Gouffre | |
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GOUFFRE, subst. masc. GOUFFRE, subst. masc. |
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1. À quelques pas de là, la vallée de gauche, qui va toujours en se creusant, forme alors un gouffre circulaire, auquel son étendue, sa profondeur et son ensemble gigantesque ont fait donner le nom de Bol-de-Punch-du Diable... |
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2. GÉOL. Cavité souterraine creusée par les eaux dans les régions calcaires. Le gouffre de Padirac : |
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2. Redressés et très plissés dans les Alpes et les Pyrénées, ils [les terrains secondaires] forment, sur la bordure sud du Massif Central, cette curieuse région des Causses, plateaux élevés, froids, véritables déserts de pierres, pays des gorges profondes, des gouffres et des cavernes, résultant de la dissolution des calcaires... |
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3. Vaste tourbillon qui se produit dans la mer ou l'océan, provoqué par la rencontre de deux courants contraires. Le gouffre de Maelstrom : |
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3. Comme un vaisseau qui sombre aux gouffres de la mer. |
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B. [Accept. abstr. et au fig.] |
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4. Enfin, à la corbeille, Delarocque et Jacoby surtout passaient pour avoir gagné personnellement de grosses sommes, déjà englouties du reste dans les deux gouffres toujours béants, impossibles à combler, que creusaient chez le premier l'appétit de la femme et chez l'autre la passion du jeu. |
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[En parlant d'une pers.] Personne absorbant d'impressionnantes quantités de nourriture. Quelle différence avec ce goinfre de Pigeonneau, un abîme à victuailles, un goufre [sic] insondable, sans fond (FABRE, Roi Ramire, 1884, p. 125). |
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5. Au moral comme au physique, j'ai toujours eu la sensation du gouffre, non seulement du gouffre du sommeil, mais du gouffre de l'action, du rêve, du souvenir, du désir, du regret, du remords, du beau, du nombre, etc. |
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b) L'insondable. Au fond du gouffre. Plus souvent encore, il apparaît errant dans l'immensité, cherchant à sortir du « noir » pour aboutir à la clarté, se heurtant le front à des plafonds de nuages sombres, rencontrant des êtres monstrueux ou éclatants, ou bien s'abîmant dans des gouffres sans fond (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 369). |
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Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. |
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Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 « abîme, cavité béante où l'on risque d'être englouti » (B. DE STE-MAURE, Troie, 28881, ds T.-L. : Al gofre e al sorbissement); en partic. 1538 « tourbillon » (EST.); cf. 1774-79 le gouffre... de la mer de Norvège (BUFF., Théorie de la terre, Preuves, art. XV ds LITTRÉ); 2. a) ca 1330 fig. « ce qui, comparé à un gouffre, engloutit comme lui; ici gorge, gosier » (G. DE DIGULLEVILLE, Pelerinage vie hum., 10479 ds T.-L.); b) fin XIVe s. « personne qui engloutit de grandes quantités de nourriture » (E. DESCHAMPS, Ouvres, II, 53, 6, ibid.); c) av. 1525 « chute, situation déplorable, état de perdition dans lequel on tombe » (J. Lemaire ds PALSGR., p. 63); d) 1611 un gouffre d'argent (COTGR.). Du gr. « pli, creux » d'où « golfe, repli de la côte » quelquefois « vallée », empr. tardivement (IVe s.) par le lat. sous la forme colpus, colfus (forme vulg.); on peut donc penser que le fr. ne tient pas le mot du lat. mais des Grecs de la côte méditerranéenne : le f s'expliquerait comme un traitement hypercorrect du devenu (en réaction contre le phénomène illustré par enter*). |
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Fréq. abs. littér. : 1 561. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 003, b) 3 651; XXe s. : a) 2 777, b) 1 301. Bbg. ANTOINE (G.). Pour une nouvelle exploration du gouffre baudelairien. Fr. mod. 1962, t. 30, pp. 81-98. - ARVEILLER (R.). Golfe, gouffre. Fr. mod. 1955, t. 23, pp. 191-196. - FONDANE (B.). Baudelaire et l'exp. du gouffre. Paris, 1947, 383 p. - GUIRAUD (P.). Ch. styl. du gouffre de Baudelaire. Orbis litterarum. 1958, t. 13, pp. 75-84. - HOPE 1971, pp. 40-41. - VIDOS 1939, pp. 429-430. - VIDOS (B.E.). Fr. gouffre, golfe. R. port. Filol. 1956, t. 7, pp. 1-15; Gouffre golfe ou golfe-gouffre? Fr. mod. 1956, t. 24, pp. 139-141. |