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Dimanche 11 juin 1916

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Grotte des Cavottes
Montrond-le-Château


Carnet

Texte de R. Duret

8ème Grottes de Montrond
Dimanche 12 juin 1916
Note

Nous sommes avec Monsieur Martinet, nous sommes quatre : Martinet, Billey, Marcel et moi. Il pleut ; quoique quatre, nous partons tout de même. Le mauvais temps ne nous gêne pas puisque c'est pour passer la journée sous terre.

Nous entrons dans la grotte à 8 h ½ ; nous sommes dans la grande salle à 9 h et nous y déjeunons. Note A neuf heures ½ nous en repartons, laissant dedans nos pélerines et emmenant avec nous 100 m de corde et le reste de notre dîner. Nous avons assez de mal à passer, mais nous arrivons tant bien que mal au bord du gouffre. Note

Chacun dépose sa boustifaille. Puis Marcel s'attache et passe la corniche ; il se détache de l'autre côté et tend la corde comme rampe pour aider à passer la corniche. M.Martinet passe facilement. Quant à Billey, c'est plus difficile.

La corniche passée, il y avait encore le petit à-pic de 6 m à franchir. Il nous restait 50 m de corde. En cherchant comment nous pourrions le franchir le plus facilement, l'un de nous découvre sur le côté une petite cheminée qui, en tournant, aboutit juste en bas de l'à-pic. Marcel descend dans cette cheminée et nous le voyons bientôt apparaître en bas. Les 50 m de corde jetés, nous descendons tous par cette cheminée. Elle est très étroite. M.Martinet a assez de peine à passer.

Nous ramassons les cordes et nous repartons. 60 m sont faits dans une galerie bien droite, puis tout à coup elle semble s'arrêter ; mais à notre stupéfaction, elle continue en tournant à angle droit et en faisant un saut de 12 m. Note Là, pas de rémission, il faut employer le reste de nos cordes. Nous la déroulons et descendons Marcel. Il essaie de remonter par la force des bras et, comme il peut, nous pensons tous être assez forts pour faire comme lui. La corde est alors attachée solidement à un énorme rocher et, l'un après l'autre, nous nous laissons glisser dans l'abîme. Arrivés au fond, nous regardons si la grotte continue. Deux galeries en effet, l'une perpendiculairement à la galerie de 60 m , la 2ème dans le prolongement de cette même galerie de 60 m. Note Nous nous décidons pour cette dernière galerie. Ici, tout change d'aspect ; nous ne marchons plus dans des éboulis mais sur de la marne plate ; nous traversons des grandes salles. Nous levons le plan de toutes ces salles. Nous faisons ainsi à peu près 300 m.

Nous arrivons à un endroit humide et où il y a des stalagmites ; mais comme il se fait tard, nous retournons ; nous remontons l'à-pic de 12 m puis la cheminée ; nous traversons la corniche, appelée depuis la frayeur de Billey la corniche Billey ; nous dînons de l'autre côté, et nous sortons à 4 h ½ après avoir passé 8 h sous terre.

R.Duret

Topo

Topographie Duret

Topo Duret

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Notes

Commentaires

Dimanche 12 juin 1916. En réalité, le 12 juin est un lundi. Les explorations de l'équipe ayant lieu le jeudi et le dimanche, jours de repos scolaire, on peut penser que la date exacte est dimanche 11 juin 1916.
Cependant on ne peut écarter l'hypothèse du lendemain 12 juin, qui est le lundi de Pentecôte, jour férié.
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Nous sommes dans la grande salle à 9 h. Il s'agit de la salle du Chaos.
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Nous arrivons tant bien que mal au bord du gouffre. Le 'gouffre' est le puits se trouvant peu après la corniche du 'Faux-Pas', et qui avait arrêté Challe le 16 avril 1916.
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Elle continue en tournant à angle droit et en faisant un saut de 12 m. Il s'agit du ressaut de 9 m donnant accès aux galeries du réseau supérieur. Souvent appelé abusivement "ressaut Fournier", ce puits n'a pas été exploré en première par E.Fournier (qui n'y est venu qu'en 1919), mais bien par l'équipe Duret.
La galerie qui précède ce ressaut est baptisée 'galerie du Guano' sur le plan grand format de la
page 14 du carnet 1
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Deux galeries en effet, l'une perpendiculairement à la galerie de 60 m , la 2ème dans le prolongement de cette même galerie de 60 m. La première galerie mentionnée est la galerie Nord. L'autre est la galerie Sud, conduisant aux puits commandant le réseau inférieur. C'est cette dernière que l'équipe explore en partie ce jour-là.
Sur sa topographie
grand format, Duret inverse à 180° l'orientation de ces deux galeries, la galerie Sud étant dessinée au nord et inversement pour la galerie Nord.
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Topographie Duret. Topographie partielle de la grotte des Cavottes.
La partie représentée est celle qui a été découverte en première, le 11 juin 1916 (et non le 12, comme indiqué par erreur). Elle fait suite à celle topographiée le
6 avril 1916 : au-delà du 'faux-pas', sont dessinés le ressaut de 9 m ('à-pic 12 m') et une partie de la galerie sud (dont l'orientation est erronée).
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