Michel WIENIN
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Introduction | La grotte des hommes libres | La chauve-sirène | Les dinosors
 

 

Ce poème à la manière de José-Maria de Hérédia, commis naguère un jour d'ennui, a eu jadis l'honneur d'être affiché au MNHN (Muséum National d'Histoire Naturelle)

 

 

 

Les dinosors


Comme un vol de ptéros au Crétacé final,
Fatigués de porter leurs cerveaux minuscules,
Les lourds dinosauriens, reptiles majuscules,
Disparaissent un jour du monde animal. 

Ils s'en vont retrouver au règne minéral,
Pour des millions d'années changés en apatite,
Les poissons cuirassés et les grands trilobites
Qui peuplèrent jadis l'océan primordial. 

Chaque étage attendant un sursaut génétique,
L'éclair éblouissant d'une étoile erratique
Etouffa leur soleil d'un nuage doré, 

Et vautrés dans le fond de marais délétères,
Ils regardaient courir sur le sol désolé
Des vastes continents de petits mammifères.