(...) tre, et quand cette
vapeur vient à se dissoudre, ce n'est pas autre chose
que de la pluie. J'ai vu plusieurs fois sortir de ces épaisses
vapeurs au pays d'Ardenne, et ceux qui les voyaient sortir comme
moi disaient que dans peu de temps nous aurions de la pluie,
étant bien sûrs que ces vapeurs se dissoudraient
en eau. J'ai vu aux montagnes Pyrénées plusieurs
fois sortir de telles vapeurs, qui s'étant élevées,
se cristallisaient en neige; et bientôt après,
ces neiges couvraient toute la terre. Je ne nie donc pas
que les vapeurs aqueuses des cavernes souterraines ne puissent
contenir grande quantité d'eau; mais il faut nécessairement
qu'elle y ait été mise et portée par les
messagers de Dieu, à savoir: les vents, pluies, orages
et tempestes, comme il est écrit que ce sont les hérauts
de la justice de Dieu. Or donc les eaux des cavernes y ont
été mises par les pluies engendrées, tant
des eaux qui sont élevées de la mer, que de la
terre et de toutes choses humides, lesquelles, en desséchant
les vapeurs aqueuses, se sont élevées pour tomber
de nouveau: voilà comment les eaux ne cessent de monter
et descendre. De même que le Soleil et la Lune ne connaissent
nul repos, de même les eaux ne cessent de travailler à
engendrer, produire, aller et venir, ainsi que Dieu leur a commandé.
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