Abbé
Rose - 1779
Chapitre
III
III
- Cause des
III - La
première attention du physicien, en suivant le fil de
tant de concavités est d'observer quelles en peuvent
être les causes qu'on attribue ordinairement aux
bouleversements occasionnée par le déluge par
les feux souterreins et par les tremblemens de terre. Ou
à l'écoulement des eaux qui ont miné et
entrainé insensiblement les lits de terre et de sable
qui étoient sous les rochs, ou aux travaux des
mineurs qui ont enlevé les lits de pierre, de
métaux ou de fossiles qui étaient sous ces
rochs. (m)
M. de Cecati
Mais dans la
grotte de Quingey, on ne remarque rien de semblable, ainsi,
comme il est certain que les anciennes carrières
d'Egypte ont formé une longue suite de grottes dans
les montagnes de la thébaïde, au levant du Nil,
et que les catacombes même des romains
n'étoient que d'anciennes carrières
d'où les peuples tiroient le sable et les pierres
nécessaires 'à la construction de leurs
édifices, il y a beaucoup d'apparence que les troupes
romaines qui travailloient aux grande ouvrages de l'empire
ont creusé les premières sales de la grotte
dont il s'agit pour employer les matériaux qu'ils en
tiroient à la construction des voies romaines dont on
retrouve des vestiges constans à un quart d'heure de
là sur les limites du territoire de Villars-St
Georges et pour le pont qui unissoit ces voies à
celles de Besançon, et dont on voit encore les restes
des piles près du moulin de ?????.
(...)
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VI -
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VII
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VIII
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IX -
Chapitre
X
concavités de
la grotte
Les grottes de Galles en Angleterre où l'on trouve
à 15 brasses de profondeur des chênes
enterrés et pétrifiés sont certainement
une suite des bouleversemens et affaissemens du terrain.
Celle de Chenecey paroit être dans le même cas
parce qu'on y trouve encore des troncs de gros arbres
pétrifiés, au jugemens de mm. de Chenecey et
de ceux qui ont vu cette grotte. On y voit aussi des fentes
au roc de la voute, qui paroissent une suite des
contre-coups des rochs en s'affaissant. On y remarque
d'ailleurs ainsi qu'à celle de St Vit une suite de
colonnes brisées et entassées les unes sur les
autres, ce qui paroit prouvenir de quelques secousses
violentes et de quelque bouleversement dans
l'intérieur des montagnes.
de Quingey qui
tenoit ce fait
comme moi de
M. d'Enans m'a
raconté un autre fait
dont il fut le témoin
il s'agissait du
cadavre d'un chien
enfermé dans un ais
de bois déposé au
fond de la grotte,
où bien loin de se
conserver, il fut trouvé
consumé dans
quelques mois.
Cependant, on ne retrouve aucun monument de ces faits, non
plus que des mines d'or que Gollut dit avoir
été tirées de ces grottes par les
romaine qoique depuis très longtemps nos anciens
aient attribué au Doux et à la Loue d'avoir
entrainé des grains d'or dans leurs sables.
On ne peut guère douter non plus que les eaux qui
tombent des montagnes et qui y pénètrent par
les fentes des terres desséchées
jusqu'à y former un petit lac près du pont et
au bout de la grotte, et quelques sources d'eau vive qui
baignent le pied des colonnes de la 2° et de la 3°
sale n'aient contribué à ces
concavités, les eaux qui s'élèvent
quelque fois jusqu'au niveau du sol de la grotte et qui
remplissent le canal qui est près du pont et d'autres
profondeurs du sol, comme les anciens du moulin de la
Froidière m'en ont assuré, ont pu miner
insensiblement les terres et les sables qui étaient
sous le roch de la voute et les entrainer avec elles, soit
par les issues du canal dont il s'agit, soit par des trous
qu'on remarque encore vers le milieu de la grotte, et qui
pénètrent dans d'autres cavités
inférieures, où les coups dont on frappe le
sol retentissent et forment des échos.
Le cours des eaux augmente d'ailleurs lorsque la source
très abondante de Courtefontaine, accrue par les eaux
de la montagne dans les grandes inondations ne pouvant
dégorger en entier par son canal ordinaire reflue
jusque dans le canal de la grotte et l'augmente au point de
pouvoir entrainer insensiblement lorsque le cours devient
plus libre les matières des sables et des fossiles
qui remplissent une partie de la grotte.
Le cours des eaux souterraines peut produire d'ailleurs
aussi bien que les feux souterreins des affaissemens de
terre considérables, des éboulemens, des
chutes de rocher, des renversemens de lits et de couches de
terre. Le dessêchement des matières qui
composent ces couches horizontales ou inclinées,
pendant les grandes chaleurs de l'été, y
occasionnent ensuite des fentes perpendiculaires, en ce que
les matières dessechées diminuant de volume se
fendent nécessairement de distance en distance dans
une direction perpendiculaire à la même couche,
et l'eau qui coule à travers ces fentes concoure en
même temps à miner les lits de sable et de
terre qui se trouvent sous les rochers, et à
déposer sur les joints des rocs et à travers
leurs pores la matière des pierres parasites qui
exsudent et qui s'attachent aux cotés et aux voutes
des grottes.
Le marc que les eaux des voutes laissent tomber sur le sol
de la grotte étant un mélange de sable,
d'argile, de poussière de pierre et de limon, feu M.
le Baron d'Enans en fit faire quelques poteries qui se
trouvèrent sonores et en quelques endroits
transparentes (m)
en conséquence, il en envoya à la manufacture
de Sèvres pour essaier si on n'en pourroit pas faire
de la porcelaine, mais ceux qui présidoient aux
ouvrages de cette manufacture, trouvant des matières
plus à portée, ne jugèrent pas à
propos d'en faire venir de si loin, il n'est pas même
sûr qu'ils aient fait l'essai qu'on attendoit
d'eux.