Bernard Palissy : Discours admirables...
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Page 44 (extrait) - Chapitre Des eaux et des fontaines
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Transcription modernisée

 

Théorique

Et que deviendra donc l'opinion de tant de philosophes qui disent que les fontaines, fleuves ou rivières, sont engendrées d'un air épais, qui sort du dessous des montagnes, et de certaines cavernes qui sont dans ces montagnes, et que cet air vient à s'épaissir, et quelque temps après se dissout et se transforme en eau, ce qui cause la source des fontaines et rivières...?

Pratique

Entends-tu bien ce que tu dis? que c'est un air qui s'épaissit contre les voûtes des cavernes, les rochers, et que cet air vient à se dissoudre en eau?
Supposons que cela soit: il me semble toutefois que cette manière de parler est impropre. Tu dis que c'est un air épaissi, et puis qu'il se dissout en eau: c'était donc de l'eau semblable à celle que je dis qui s'est eslevée, que l'on appelle nuées, lesquelles s'approchant près de la terre obscurcissent l'air par une compression qu'elles apportent, et font que ledit air est tellement agité par la compression des eaux assemblées qu'il forme des nuées. Et s'il en est ainsi, observe comment (...)