Bernard Palissy : Discours admirables...
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Page 45 - Chapitre Des eaux et des fontaines
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Page 45

 

 

 

Transcription modernisée

 

(...) ces nuées sont dissoutes et réduites en pluies: tu comprendras que les vents ne sont autre chose qu'une compression d'air, engendrée par la descente des eaux; d'autant qu'après que les eaux sont tombées, les vents sont soudain pacifiés. Et de là est venu le proverbe: "petite pluie abat grand vent".

Des vents

Ainsi donc la pluie cause lesdits vents, lesquels étant pacifiés par la chute de la pluie; et l'air, qui était obscurci, commence à s'éclaircir. Je ne nie pas que les eaux encloses dans les cavernes et gouffres des montagnes ne puissent s'exhaler contre les rochers et voûtes, qui sont au dessous de ces gouffres. Mais je nie que ce soit la seule cause des sources des fontaines, tant s'en faut: car si tu veux considérer que depuis la création du monde, il est sorti continuellement des fontaines, fleuves et ruisseaux desdites montagnes, tu comprendras bien qu'il est impossible que ces cavernes puissent fournir de l'eau pour une année et pas seulement pour un mois, pour tant de fleuves qui coulent journellement.
Il faut donc conclure que les eaux qui sortent desdites cavernes ne viennent ni de la mer ni des abîmes: car je sais, à la vérité, que de ces creux des rochers il sort une étonnante quantité d'eau; et en plusieurs montagnes on la voit sortir comme une grosse fumée épaisse, qui en s'élevant, obscurcit l'air en se dilatant en lui de part et d'au-(...)