Retour

Dimanche 9 avril 1916

5

Précédent Suivant

Gouffre de la Barme
Cussey-sur-Lison


Carnet

Texte de R. Duret

5ème Gouffre de la Barme (Cussey-sur-Lison)
Dimanche 9 avril 1916

Challe et les deux Foret partent le matin à 9 h et arrivent à Cussey-sur-Lison à midi (31 kilomètres). Ils dînent au village et, à deux heures, ils se mettent en marche pour le gouffre, sous la conduite de 5 ou 6 jeunes gens du village.

Duret Robert et Marcel partent à midi ½ de Besançon. Ils arrivent à Cussey à 2 heures ½ . Ils demandent où est le gouffre ; on leur montre la direction ; ils s'y engagent. Mais après avoir vainement cherché le gouffre pendant près d'une heure, ils redescendent à Cussey et demandent quelqu'un pour les y conduire. Un vieux bonhomme se propose. Et ils arrivent enfin au gouffre à 4 heures ; il se trouve en plein bois. Note

Foret jeune est reparti chez lui pour prévenir que son frère rentrerait tard. Ni Challe ni Foret ne sont au-dessus. Les jeunes gens du village les ont descendus. Note Ils proposent aux deux nouveaux arrivants de les descendre ; ils acceptent.

Duret Marcel descend le premier ; puis c'est le tour de Robert. Un pégot se décide à descendre après eux ; Note c'est le seul endroit où l'on ait vu cela ; les paysans ne goûtent pas ce sport. Tous les trois rejoignent donc Challe et Foret. Au fond, ce n'est que squelettes et têtes de bêtes à cornes. L'épaisseur de la couche d'os a au moins 50 ans. Cependant, la mauvaise odeur n'est pas trop forte.

Au fond s'ouvrent quatre galeries. Ni les unes ni les autres n'atteignent 50 m de longueur. Elles sont assez jolies. Duret Marcel trouve au bas de l'éboulis un crâne ressemblant assez à un crâne humain. Note Challe a pu prendre quelques photos intéressantes. Les pégots qui étaient descendus étaient émerveillés de voir brûler le magnésium ; Note ils croyaient que Challe mettait le feu à la muraille, parce qu'il avait collé son magnésium sur la paroi.

Toute la bande se fait remonter à 5 heures 1/2, toujours par les paysans. C'est charmant ! Ils sont dégoutants, comme toutes les fois du reste. La caravane arrive à Cussey à 6 heures, et les quatre Bisontins déguerpissent en bécane pour Besançon où ils arrivent à 7 h ½. Ils sont éreintés mais contents.

Ce gouffre est assez intéressant, mais cependant bien moins que celui des Granges-Mathieu. Il a 36 m de profondeur environ ; 4 galeries sont au fond, dont la plus grande a 40 m, les autres ont respectivement 20, 12 et 7 mètres. Une des 4 en particulier est séparée d'une grande salle par un rideau de calcaire percé de plusieurs petites ouvertures. Dans une autre galerie, il y a une mare d'environ 2 m de large, 4 de long et 1 m de profondeur. Nous avons trouvé des inscriptions de l'An 8 (1800). Note On trouve dedans des marmites de géants assez jolies. A un endroit, il y a un à-pic de 6 à 7 m qui va on ne sait où : ce sera pour une autre fois.

R.Duret

Topo

Topographie Duret

Topo Duret

Note


Haut de page

 

Notes

Commentaires

Il se trouve en plein bois. Le gouffre s'ouvre dans le bois de Barme, dominant le village au nord.
Retour


Les jeunes gens du village les ont descendus. Challe et Foret ont fait confiance aux jeunes du village, qui les ont descendus à la corde dans le puits d'entrée, profond de 18 m.
Retour


Un pégot se décide à descendre après eux. "Pégot" est une appellation familière, un brin méprisante, pour désigner un "paysan" venu du village.
Retour


Duret Marcel trouve au bas de l'éboulis un crâne ressemblant assez à un crâne humain. Il peut effectivement s'agir d'un crâne humain. En effet, le 6 avril 1909, une équipe dirigée par M.Virieux avait déjà découvert, au même endroit, deux crânes humains posés sur une corniche.
Retour


Challe a pu prendre quelques photos intéressantes. Les pégots qui étaient descendus étaient émerveillés de voir brûler le magnésium. Photographier sous terre était, à l'époque, encore exceptionnel (l'ouvrage de E.A.Martel, "La photographie souterraine", ne date que de 1903). Pour obtenir un éclairage artificiel, le photographe fait brûler des copeaux de magnésium, qui procurent une vive clarté... et beaucoup de fumée !
Il ne semble pas que les photos prises par Challe figurent au nombre de celles collées dans les carnets Duret.
Retour


Ce gouffre est assez intéressant (...). La description faite par R.Duret est assez conforme à la réalité. Les inscriptions pariétales datant de 1800 avaient déjà été observée par M.Virieux et son équipe, en 1909.
Retour


Topographie Duret. Topographie (coupe et plan) du gouffre de la Barme. La profondeur de 35 m indiquée n'est pas celle du puits proprement-dit, qui ne mesure que 18 m, mais la cote relevée au pied de l'éboulis. Le point d'interrogation correspond à une petite salle inférieure, commandée par un ressaut non descendu par l'équipe Duret.
Retour


Haut de page