3099 du 15 avril
2004
1) Un nouvel article annonçant
les trois journées "Eclats de pierre",
dans la haute vallée de la Seille, les 21-22-23 mai
prochains. Le programme prévoit une activité
spéléo. 2) Un article annonçant
le décès de René Garnier, ancien maire
de Cernon. C'est lui qui a donné son nom au "Trou
Garnier", près du village, que la plupart des
spéléos jurassiens ne connaissent sans doute
pas. Le "Trou Garnier" est la tête de réseau
connue de la Caborne de Menouille. C'est un petit gouffre
de 12 mètres, que j'ai exploré le 21 janvier
1962. Un ruisselet interne, coloré en 1963, rejoint
le gouffre de Cernon, à 500m, et, de là, la
Caborne de Menouille.
Jean-Claude Frachon
Divers
Ligue de Franche-Comté : Comité
Directeur
Le Comité Directeur de la Ligue
Spéléologique de Franche-Comté s'est
réuni vendredi 26 mars 2004 à Ornans, avec
la participation de deux Jurassiens (Jacky Comte et JC Frachon). Ont
été abordés les points suivants : -
Bilan de la participation au 'Salon de l'Evasion' (Besançon)
et à l'AG du Comité Régional Olympique
et Sportif (CROS). - Bilan de l'action de l'A.T.R. (Jean-Marc
Rias) - Subventions FNDS - Aide financière
aux stagiaires - Aide financière aux manifestations
régionales - Projet de congrès régional
2005 - Laurent Galmiche prend la succession de Rémy
Limagne pour la rédaction de la feuille de liaison
'Ligue Info' - Projet d'autocollant recensant les responsables
secours régionaux - Fausse alerte au Verneau et
ses conséquences - Prévention des accidents
dans la traversée du Verneau - Calendrier des
prochaines réunions du CD (7 mai, 10 septembre 2004
et 28 janvier 2005)
Jean-Claude Frachon
Congrès Rhône-Alpes
Le Comité Spéléo
Régional Rhône-Alpes tenait le week-end du
27-28 mars 2004 son congrès à Hauteville-Lompnès
(Ain). De nombreux spéléos jurassiens y
ont fait un tour : une forte délégation du
Spéléo-Club San-Claudien, une bonne équipe
du Spéléo-Club Lédonien, quelques membres
du Spéléo-Club du Foyer Rural d'Arinthod et
du Spéléo-Club du Jura, le président
d'Etude et Protection du Karst Haut Jurassien, et peut-être
d'autres que nous n'avons pas rencontrés. Certains
ont même présenté une communication
ou tenu un stand... Dommage que l'Assemblée Générale
de notre propre CDS n'ait pas connu la même affluence!
Jean-Claude Frachon
Secours
Formation téléphone
Dimanche 18 Avril avait lieu à
la Caborne du Boeuf à Saint-Hymetière une journée
formation transmission destinée à faire une
remise à niveau pour certains, et une découverte
pour d'autres des techniques de mise en oeuvre du téléphone
souterrain et du T.P.S., on a également testé
plusieurs méthodes de pose de ligne. Onze personnes
se sont retrouvées (SCL : 3 personnes, SCSC : 4 personnes,
SCFRA : 4 personnes) pour cette journée qui a été
ponctuée d'un pique-nique convivial.
Denis Millet
Exercice belge à la Favière
Au cours du week-end de Pâques
(10-12 avril 2004), une quarantaine de membres du spéléo-secours
de l'Union Belge de Spéléologie ont réalisé
un exercice de sauvetage dans la Baume de la Favière,
à Arsure-Arsurette (Jura). Un pseudo-blessé
a été brancardé de -229 à la
surface, en un peu plus de 7 heures. A deux reprises, la
'victime' a dû sortir de la civière pour franchir
des étroitures qu'il faudrait élargir en cas
de sauvetage réel. Quelques spéléos
français se sont rendus sur les lieux. Le dimanche,
on notait la présence des Jurassiens Eric David,
Jean-Claude Frachon, Rémy Limagne et Denis Millet,
plus Eric Zipper et Christian Dodelin, du SSF national.
Jean-Claude Frachon
Rassemblement National du S.S.F.
Les 24 et 25 Avril à Cuges-les-Pins
(13) Le but de cette rencontre était de réunir
tous les gens qui se sentent concernés par le problème
des secours en France, en priorité, les Conseillers
Techniques et toutes les personnes qui ont des responsabilités
dans ce domaine dans les départements. Nous sommes
dans une période charnière et en dehors du
fait d'échanger nos points du vue et expériences
avec les collègues, il était important d'aborder
ensemble un certain nombre de questions comme : - La
nouvelle convention Nationale et les conventions départementales
qui en découlent. - La future loi sur la réorganisation
de la Sécurité-Civile et ses conséquences
sur l'organisation des secours en milieu souterrain. -
L'avenir du fameux article 54 . - L'avenir du SSF et
son image. - Les relations avec les élus et médias. -
La relève de l'équipe actuellement en place
à la tête du SSF. Et bien d'autres sujets
encore.
Des intervenants extérieurs étaient
présents dont une personne de le Direction de la
Défense et de la Sécurité Civile, monsieur
Raffy étant Jurassien d'origine, nous avons sympathisé
et lui avons fait part de nos soucis suite au secours de
la Balme d'Epy, il a été attentif et nous
a proposé son aide. Le Jura était représenté
par Séverine Gabet, Jean-Luc Lacroix et Denis Millet,
nous avons ainsi pu nous répartir dans les différents
groupes de travail et profiter au maximum de ce week-end
enrichissant. L'accueil de nos collègues Marseillais
était sans faille, comme à l'accoutumé
dans ce genre de manifestation, les journées ont
été bien remplies et les nuits courtes et
mouvementées.
Secours Balme (suite)
Le 20 Avril dernier, je me suis fait
insulter au téléphone par le Maire de la Balme-d'Epy
qui suivant ses dires venait de recevoir les dernières
factures (explosifs du SSF-25, location et pertes de matériel
et divers) concernant le secours de mars 2003, il était
complètement hystérique, je vous épargnerai
donc les adjectifs peu gratifiants qu'il a utilisé
à mon égard et à l'égard du
monde spéléo en général. Je
n'ai pas pu en placer une, il m'a juste dit qu'il nous convoquerait
ainsi que le SDIS et la Préfecture pour éclaircir
ce problème financier, il m'a également informé
de son intention de mettre un terme à la convention
d'accès et il m'a raccroché au nez. A noter
que ces factures auraient dû lui parvenir suite à
la réunion en préfecture d'Août 2003. Au
moment où j'écris ces lignes, nous n'avons
reçu aucune convocation. Renseignements pris auprès
de la Préfecture, le Maire leur a retourné
les factures en question en répondant qu'il ne les
règlerait pas, le Préfet lui a répondu
en personne que de toute façon il ferait appliquer
l'article 54. Nos collègues du Doubs ont sollicité
une intervention de la Préfecture de Région,
il semblerait que celle-ci ait contribué à
faire bouger les choses.
Denis Millet
Dates à retenir
- 15 mai : Hommage à J.Guyomard - Grange-Rouge
- Contact Johan Badey
- 22 mai : "Eclats de pierre" - Le louverot
- Conférence Jean-Claude Frachon
- 22 et 23 mai : "Eau fil de la Seille" - Nevy
- Contact Rémy Limagne
- 27 juin : "Raid'Eau" - Moirans - Contact François
Jacquier
- 29 mai : Journée Auto-secours - Doucier - Contact
Johan Badey
- 3 au 7 juillet : Camp dépollution - La Pesse
- Contact : Johan Badey
- 10 au 17 juillet : Stage initiateur et perfectionnement
- Contact Rémy Limagne
- 14 au 21 août : Stage initiateur et perfectionnement
- Contact Rémy Limagne
Date limite d'envoi pour CDS-Info
n°193 : 20 juin 2004
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