A propos de Charles Renaud...
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Sa vie privée

En-tete

Nous avons peu de renseignements sur Charles Renaud. Voici quelques indications glanées lors de nos recherches au printemps 2003, essentiellement dans les échanges épistolaires avec le Spéléo-Club San-Claudien (Jura).
Dans les années 1940, son adresse personnelle était: 3, rue du Roveray à Genève. N'ayant pas de téléphone privé, il se faisait appeler soit à son bureau (tél. 2.63.54), soit chez sa voisine, mademoiselle Constantin (tél. 6.37.35).
Il était ingénieur e.a.m. (Arts et Métiers?) et travaillait à l'agence Citroën située 3 rue Barton à Genève.
Il roulait en moto (plaque 9E-5788).

 

Un spéléologue peu connu

Le spéléologue Renaud et le Spéléo-Club de Genève qu'il présidait n'ont guère laissé de traces dans les mémoires. Il semble bien avoir été en marge de la spéléologie helvétique officielle de l'époque, comme en témoigne l'ajout manuscrit au texte dactylographié, ci-dessous :

Recit

Paradoxalement, les collègues suisses que nous avons interrogés au printemps 2003 n'en savent guère plus que nous. Voici les quelques indices glanés par l'intermédiaire de notre ami Jean-Claude Lalou :

  • Pierre Strinati dit avoir entendu parler de Renaud, "franc-tireur de la spéléo genevoise", sans l'avoir jamais rencontré.
  • Charles Roth, ancien président du club genevois "Les Boueux", confirme que Renaud n'a jamais fait partie ni des Boueux ni de la Société Suisse de Spéléologie: il ignorait même qu'il ait fondé un Spéléo Club de Genève ("Peut-être est-ce une invention de sa part, ou un club franco-suisse ?"). Il a effectué une seule visite avec Renaud, à la Borne aux Renards, près de Bellegarde. Sans se rappeler la date, il sait que Renaud est décédé.
  • Maurice Audétat considère que Renaud était, comme on disait alors poliment, un "original". Il se souvient qu'il était toujours avec son chien, mais pas qu'il l'emmenait sous terre. Il a en mémoire la participation de Renaud à ses expéditions à la Grosse Frasse, en Gruyère.

 

Le Spéléo-Club de Genève

En-tete

Le Spéléo-Club de Genève avait pourtant une existence bien réelle.
En témoignent les tampons et en-têtes largement utilisés dans la correspondance suivie que Charles Renaud a entretenu avec le Spéléo-Club San-Claudien (Jura) dans les années 1948-1950.

 

 

 

Camp 1949

 

En témoignent également les récits et photos de l'époque, notamment lors des travaux menés en commun dans le Jura français par le S.C. San-Claudien et le S.C. Genève lors de la 'grande offensive' à la grotte des Foules durant l'été 1949, et au gouffre du Pétrin de la Foudre en octobre 1949 (voir L'Echo des Cavernes, bulletin du S.C. San-Claudien, n°4-1955 p.7-8).

Au détour de plusieurs courriers, on apprend par ailleurs que le S.C. Genève possèdait notamment deux bateaux pneumatiques R.A.F., des cordes, 100m d'échelles légères, un mât de 10m, etc.

Et on sait que Charles Renaud animait parfois des conférences sur la spéléologie, telle celle présentée au Club Alpin Suisse de Genève le 9 décembre 1948.

 

Explorations et travaux

A la fin des années 1940, le Spéléo-Club de Genève semble s'être consacré d'une part à la visite de 'classiques' françaises, telles que Jujurieux (Ain) ou les "grottes de Torcieux et Lagneu près d'Ambérieu" (mars 1950), et d'autre part à des explorations plus ambitieuses.

La grotte de la Diau (Haute-Savoie) est évoquée en novembre1948, ainsi que celle de la Doria (Savoie) en mars 1950 : "Ci-joint un nouveau plan de la Doria qui commence à prendre un développement insoupçonné. Ceci d'autant plus que le plateau de Feclaz, sis derrière la Croix de Nivollet, commence à dépérir faute d'eau."

Dans les deux cavités citées, il est peu probable que le S.C. Genève ait réalisé des trouvailles inédites. En revanche, des travaux plus sérieux semblent avoir été conduits à la grotte d'Archamps, "la seule cavité de notre région. Il s'agit de la grotte d'Archamps à 7 km de Genève et 950m d'altitude. Profondeur connue 450 mètres..." Une coloration, puis une désobstruction à l'explosif y ont été réalisés en mars 1950.
Il s'agit de la 'grotte d'Archamps' ou 'des Trois Fées', dans le Salève, connue aujourd'hui sur 500m environ.

 

Ses collègues spéléologues

Nous n'avons pas de renseignements sur les autres membres du Spéléo-Club de Genève. En revanche, on sait qu'il était en relations avec des clubs et individuels extérieurs, tels que le Spéléo-Club San-Claudien, bien sûr, mais aussi des gens comme le docteur René Drain de Ferney-Voltaire (Ain), Paul Crettin de Divonne (Ain) et M. Bourgey d'Annemasse (Haute-Savoie), cités dans ses courriers.

A propos de ce dernier, il écrit: "L'adresse du chef éclaireur d'Annemasse est Mr Bourgey, av. du Giffre 27 à Annemasse" [...] "J'aime à travailler avec une petite équipe de bons spéléologues aidés de grosses formations d'éclaireurs. Il m'est même arrivé de travailler dans de bonnes conditions avec 5 équipes composées chacune de 1 spéléologue et 4 éclaireurs." (novembre1948)

Il semble avoir connu Georges Vaucher, explorateur de Trabuc, où il projetait une visite en 1950. Il évoque "l'invitation de mon ami le spéléologue Vaucher de visiter la fameuse grotte non aménagée de Trabuc (12 heures au moins) [...] ainsi que l'aven d'Orgnac." (mars 1950)

Enfin, il vouait une grande admiration pour le spéléologue suisse bien connu Jean-Jacques Pittard. A propos de la grotte des Foules (Jura), il écrit en novembre 1948:
- "Nous avons voulu montrer votre plan au professeur Pittard, mais il est en Afrique avec une expédition géologique française. Dans 2 mois, à son retour, nous lui montrerons vos plans dans lesquels il lira encore mieux et plus scientifiquement que nous. C'est un géologue de valeur, professeur à l'université, spéléologue intrépide. Il arrive à lire dans un paysage comme nous dans un livre! Je ferai mon possible pour vous l'amener, il vous sera d'un précieux secours."
- "Il me serait agréable d'amener le professeur Jean-Jacques Pittard à son retour d'Afrique, c'est un géologue et spéléologue bien plus qualifié que moi."
- "Le professeur Jean-Jacques Pittard de l'université de Genève que je vous présenterai dès son retour d'Afrique arrive à lire dans la photo d'un paysage, d'une paroi, comme nous dans un livre de géologie."