Sommaire

Abbé Jean-Baptiste Rose - 1779
"Mémoire sur la grotte de Quingey" (manuscrit).- Mémoires de l'Académie de Besançon, t.V, folio 207 et suivants (29 décembre 1779)

Rose
Dernière page
du manuscrit

Commentaire :
(Mémoire sur la grotte de Quingey ou d'Abbans.

Manuscrit dans Mémoires de l'Académie de Besançon, t.V, folio 207 et suivants (29 décembre 1779) Voir biblio de Fournier-1899 

Acad.3, f°226 v° sqq

Acad.8, f°207 sqq

Né et mort à Quingey (Doubs), l'abbé Rose (1714-1805), docteur en théologie, était un érudit en histoire, minéralogie, mathématiques et astronomie.

Chapitre I - Chapitre II - Chapitre III - Chapitre IV - Chapitre V
Chapitre VI - Chapitre VII - Chapitre VIII - Chapitre IX - Chapitre X

Chapitre I

Mémoire sur la grotte de Quingey

Nous n'avons jusqu'ici aucune description exacte de la grotte d'Osselles ou d'Abbans vulgairement appelée par les écrivains la grotte de Quingey à cause du lieu principal des environs dont elle n'est éloignée que d'une lieue. Ceux qui l'ont décrit paroissent n'y avoir jetté qu'un coup d'oeil superficiel, et en conséquence, n'en ont donné que des notions confuses et romanesques, ou n'en ont raisonné que sur des suppositions détruites par les observations les plus constantes. La plupart de ceux qui l'ont vû, et qui en parlent ne s'attachent qu'à quelques morceaux de pétrifications qui ont frappé leur vüe, sans faire attention à ce qu'il y a de plus essentiel à y observer.
Il est donc à propos que l'académie de Besançon en donne les détails raisonnés avec plus d'ordre et de méthode qu'on ne l'a fait jusqu'ici, et c'est pour concourir à remplir une partie de ce devoir, que pour ne point tomber dans des répétitions qu'on ne peut éviter lorsqu'on suit cette grotte pied à pied, je réduits à quelques points généraux les observations qu'on y peut faire.

I - Situation
de la grotte

I - Cette grotte est exposée au soleil levant dans le sein de la montagne de Chateau-le-Bois, dont le revers du côté du couchant est couvert de bois et d'un long coteau de vignes cultivées par les habitante de Fuans, de Rozet et de la Corne de Chaux, le revers opposé au soleil levant sous lequel est la grotte est couvert dans la partie inférieure de pointes de rocailles environnées d'un peu de terre ou croissent des ronces et des buis rabougris, le haut de ce revers est partie en bois, partie en terres grises et roussâtres, cultivées par des grangers qui les ont accensé des communautés d'Ocelles et d'Abbans-dessus, et le revers entier, à le prendre dans sa plus grande hauteur a 185 toises de largeur.

(-) On ne peut
donc plus douter
qu'il y ait ici
plusieurs rang
de grotte élevées
les unes sur les
autres, comme
dans la grotte
d'Arci en
Bourgogne

Il y a vis à vis le moulin de la Froidière et montant du coté du couchant une combe près d'une baraque terminée au midy par une grande ouverture qui communique à une grotte qui s'étend des deux cotés d'un précipice dont on ne connoit pas la profondeur. Lorsqu'on y jette des pierres au Sud ouest, le pierres retentissent jusqu'à 12 fois sur des pointes de roc ce qu'on n'entend qu'une fois lorsqu'on y jette les pierres du coté du nord ouest, de chaque coté du précipice, l'ouverture s'étend à près de 16 toises, il y a beaucoup d'apparence que c'est par les grottes supérieures que les chauves souris pénètrent par quelque issue secrète jusque dans le grand dôme de la grotte dont il s'agit ici et dont la position est plus basse que celle de la précédente (-).

Le pied de la montagne à le prendre depuis l'angle de midi et vis à vis de Villars St Georges jusqu'au roc qui le termine au nord a 970 toises de longueur entre le moulin et cet angle sont plusieurs ouvertures et entre autres une par laquelle on pénètre plus de 10 toises dans l'intérieur de la montagne et par où dégorgent dans les grandes pluies les eaux de la montagne.
Il y a aussi une fontaine qui passe sous un roch plus haut que le jardin du moulin de la froidière et tombe immédiatement dans le doux il y a d'autant plus lieu de croire que c'est la source même de la fontaine de courtefontaine qui dégorge par le trou sous le roch dont il s'agit, que lorsqu'on trouble celle ci à courtefontaine par des lavages de mine, la source de la froidière paroit troublée quelque temps après.

(...)

Suite

haut