Brigands et cavernes 

"Sous le règne de notre sire Louis le Quinzième (...), dans le Grandvaux (...), c'est Jean Laurent qui, avec le concours d'un aubergiste d'Etival, exerçait sa coupable industrie sur la piste allant d'Etival à St-Claude par Prénovel.
"Le voyageur solitaire qui s'arrêtait dans cette auberge et avait eu l'imprudence de faire voir une bourse bien garnie, ou qui seulement avait bonne apparence ou belle monture, entendait après son départ le patron pousser à pleine voix un cri d'alarme: La chèvre est dans les choux!.
"Souriant sans doute en imaginant le désespoir du jardinier, le malheureux ne se doutait pas que ce cri le concernait directement, et qu'en l'entendant depuis son poste de guet, Jean Laurent vérifiait l'amorce de ses pistolets et prenait l'affût. Peu après, le voyageur proprement trucidé, débarrassé de son bagage et de sa bourse, disparaissait sous terre.
"A la longue, ces disparitions mystérieuses intriguèrent les autorités. Jean Laurent et son complice furent arrêtés, et comme en ce temps là la justice était rapide et sans aucune indulgence pour ce genre d'exploits, ils se balancèrent promptement au bout d'une corde sur les lieux de leurs méfaits.
(S.C. San-Claudien, 1963)

"Après avoir massacré toute une famille, le bandit, armé d'un fusil de chasse, s'était réfugié dans la grotte, où, paraît-il, il a mieux aimé mourir de faim et de froid que de se rendre aux gendarmes qui cernaient l'entrée."
(S.C.San-Claudien, 1959)

En février 1328, Guillaume de Saint-Dizier, seigneur d'Alièze, avec la complicité de sa belle-soeur Huguette de Sainte-Croix, fit étrangler son frère Etienne de Saint-Dizier, seigneur de Saint-Laurent : il aurait fait jeter son cadavre dans ce gouffre

"La tradition raconte que, sous la Révolution, un bandit nommé Fréquent avait coutume de se débarrasser de ses victimes en les précipitant dans ce gouffre. D'où son nom."
(Dr Chevrot, 1895)

"Elle servit plusieurs fois de repaire à des brigands qui s'y cachaient pour détrousser les voyageurs. La maréchaussée d'Orgelet reçut bien souvent l'ordre de poursuivre ces voleurs. Cinq gendarmes ayant tenté, en 1780, d'y surprendre une bande composée de treize hommes, qui, depuis plusieurs mois, mettaient tout le pays à contribution, furent reçus à coups d'arquebuse et n'eurent que le temps de s'enfuir à Orgelet. L'intendant de la province fit alors fermer l'ouverture."
(A. Rousset, 1858)

"Un père y logeait avec trois filles, jeunes toutes les trois; ils y avaient leur ménage, et tenaient, à la disposition des voyageurs peu riches ou peu délicats, des plaisirs grossiers, contre lesquels les fatigues de la route auraient dû les prémunir. La police a eu la sagesse de faire déguerpir cette famille, et claque-murer ce genre d'hôtellerie, inconnu jusques là dans ces contrées, immoral, et qui pouvait devenir si dangereux."
(J.M.Lequinio, 1801)