Pour
descendre sous terre, ces jeunes spéléologues
utilisent un matériel et des techniques
rudimentaires.
Pour
descendre sous terre, ces jeunes
spéléologues se contentent d'une
tenue vestimentaire pour le moins
inadaptée aux rudes conditions des
cavernes : tenue de ville, y compris souvent
la cravate, leggins ou bandes moletière, et
un banal couvre-chef, chapeau, béret ou
casquette. Plusieurs photographies sont
parlantes à cet égard, par exemple
celles des pages 14,
56,
62,
76,
77
et 79. L'éclairage,
quant à lui, est simplissime : une
simple bougie, probablement tenue à la main
et même pas fixée sur le
couvre-chef... Cet
aspect spartiate est bien illustré par la
descente de Zeller dans le gouffre des
Granges-Mathieu, le 23 mars 1916 (compte-rendu
n°2) :
La descente
et la montée des gouffres se fait à l'aide de
deux cordages en chanvre, d'assez gros diamètre,
voisin de 20 millimètres, si on en juge
d'après les photographies des pages 14,
17,
52,
62,
75,
76,
77
et 78. L'explorateur
est tracté par des équipiers, plus ou moins
nombreux, restés au sommet du puits : Peut-être
est-ce qu'une des deux cordes est fixe, et aide à la
progression de l'explorateur, alors que l'autre est mobile
et sert à le tracter : Mais il
semble plutôt que l'explorateur soit attaché
aux deux cordes, qui sont manipulées par les
équipiers : En tout
état de cause, l'équipe Duret n'emploie ni
échelle ni escarpolette : l'explorateur
s'encorde directement sous les aisselles et se trouve ainsi
suspendu par la poitrine, ce qui doit être pour le
moins inconfortable : L'exploration
des puits internes, tels que ceux de la grotte des Cavottes,
pose d'autres difficultés : Il faut au
préalable acheminer les volumineux
cordages : La
première reconnaissance est faite par un homme seul,
avec le soutien des équipiers : Mais, quand
c'est possible, toute l'équipe rejoint le premier
pour poursuivre l'exploration : Cependant,
parfois des difficultés surgissent :
La tenue vestimentaire
L'éclairage
"C'est Zeller. Nous lui demandons s'il veut
descendre, il nous dit que oui. Il retourne sa
veste, prend une bougie, enfonce sa casquette, et
il est bientôt au fond. Il va rejoindre
M.Duret et Lecreux, qui sont quelque peu
étonnés de voir tout-à-coup
apparaître une bougie."
La descente et la montée des gouffres
"Nous nous faisons remonter sans rien visiter. Comme ils
n'étaient que deux au-dessus, la remontée ne
fut pas chose facile. Challe est hissé avec peine et
moi ensuite. A ce moment arrive Martin. N'aurait-il pas pu
arriver dix minutes plus tôt pour aider !"
(compte-rendu n°7
du 27 avril 1916).
"La montée est longue, car ceux qui sont
restés au-dessus ne savent pas lancer la corde."
(compte-rendu n°2
du 23 mars 1916).
"La descente à la corde n'est pas très
difficile. Toutefois, ce jour-là, n'ayant pas
beaucoup d'expérience, Challe a failli se faire
assommer par une pierre détachée par la corde.
(...) Ce fut plus difficile de monter que de descendre.
Duret R. s'écorche les doigts." (compte-rendu
n°1
du 19 mars 1916).
"On déroule les cordes, on jette la corde de
secours, et Marcel s'attache pour descendre."
(compte-rendu n°13 du
25 février 1917).
"R.Duret et Challe descendent M.Duret et Lecreux."
(compte-rendu n°2
du 23 mars 1916).
"Challe s'attache et se fait descendre par les deux
autres dans ce petit trou." (compte-rendu
n°3
du 26 mars 1916).
"Ensuite, Marcel et Robert Fourquet (qui s'attache par le
ventre et remonte la tête en bas) sont
remontés." (compte-rendu n°13 du
25 février 1917).
Le franchissement des puits internes
"Un désavantage des gouffres de grotte, c'est
d'abord le manque de lumière et ensuite le manque de
place." (compte-rendu n°6
du 16 avril 1916).
"A neuf heures ½ nous en repartons, laissant dedans
nos pélerines et emmenant avec nous 100 m de corde et
le reste de notre dîner. Nous avons assez de mal
à passer." (compte-rendu n°8
du 11 juin 1916).
"Là, nous allons dans la dernière galerie
découverte, avec 80 m de corde. Nous en avions 170 en
entrant." (compte-rendu n°11 du
28 septembre 1916).
"Challe s'attache, prend une bougie et commence à
descendre ; il est bientôt au fond du gouffre,
dont il évalue la profondeur à 15 m. Il
circule au fond et il trouve des petits couloirs qui
n'aboutissent à rien. Il se fait donc remonter et,
pendant qu'il est attaché, il en profite pour
franchir la corniche qui cotoye le gouffre ; c'est
palpitant car cette corniche n'a pas 10 cm de large à
certains endroits." (compte-rendu n°6
du 16 avril 1916).
"Marcel s'attache et passe la corniche ; il se
détache de l'autre côté et tend la corde
comme rampe pour aider à passer la corniche."
(compte-rendu n°8
du 11 juin 1916).
"Nous la déroulons et descendons Marcel. Il essaie
de remonter par la force des bras et, comme il peut, nous
pensons tous être assez forts pour faire comme lui. La
corde est alors attachée solidement à un
énorme rocher et, l'un après l'autre, nous
nous laissons glisser dans l'abîme." (compte-rendu
n°8
du 11 juin 1916).
"La remontée a été très
difficile, parce que la corde se coinçait. Ils sont
restés 1 h ½ dedans avant qu'ils puissent en
sortir. Ils ont pu enfin en sortir en faisant des
étriers dans la corde." (compte-rendu
n°11 du
28 septembre 1916).
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