Peintre
réaliste français (1819 - 1877)
né en Franche-Comté. |
Un
peintre en rupture
Entre Ornans (Doubs) et Paris
Fin 1839 Courbet est à Paris. Fils de notable paysan,
il navigue entre la bohème socialisante et le cercle
familial d'Ornans. Il lui faudra près de dix ans pour
rompre avec les poncifs romantiques. Mais déjà
ses tableaux chantent la féminité et la nature
plus que la vie citadine.
Le nouveau Caravage
Au lendemain de la révolution de 1848 Courbet affirme
son ambition de renouveler la peinture d'histoire par le
réalisme. Il bouleverse la traditionnelle
hiérarchie des genres en présentant, au Salon
de 1849, Une après-dînée à
Ornans; l'oeuvre, achetée par l'État, lui
vaut l'admiration de quelques critiques qui reconnaissent en
lui le digne successeur, qui de Rembrandt ou du Caravage,
qui de Vélasquez.
"L'art historique est par essence contemporain"
À partir d'Un enterrement à Ornans
(1850), Courbet approfondit son portrait de la
société contemporaine, magnifiant
particulièrement la vie paysanne, sans ignorer sa
dureté, sa diversité. Il invente la
poésie du prosaïsme au mépris de toute
sentimentalité, de tout pittoresque.
Courbet
chef de file
La primauté du paysage
Pour échapper à la censure accrue du Salon
après 1855, Courbet propose des tableaux plus "sages"
: paysages de Franche-Comté ou de la Saintonge, bords
de la mer... Ces vues énergiques et libres de la
nature retiendront l'attention de la
génération impressionniste.
Courbet, Manet, Monet : réalisme et jeune
peinture
Courbet a pratiqué tous les genres picturaux. Ses
scènes de chasse peintes à partir de 1857 lui
valent la faveur du public, de même que ses natures
mortes ou ses compositions florales. Mais ce sont ses nus
débarrassés de tout prétexte
mythologique et dévoilant la "femme moderne", qui ont
ouvert la voie à Manet ou Renoir.
De la Commune à l'exil
Les dernières années de Courbet sont
inséparables des événements de la
Commune dont il est un des acteurs. Emprisonné en
1871 il sera privé de ses biens et se
réfugiera en Suisse à partir de 1873. Il y
reçoit bon accueil : de fidèles amis le
rejoignent ou lui rendent visite. Sa peinture exalte une
dernière fois les paysages qui l'entourent et la
liberté reconquise dans l'exil.
La
littérature du réel
Champfleury et Baudelaire
Alors qu'Une Après-dînée à
Ornans attire sur lui l'oeil du public, Courbet est
soutenu par de jeunes écrivains et critiques. Parmi
eux Champfleury et Baudelaire. Après 1851,
néanmoins, ils s'en éloigneront
progressivement. Courbet, en 1855, les peint à ses
côtés dans l'Atelier.
Les procès
1857 est l'année de deux procès retentissants
qui, à travers Baudelaire et Flaubert, visent le
mouvement réaliste dans son ensemble. C'est aussi
à cette date que paraissent l'essai de Champfleury et
la revue éphémère de Duranty, tous deux
intitulés "Réalisme", théorisant les
aspirations communes aux peintres et aux
écrivains.
Des Goncourt à Zola
La vérité doit l'emporter sur le romanesque.
Les Goncourt et Zola après 1860 veulent marier dans
leurs romans Balzac et la science expérimentale.
Ardent défenseur de Courbet, Zola lui reproche
cependant dès 1866 certaines facilités, et
apporte son soutien à la génération de
Manet.
D'après
S.Guégan et M.Haddad : L'ABCdaire de Courbet
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