Adoré FLOUPETTE
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Nymphes | Bibliographie | Déliquescences (7)
 
p.66
    Le soupçon de vie
    Que vous conservez !
    Pas de clameur vaine,
    Pas un mouvement !
    Un susurrement
    Qui bruit à peine !
    Vous avez le flou
    Des choses fanées,
    Ames très vannées,
    Allant Dieu sait où !
    Comme sur la grève,
    Le vent des remords,
    Passe, en vos yeux morts,
    Une fleur de rêve !
    Et, toujours hanté
    D'un ancien Corrège,
    Je dis : Quand aurai-je
    Votre exquisité ?
     

p.67

PLATONISME

    La chair de la Femme, argile extatique,
    Nos doigts polluants la vont-ils toucher ?
    Non, non, le Désir n'ose effaroucher
    La Vierge Dormante au fond du Triptyque.
    La chair de la Femme est comme un Cantique
    Qui s'enroule autour d'un divin clocher,
    C'est comme un bouton de fleur de pêcher
    Éclos au Jardin de la nuit Mystique.
    Combien je vous plains, mâles épaissis,
    Rongés d'Hébétude et bleus de soucis,
    Dont l'âme se vautre en de viles proses !
    O sommeil de la Belle au Bois Dormant,
    Je veux t'adorer dans la Paix des roses,
    Mon angelot d'or, angéliquement.
     

p.68

POUR ÊTRE CONSPUÉ

    Devinés au coin des brocatelles,
    J'ai perçu tes contours subtils, presque ;
    Je songeais alors à quelque fresque,
    Remembrée avec des blancheurs d'ailes !
    C'est pourtant le Tourment d'un ascète.
    Pourquoi pas ? Je le sais, moi, nul autre,
    - L'Oiseau bleu dans le Chrême se vautre. -
    Qui comprend, je le tiens pour mazette !
     

p.69

SUAVITAS

    L'Adorable espoir de la Renoncule
    A nimbé mon coeur d'une Hermine d'or.
    Pour le Rossignol qui sommeille encor,
    La candeur du Lys est un crépuscule.
    Feuilles d'ambre gris et jaune ! chemins
    Qu'enlace une valse à peine entendue,
    Horizons teintés de cire fondue,
    N'odorez-vous pas la tiédeur des mains ?
    O Pleurs de la Nuit ! Étoiles moroses !
    Votre aile mystique effleure nos fronts,
    La vie agonise et nous expirons,
    Dans la mort suave et pâle des Roses !
     

p.70

AVANT D'ENTRER

    Je sens un goût de sirop
    Au Paradis de ta bouche,
    La tête branle et l'oeil louche,
    Huit et cinq, total zéro.
    Qu'elle est moite en son fourreau
    L'âme tendre qui se couche,
    Libellule qu'effarouche
    La grosseur du numéro !
    Et nous allons sans rien faire,
    Après tout la grande affaire,
    Sirius te la dira,
    Et ma chanson rose et grise,
    De ton petit Opéra
    Frise et défrise la frise.
     

 

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