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Diverses
légendes mettent en scène des personnages énormes
et puissants : c'est le cas de Gargantua, évidemment
détourné des romans de Rabelais. Dans les régions
montagneuses, il n'est pas rare que l'imagination populaire
prenne certains creux de rochers -souvent des entrées
de cavernes- pour l'empreinte merveilleuse du passage d'un de
ces géants. Ailleurs, des rochers isolés aux
formes anthropomorphes sont associés à une pétrification
punissant des fautes...
Géants et cavernes
Grotte
du Nid d'Aigle
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Commune
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Cogna
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Coordonnées
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864,34
- 181,13 - 655
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Description
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Pont
naturel, au sommet du rocher de Gargantua. Ce rocher
est percé de plusieurs autres grottes.
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Légende
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Un jour, Gargantua assoiffé voulut boire
à la source du Drouvenant, à la Frasnée.
Mais, la vallée étant étroite,
il dut en écarter les versants : sur
la rive froite, le haut "Rocher de Gargantua"
porte encore l'empreinte de ses énormes doigts,
sous forme de plusieurs cavernes. De plus, en
buvant, il tarit complètement la source...
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Sources
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Désiré Monnier, 1840, Annuaire du Jura,
p.354-355
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Tradition
orale
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Grotte
de Roncevaux
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Commune
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Poligny
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Coordonnées
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856,12
- 207,38 - 475
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Description
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Porche
suivi de petits ressauts et de boyaux, totalisant
32 m. Une sépulture néolithique
y a été trouvée en 1971.
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Légende
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"Jadis un jeune et fringant géant habitait dans
une caverne vers Poligny dans le Jura. Il était plutôt
gentil et apprécié pour les quelques services
qu'il rendait aux habitants : moissonner tout un champ d'un
seul coup d'ongle, déplacer d'une pichenette trois cents
meules de foin ou encore sécher par un simple éternuement
tout le linge de la contrée. Ce brave gars vivait seul dans sa caverne et cette solitude
devait commencer à lui peser puisqu'un beau jour de printemps
il tomba fou amoureux d'une fraîche jouvencelle de Plasne. La pastourelle n'était guère séduite
par ce courtisan qu'elle aurait préféré
sans doute de taille plus raisonnable pour en faire un mari. Malgré les refus de la belle, notre géant s'entêtait
à lui faire une cour gargantuesque. Enfin, il décida
de la surprendre à la sortie du bois, toute seulette.
Mal lui en prit, alors que la pucelle décampait à
toutes jambes, notre géant fut subitement statufié
et changé en pierre de la tête au pied. Voilà
qui a dû refroidir l'ardeur du pauvre garçon qui
est toujours à l'intérieur de la pierre puisque
cette roche a la faculté de se mouvoir sur elle-même
seulement une fois par siècle. C'est à la date
d'anniversaire de la faute hardie du géant que la "Pierre-qui-Vire"
frétille. Depuis, elle est devenue un véritable
monument pour tous ceux qui disent "avoir le coup de foudre". (J.L.Thouard,
1986)
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Sources
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Jean-Louis Thouard, 1996, Bestiaire fantastique
du pays de Comté, Orchamps, 101 p. (p.21)
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Tradition
orale
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