
Femme au Miroir
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Peintre
surréaliste belge (1897-1994)
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Son milieu
familial bourgeois demeure réticent aux goûts
que manifeste le jeune Paul Delvaux pour la peinture mais il
accepte la voie de l'architecture, à
l'Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (1916-1917).
Cependant, la vocation de Delvaux est ailleurs...
Il participe à la vie artistique (expositions,
revues, le groupe Sillon, rencontres...) et peint ses
premières gares (1922). Influencé par Ensor et
par de Chirico, il fait la connaissance de René
Magritte.
Après une période impressionniste, il
évolue vers une période expressionniste que
confirme la révélation d'une
rétrospective Permeke (1930). Mais c'est l'exposition
surréaliste du Minotaure (1934) avec Magritte, Ernst,
Dali et surtout de Chirico qui lui fait prendre conscience
d'un nouvel univers où le rationnel, les conventions,
les interdits sont, sinon abolis, du moins
détournés par les voies de la poésie,
de l'imaginaire, du symbole aussi, et par lesquelles Delvaux
trouvera à la fois un exutoire à son
anxiété et le miroir fidèle de son
discours intérieur. Influencé par Magritte,
par Dali, par Ingres, sa personnalité s'affirme
néanmoins authentique et nouvelle, traversée
de thèmes et d'éléments
récurrents. Il est le peintre des trains, des nus et
des squelettes. Après avoir participé à
quelques expositions internationales, avec André
Breton notamment, et préparé de nombreux
décors de théâtre, le professeur de
peinture monumentale à l'Ecole nationale
supérieure d'Art et d'Architecture (La Cambre 1950
à 1962) s'impose progressivement après 1945,
même si la crudité apparente de certaines
images heurte encore quelque peu le public. Les
rétrospectives et les cérémonies
d'hommage sont innombrables. Il figure parmi les tout grands
ambassadeurs culturels qu'a produits la Wallonie.
Est-il un surréaliste ? Pas toujours. Je ne suis pas
un inventeur de formes [...]. Je suis plutôt,
disons, un naturaliste: je ne déforme pas la nature
et je ne le veux pas, répond Delvaux . Dans ses
tableaux, chaque élément s'identifie avec un
aspect du réel, mais les composantes troublent les
données naturelles du monde quotidien.
Comme Magritte, Delvaux a répudié
l'expressionnisme flamand. Chez lui, tout est
raisonné, composé, limité. Il s'est
retrouvé par une inclination fatale, involontaire,
sur le terrain natal de la latinité. Sous son
doigté, l'objet échappe à la
matière et saisit une signification de densité
immédiatement cérébrale.
Imprégné de culture latine, il en est l'un des
messagers. La gloire qui l'introduit dans l'histoire
mondiale de la peinture est celle d'un artiste wallon de
dimension considérable.
D'après
"Cent Wallons du siècle", catalogue de l'exposition,
Institut Jules Destrée, Charleroi, 1995
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