Dimanche 24 septembre 1916
		Grotte des Cavottes Montrond-le-Château
		Texte de R. Duret 10ème Grotte de Montrond Jeudi 23 septembre 1916 Nous partons 5 de Besançon : Martinet, Solaud, Vachez, Marcel et moi. Nous prenons le tacot du matin et entrons dans la grotte à 8 h 1/2. A 9 h nous sommes dans la grande salle. Nous y mangeons comme la dernière fois. Puis, à part les cordes (90), nous y laissons tout et nous nous engageons dans la petite fissure découverte auparavant par Marcel (voir n°4). Nous franchissons la corniche, descendons la cheminée de 7 m, l'à-pic de 12 m. Puis là, nous délibérons pour savoir de quel côté il fallait se diriger. Nous nous décidons à nous diriger du côté de la galerie non explorée, c'est à dire la galerie perpendiculaire à celle de 60 m. Elle continue, coupée par des éboulis au commencement ; puis ensuite c'est de la marne comme la galerie de gauche. Elle est très humide ; il y a même un petit ruisseau qui coule au milieu ; nous continuons et nous aboutissons à une salle grandiose, dont voici à peu près les dimensions : 20 à 40 de haut, 53 de long et 30 de large. C'est du reste, comme toutes celles que nous avons parcourues auparavant, une salle à marnes de décalcification. A gauche de l'entrée, elle descend très bas ; le ruisseau descend dans cette dépression et il s'engouffre dans une fissure qui ne peut être explorée vu sa petitesse. La salle est coupée en son milieu par une grande barrière de marne, assez difficile à escalader. De l'autre côté de cette barrière, à gauche, se trouve une margelle très jolie. Dans le prolongement de la barrière se trouve une fissure de 5 m de long qui se termine par un entonnoir de 7 à 8 m. Nous n'avons pas le temps de le visiter cette fois, ayant levé les plans tout le long de notre chemin. Ce jour-là, nous avons découvert à peu près 220 m de galerie nouvelle ; nous retournons, nous dînons dans la grande salle et nous sortons de la grotte à 4 h 1/2. Le tacot est plein. Nous montons sur un wagon plate-forme, et nous allons jusqu'à Busy assis sur des tonneaux. Là, on ajoute un wagon et nous montons dedans. Nous sommes à Besançon à 7 h, et chacun rentre chez soi.
		Topographie Duret

			Jeudi 23 septembre 1916. En réalité, le 23 septembre 1916 est un samedi. Les explorations de l'équipe ayant lieu le jeudi et le dimanche, jours de repos scolaire, on peut penser que la date exacte est soit jeudi 21 septembre, soit dimanche 24 septembre 1916. Nous avons opté pour cette seconde hypothèse.
			Nous prenons le tacot du matin. Le "tacot" est un petit train circulant sur une voie ferrée étroite, aujourd'hui disparue, qui reliait Besançon à Pontarlier et desservait les villages du plateau.
			A 9 h nous sommes dans la grande salle. Il s'agit de la salle du Chaos.
			Nous nous engageons dans la petite fissure découverte auparavant par Marcel (voir n°4). Nous franchissons la corniche, descendons la cheminée de 7 m, l'à-pic de 12 m. La "petite fissure" est la diaclase Duret, la "corniche" est le Faux-Pas (ou "corniche Billey"). La "cheminée de 7 m" est le passage court-circuitant le ressaut de 5 m qui suit le Faux-Pas. "L'à-pic de 12 m" est le ressaut de 9 m (improprement dénommé aujourd'hui "ressaut Fournier") donnant accès aux grandes galeries du réseau supérieur.
			Nous nous décidons à nous diriger du côté de la galerie non explorée, c'est à dire la galerie perpendiculaire à celle de 60 m. L'équipe s'engage dans la galerie Nord, encore inexplorée. Sur sa topographie grand format, Duret inverse à 180° l'orientation des deux galeries, la galerie Sud étant dessinée au nord et inversement pour la galerie Nord.
			Nous aboutissons à une salle grandiose. Il s'agit de la salle terminale (à l'époque) de la galerie Nord. Des prolongements y ont été découverts postérieurement, dans les années 50.
			Topographie Duret. Topographie de la grotte des Cavottes (ensemble connu au 24 septembre 1916 - et non 23 septembre, comme indiqué par erreur). Le plan des 6 avril et 11 juin 1916 est complété ici par la galerie Nord, presque complètement explorée.