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TROGLODYTE, subst. masc.
TROGLODYTE, subst. masc. A. 1. PRÉHIST. Homme préhistorique qui habitait dans les cavernes, dans des abris naturels. L'homme primitif, le troglodyte antédiluvien, qui a sculpté sur un os un cerf (GONCOURT, Journal, 1866, p. 305). Pour se défendre contre les rigueurs d'un climat des plus rudes, les hommes de l'âge du renne vivaient (...) dans des grottes ou sous des rochers (...). Ces troglodytes étaient fort industrieux (BOULE, Conf. géol., 1907, p. 201). Empl. adj. La femelle troglodyte dont les hanches sont larges (FAURE, Hist. art, 1909, p. 28). 2. Personne qui vit dans des excavations naturelles ou creusées artificiellement et aménagées pour l'habitat. Les habitants des cavernes, les troglodytes ne sont pas uniquement des groupes préhistoriques. Les hommes se sont logés et se logent encore dans des grottes, là où des roches (...) permettent de se créer à peu de frais un abri suffisant(BRUNHES, Géogr. hum., 1942, p. 46). En appos. avec valeur d'adj. [En parlant d'une demeure, plus rare-ment d'une pers.] Qui se situe ou séjourne dans des excavations naturelles ou artificielles. Les Cuevas, ou habitations troglodytes, sont très nombreuses dans cette Espagne pauvre où ces hommes sobres installent (...) des demeures rudimentaires. (...) elles forment (...), comme à Purullena, de véritables villes (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1933, p. 76). Tuffeau des villages troglodytes de la Loire (MORAND, Excurs. immob., 1944, p. 48). V. excaver ex. 3. P. anal. Personne qui travaille sous terre, qui occupe un lieu souterrain non destiné normalement à l'habitat. J'aime aussi les cimetières, parce que ce sont des villes monstrueuses, prodigieusement habitées. Songez (...) à toutes les générations de Parisiens qui sont logés là, pour toujours, troglodytes définitifs enfermés dans leurs petits caveaux (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Tombales, 1881, p. 1208). Une jolie petite ville, (...) désertée par ses habitants, à cause des marmites, mais encore asile aimable et sûr pour un troglodyte des tranchées (MAUROIS, Sil. Bramble, 1918, p. 87). En appos. avec valeur d'adj. Là [sous l'ancienne voie romaine] vivent loin des bruits du monde (...) des électriciens troglodytes, qui (...) ne nous donnent jamais la lumière (THARAUD, Relève, 1919, p. 137). 4. Péj. Personne qui se livre à des tâches ingrates et obscures, dépassées. Quelques agrégatifs lui demandaient s'il était content de son écrit. Ils ne paraissaient pas bien méchants. Plutôt falots et débiles (...) préoccupés par leurs petites besognes de troglodytes de la culture (MAGNANE, Bête à concours, 1941, p. 425). B. ORNITH. Petit passereau d'Europe et d'Amérique du Nord, au plumage gris brun marqué de noir et de blanc, au corps rond, aux ailes courtes et arrondies, à la queue redressée, au bec fin, au chant mélodieux et qui habite dans les trous des murailles, les fourrés. Un troglodyte, sorti du roncier, retournait du bec les feuilles mortes (...). C'était un tout petit oiseau, d'un brun brûlant et ravissant, qui sautillait en portant haut sa queue. (...) il poussait un cri vif et pur (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 24).
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