Bernard Palissy : Discours admirables...
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Page 349 - Chapitre De la marne
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Transcription modernisée

 

Parce que tu connaîtras que les eaux, qui se sont cristallisées depuis que les pierres ont été tirées de ces rochers, ne sont semblables ni de couleur, ni de forme, ni de dureté, à celles de la principale carrière.
Aussi, en contemplant cela, tu connaîtras qu'il y a un nombre infini de pierres qui ont deux essences, et d'autres qui ont été formées par additions, le tout par matières liquides, comme tu le connaîtras aisément par les preuves que je t'ai mises ici par rangées.
Les pierres qui sont solidifiées dans l'air, ne peuvent avoir d'autre forme que celles que tu vois, lesquelles sont formées en partie comme des glaces pendant aux gouttières.
Et parce que j'ai dit que toutes pierres sont diaphanes et transparentes, ou cristallines en leur essence première, il te faut donc entendre, que celles que tu vois ici, sont obscures, parce que les eaux communes jointes avec l'eau solidifiante, ont amené de la terre, ou du sable avec elles, lequel sable ou terre étant  solidifié avec la matière cristalline, la rend obscure, et même la fait être de sa couleur, soit sable ou terre; comme tu peux le voir évidemment par ces figures, en considérant leurs formes.