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Grotte
des Cavottes
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grotte de Montrond
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Montrond-le-Château
(Doubs)
Coordonnées Lambert : 882,06 - 244,06 - 454
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Exploration
La grotte des Cavottes est la cavité où les
frères Duret et leur équipe ont accompli leurs
découvertes les plus importantes : près
d'un kilomètre de galeries vierges.
Ils y ont réalisé :
- 5 expéditions en 1916 : les 6 avril
(n°4),
16 avril (n°6),
11 juin (n°8),
24 septembre (n°10)
et 28 septembre 1916 (n°11)
- 2 visites 'touristiques', en 1917 : les 4 janvier
(n°12)
et 4 mars 1917 (n°14).
Ont participé à ces séances :
Billey, Melle Boucher, Challe, Duret Marcel, Duret Robert,
Duret Valentine, Foret Jacques, Josset Madeleine, Josset
Simone, Martinet Joseph, Martinet V., Noé, Parent C.,
Sollaud A., Vachez Fernand, Zeller Robert.
La première partie de la grotte, jusqu'à la
salle du Chaos, est connue depuis fort longtemps. C'est
Marcel Duret qui découvre, le 6 avril 1916, la
diaclase portant désormais son nom,
passage-clé pour l'accès à la
suite.
L'équipe Duret explore ensuite, en première,
le 'faux-pas', le ressaut de 7m, la salle Fournier, la
galerie Nord jusqu'à la voûte mouillante, et la
galerie Sud jusqu'à la base du P.20.
La visite de E.Fournier, en 1919, ne semble pas avoir
apporté de nouveauté, contrairement à
une idée répandue. En effet, s'il
décrit en détail la zone d'entrée
jusqu'à la salle du Chaos, il ne consacre que
quelques lignes aux parties profondes, pourtant les plus
développées, et se contente de reprendre
presque trait pour trait la topographie de Duret... en
reproduisant les mêmes erreurs d'orientation
(voir
ci-dessous).
C'est en 1952 que le G.S. Raoul Simonin, de Lure, et le
G.S.Doubs découvrent le réseau
inférieur, jusqu'à -109 m.
Les explorations de l'équipe Duret, en 1916,
constituent donc une belle première, de près
d'un kilomètre. La topographie
réalisée est certes très approximative,
mais elle servira de base à celle que publiera
E.Fournier en 1923.
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Description
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La grotte débute par un large entonnoir.
A 80 m environ de l'entrée, un boyau
remontant débouche dans le premier
élargissement de la cavité : la
salle du Chaos. Dans la paroi opposée
s'ouvre la diaclase Duret, qu'il faut remonter pour
accéder à un vaste couloir (5 x
2 m). Cette galerie, entrecoupée de
quelques éboulis, amène à un
puits en diaclase où l'on remarque des fers
scellés : c'est le Faux-Pas, qu'il ne faut
pas descendre, mais contourner par une corniche,
à équiper d'une main courante. Le
ressaut qui fait suite peut être
évité par une fissure descendante sur
la droite.
Un peu plus loin, on descend un ressaut de 9 m, qui
débouche transversalement dans une grosse
galerie.
Vers le nord, on suit un vaste couloir aux sections
variées, coupée par un ruisselet
à 30 m. A 350 m de
l'entrée, un puits de 5 m suivi d'une
voûte mouillante (terminus de l'équipe
Duret) donne accès à une galerie
d'une centaine de mètres.
Vers le sud, une galerie confortable est
accidentée par quelques passages bas
situés sur des axes de fissuration
transversaux. Au bout de 300 m, elle
s'achève par un puits de 20 m (terminus
de l'équipe Duret) constituant
l'accès au réseau inférieur
(boyau de 20 m, puits de 20 m, conduits
boueux sur 150 m, puis 3 galeries
divergentes de 300 m chacune).
Développement : 3350 m -
Dénivellation : -115 m
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Topographie
d'après
Aucant Y., Frachon J.C., Schmitt C.,
1990, Spéléologie en
Franche-Comté.-
Ed. Shag-SCJ, p.89
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Topographie Duret
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Plan
grand format (24x30,5 cm).
Cliquer
sur les différentes zones du
découpage ci-dessous pour en afficher un
agrandissement.
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Extrait de : Fournier E., 1923, Explorations souterraines en
Franche-Comté - Grottes et rivières
souterraines, p.37-39
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"Cet
entonnoir donne accès dans une grotte qui est une des
plus intéressantes de la région et que l'on
désigne, dans le pays, sous le nom de Grotte des
Caveaux ou des Cavottes. La galerie qui fait suite à
l'entonnoir descend d'abord en pente rapide jusqu'à
une bifurcation (A). La galerie de droite (A. B. C. D.),
longue de plus de 150 mètres, est remarquable par
l'élévation de ses voûtes, qui sont, en
certains endroits, hautes de plus de 20 mètres ; les
parois sont corrodées et d'une éclatante
blancheur. Cette galerie, très sinueuse,
présente tous les caractères d'un ancien lit
de ruisseau souterrain ; le sol est constitué, le
plus souvent par une argile fine très plastique et
pendant les périodes humides on y observe, en
certains points, des flaques d'eau assez profondes. Elle se
termine par un talus d'éboulis argileux (t) qu'il
serait assez facile de déblayer, ce qui permettrait
sans doute d'accéder dans de nouvelles
cavités.
La galerie de gauche partant de la bifurcation (A) est plus
étroite et plus basse ; elle ne tarde pas
elle-même à se bifurquer, au point E. La
bifurcation de droite, très étroite et presque
rectiligne, monte progressivement et se termine en
cul-de-sac au bout d'une quarantaine de mètres ; le
sol est sableux et les parois sont recouvertes de nombreux
cristaux d'Epsomite (sulfate de Magnésie
hydraté), mélangé à du sulfate
de chaux, à du carbonate de Magnésie, à
du carbonate double de chaux et de Magnésie et
à du carbonate de chaux ; on trouve aussi dans le
sable constituant le sol, des cristaux d'Epsomite formant
des paillettes aciculaires brillantes. La galerie de gauche
rencontre au point G. un couloir venant de la direction
ouest-sud-ouest ; elle se prolonge au nord-nord-est de ce
point, dans sa direction primitive, par un étroit
boyau G. H. qui se termine en cul-de-sac au bout d'environ
70 mètres. Le couloir venant du sud-ouest est
étroit et surbaissé ; il renferme, lui aussi,
des cristaux de sulfate de chaux et d'Epsomite
extrêmement curieux, tordus en boucles. Après
un parcours d'une centaine de mètres, ce couloir
aboutit, par un orifice extrêmement étroit (K),
dans une grande salle oblongue d'une quinzaine de
mètres de diamètre et d'une vingtaine de
mètres de hauteur de voûte (salle du Chaos) ;
le sommet de cette voûte doit être assez voisin
de la surface du sol.
De cette salle partent deux galeries en pente assez forte.
La plus occidentale (L) se divise au bout d'une trentaine de
mètres en deux galeries, celle de droite est remplie
d'une terre argileuse sur laquelle suinte un petit ruisselet
provenant d'une fissure impénétrable garnie de
stalactites et de stalagmites ; l'autre remonte d'une
dizaine de mètres au milieu d'un entassement de rocs
éboulés et se termine en cul-de-sac. La
galerie nord-ouest (M) descend pendant une cinquantaine de
mètres pour se terminer par un petit couloir
remontant de 7 à 8 mètres. Sur la gauche, un
à-pic (N) rejoint le réseau de galeries que
nous allons décrire ci-après.
En 1916, plusieurs jeunes gens de Besançon, M.Duret,
M.Sollaud, agrégé de l'Université, et
plusieurs autres, ont découvert tout un réseau
de galeries partant de la salle du Chaos et dont le
développement est bien supérieur à
celui de toutes les galeries explorées jusqu'alors.
C'est de la paroi septentrionale de la grande salle (salle
du Chaos) que part la galerie P. Q. R. Y. Z. dont nous
donnons ci-contre un plan schématique d'après
M. Sollaud. La branche Y. Z. qui aboutit au gouffre de 22
mètres, se dirige à peu près vers le
Puits de la Belle-Louise ; l'autre branche qui revient vers
la salle du Chaos se termine dans une salle triangulaire,
située à peu près au dessous, mais un
peu plus au nord de ladite salle du Chaos, de telle sorte
que l'entonnoir de l'entrée, la salle du Chaos et la
salle terminale semblent appartenir à une même
zone d'effondrements. La longueur totale des galeries de la
grotte des Caveaux est de plus de 2000 mètres. Le
point le plus profond atteint se trouve à plus de 65
mètres de la surface. Le 1er juin 1919, avec la
collaboration des premiers explorateurs des galeries
nouvellement découvertes, des étudiants de
l'Institut Géologique et Minéralogique et de
plusieurs étudiants américains, nous avons
renouvelé l'exploration complète de cette
très intéressante caverne qui est une des plus
belles, non seulement de France, mais d'Europe."
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