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Née au Québec en 1958, Hélène Dorion a publié une quinzaine
d'ouvrages de poésie au Québec, en France, en Belgique, en Allemagne, en
Roumanie et en Espagne (voir sa bibliographie) |
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Les murs de la grotte
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Quelques traits sur les murs de la grotte les couleurs de la bête
la forme visible de la vie ; en ce mouvement le monde a commencé.
Par le silence et la nuit la gravité du noir, la terre dans les
mains qui tâtonnent ; par les galets, l'eau, les fruits l'oiseau
secouant l'espace et le bruit des pas incertains nous avons commencé.
Lumières éteintes, portes refermées au bout de l'horizon, le monde
ne tenait qu'à un fil.
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Le poème
ci-dessus est extrait de Les
Murs de la grotte (Ed. de la Différence,
Paris, 1998). Hélène Dorion commente
: "J'ai commencé à écrire, et
c'était situé du côté de l'histoire humaine, à partir de cette image de la
grotte qui évidemment évoque Lascaux, Platon, la naissance de l'écriture, la
main, etc. Je me suis demandé : comment est-ce que le commencement de l'univers
résonne en moi, à une échelle humaine et individuelle, dans un questionnement de
l'origine. Père, mère, ne sont pas limités ici. Ils viennent des
premiers êtres et de leurs vertiges apparentés au mien. Il s'agissait d'éprouver
la poésie comme moyen de connaissance, au même titre que la paléontologie, grâce
à l'imagination créatrice qu'a évoquée Einstein entre autres dans des
déclarations dont on a encore fait trop peu de cas."
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